Corps inversés au funerarium: une femme incinérée à la place d’une autre

Corps inversés au funerarium: une femme incinérée à la place d’une autre

Les corps de deux femmes décédées ont probablement été inversés dans la chambre funéraire de l’hôpital Bichat à Paris: il a fallu que l’une d’elles, qui souhaitait être enterrée selon le rite catholique, soit incinérée pour que l’erreur apparaisse.

Corps inversés au funerarium: une femme incinérée à la place d'une autre“Une famille est venue à la présentation des corps, c’est probablement à cette occasion qu’il y a eu une inversion des corps dans la chambre mortuaire”, a expliqué mardi à l’AFP Anne Costa, directrice adjointe des hôpitaux universitaire (AP-HP) de Paris Nord Val de Seine dont fait partie l’hôpital Bichat, confirmant une information du Parisien.

“Il y a eu une inversion et à l’issue, un contrôle ultime qui n’a pas été fait en profondeur”, a-t-elle poursuivi.

L’erreur est apparue après la crémation d’un premier corps vendredi 4 mai. “Il se trouve qu’en réalité c’était le mauvais corps”, a indiqué à l’AFP Me Antoine Labonnelie, l’avocat de Clair Obsèques l’entreprise de pompes funèbres mandatée par la famille, qui conteste que l’identification ultime, avant la mise en bière, a été mal faite.

Lors de la mise en bière, qui dans ce cas a été faite sans la présence de la famille, un agent de la chambre funéraire, un officier de police judiciaire et un représentant des pompes funèbres vérifient l’identité du corps.

Mme Costa évoque “un concours de circonstances malheureux”. En l’absence de la famille, l’erreur n’a pu être empêchée, a-t-elle souligné. “Ce genre d’histoire est très très rare”, a-t-elle encore fait valoir.

Le parquet civil de Paris a ouvert une enquête et Me Labonnelie a déposé mardi une requête auprès du tribunal administratif de Paris afin que les responsabilités soient établies.

Il affirme que les vérifications d’identité ont bien été faites juste avant la mise en bière du premier corps parti pour l’incinération. Selon lui, le bracelet à son bras portait le bon nom, mais ce n’était pas la bonne personne.

L’AP-HP, qui juge à première vue impossible que des bracelets aient été intervertis, a diligenté une enquête interne, indiquant qu’elle “reconnaît sa responsabilité dans cette affaire et en assumera pleinement les conséquences”.

“Je n’ai jamais vu ça chez les opérateurs funéraires”, a indiqué Me Labonnelie, qui compte de nombreuses pompes funèbres parmi ses clients. “Pour les familles, c’est apocalyptique, le deuil est impossible quand on n’a pas le bon corps”, a-t-il ajouté.

La famille de la dame incinérée à tort, qui devait être inhumée le 9 mai selon le rite catholique, a repoussé la cérémonie. Le corps de la deuxième dame attend d’être incinéré conformément à ses dernières volontés.

Pour sa fille, qui avait organisé une cérémonie personnelle lors de la première crémation, “c’est insoutenable de se dire que son corps est toujours là, à pourrir à la morgue”, selon l’avocat.

AFP

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