Plaies et cicatrisations : les infirmières libérales de Picardie engagées dans la télémédecine

Plaies et cicatrisations : les infirmières libérales de Picardie engagées dans la télémédecine

Notre semaine E-santé et numérique se poursuit avec l’initiative du Groupement de coopération sanitaire E-Santé Picardie qui a lancé, en collaboration avec deux cabinets d’infirmières libérales et le centre hospitalier de Compiègne, un projet de télémédecine portant sur le suivi des plaies complexes à domicile.

Plaies et cicatrisations : les infirmières libérales de Picardie engagées dans la télémédecine
©GCS E-Santé Picardie

Sept infirmières libérales travaillant dans deux cabinets situés à Compiègne et à Longueil-Annel, dans l’Oise, participent à un projet de télémédecine avec une équipe de médecins et infirmière du CH de Compiègne spécialisée dans le traitement des plaies chroniques et de la cicatrisation.

” Dans notre patientèle, nous avons régulièrement des patients qui ont des plaies chroniques compliquées à traiter “, explique Véronique Vouzellaud, infirmière libérale qui participe au projet.

“L’idéal serait de pouvoir obtenir rapidement un rendez-vous chez le dermatologue, mais le temps d’attente est généralement trop long face à l’urgence de la prise en charge de la plaie, et le médecin traitant n’est pas toujours habilité “, ajoute-t-elle.

Pour pallier ce problème et trouver une solution au manque de dermatologues et donc au temps d’attente pour la prise de rendez-vous, le GCS E-santé Picardie, a proposé une collaboration entre les infirmières libérales et le CH de Compiègne via la télémédecine.

 Nouvelles technologies

Ainsi, lorsqu’un patient présente une plaie chronique, l’infirmière libérale peut lui proposer d’être introduit dans le projet, après en avoir informé le médecin traitant.

Les cabinets d’infirmières libérales ont été équipés de tablettes leur permettant de prendre des photos de la plaie, de les transférer sur leur ordinateur puis de les envoyer à l’équipe de l’hôpital par un dispositif sécurisé.

” Ensuite, l’équipe de l’hôpital se réunit, une fois par semaine, examine les différents dossiers patients que nous leur avons transmis, et nous informe par email ou par téléphone du traitement à dispenser au patient “, explique Véronique Vouzellaud. Le délai d’attente pour le diagnostic est donc au maximum d’une semaine.

” Les patients sont vraiment satisfaits de cette initiative, ajoute l’infirmière. On leur présente le projet positivement en leur expliquant que leur plaie est compliquée et qu’il nous faut l’avis de spécialistes de l’hôpital. Ils sont très contents car ils estiment être bien pris en charge. Et pour nous, infirmières libérales, c’est un gain de temps, cela nous simplifie la vie et on offre des soins de qualité. “

Rémunération manquante

Comme pour de nombreuses initiatives dans le domaine libéral, le seul bémol s’avère être la rémunération. Les infirmières libérales ont suivi de nombreuses réunions de formation pour l’utilisation des tablettes et la mise en œuvre du dispositif.

” Nous avons été dédommagées par l’Union régionale des professionnels de santé Infirmiers de Picardie, pour nos participations à ces réunions “, précise Véronique Vouzellaud.

Par contre, concernant la prise en charge en tant que telle, la prise de photos et le temps passé devant l’ordinateur pour télétransmettre les dossiers au CH de Compiègne, les infirmières libérales ne sont pas rémunérées.

« C’est également le cas pour l’équipe de l’hôpital, regrette l’infirmière. L’objectif serait d’inclure un dermatologue dans l’équipe hospitalière, mais l’absence de rémunération peut être problématique, alors que la télémédecine, c’est l’avenir ! “

 Louise Guyon


Soyez le premier à laisser un commentaire !

Réagir