L’accord de 2002 sur le temps de travail « n’est plus adapté aux enjeux d’aujourd’hui. La majorité des personnels travaillent aujourd’hui 7h36 ou 7h50 par jour, dépassant 35 heures hebdomadaires. Les minutes accumulées font des milliers de jours à rattraper, en récupérations, en RTT » selon Martin Hirsch.
« La rigidité de nos organisations fait que souvent, les RTT sont annulées au dernier moment pour faire face au manque d’effectifs, des mensualités de remplacements sont alors dépensées en catastrophe et au final, personne n’est content ! D’où un absentéisme élevé, de l’usure… » analyse le directeur général de l’AP-HP.
« On peut changer cela. On peut adapter l’organisation du travail avec un plus grand nombre de personnes travaillant 7h30 ou 7 heures par jour, d’autres peut-être 10 heures, ci cela permet de mieux coller au cycle de soins pour le patient, de mieux utiliser les blocs opératoire. A l’arrivée, il y aura certes moins de jours à récupérer, mais plus de prévisibilité, et l’on pourra répondre à des demandes non satisfaites, en matière de formation professionnelle notamment. Et on soignera mieux les patients ! ».
En revoyant l’organisation du travail, Martin Hirsch espère pouvoir faire économiser 20 à 25 millions d’euros chaque année. « Il ne s’agit pas de diminuer la masse salariale, ce qui serait absurde au vu de la hausse continue de nos activités, mais de ralentir sa progression, entre 1% et 2% par an, contre + 2,23% en 2014 ».
Il précise aussi que toute action de changement au sein de l’AP-HP sera discutée avec les représentants des personnels. « Si le dialogue social est constructif, nous saurons nous mettre d’accord sur les calendriers ».
Cette remise en question des 35 heures par le directeur de l’AP-HP intervient alors que la FHF (Fédération Hospitalière de France) a demandé en octobre au gouvernement, d’ouvrir le débat sur l’organisation du temps de travail et sur les 35 heures. Ce qui a provoqué la consternation des syndicats.
Rédaction ActuSoins (Avec Les Echos)
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