A chaque record de températures, on voit ressurgir le spectre de la débâcle sanitaire de l’été 2003 avec une surmortalité record de près de 15 000 personnes. Huit ans plus tard, que prévoit le Plan Canicule ? Éléments de réponse en compagnie d’un conseiller technique aux hôpitaux de Marseille.
Inégaux face aux caprices de la nature
Pascal Derudas est délégué à la défense et à la sécurité pour l’assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM). Son expertise s’applique sur des questions aussi diverses que l’afflux massif de patients dans les services d’urgences lors d’épisodes caniculaires que pour la gestion de risques chimiques.
Marseille, et plus largement le midi, des zones qui ont mieux tiré leur épingle du jeu en raison d’une certaine tradition climatique du bassin Méditerranéen : « J’ai interrogé quelques personnes âgées qui m’ont dit que ce n’était pas compliqué de gérer une canicule. Ils savaient exactement quoi faire. C’est-à-dire fermer les volets de leur appartement en journée tout en plaçant un linge humide sous les fenêtres, pour reproduire un système de mini climatisation. »
Les fondamentaux…un principe de base qui peut s’appliquer à tout type de crise : « lors d’une épidémie de grippe, si on se lave les mains, pour commencer, ça n’arrêtera pas le phénomène mais ça y contribuera. C’est la même chose pour la canicule, il faut respecter quelques principes de base : ne pas sortir aux heures où il fait chaud, rester à l’abri et faire en sorte d’avoir un appartement maintenu au frais. C’est mon angle d’attaque ! ».
Plusieurs niveaux d’action
Le plan canicule est apparu déployé dès le moi de juin, à l’approche de l’été et dure jusqu’à la fin du mois d’aout. Outre les dispositions hospitalières, il prévoit la mise en place d’une plateforme téléphonique de conseil et d’écoute, canicule info service (0800 06 66 66, appel gratuit depuis un poste fixe), accessible du lundi au vendredi de 8h à 20h.
Il est composé de plusieurs volets. Tout d’abord, la veille sanitaire : travaux de climatisation, limitation de la traditionnelle fermeture de lits en été, contrôle des stocks de bouteilles d’eau ou encore exercices de plan blanc. C’est la partie prépondérante du plan : « C’est une organisation structurelle. D’un point de vue opérationnel, le plan canicule n’est employé que par le déclenchement du plan blanc d’établissement » rappelle Pascal Derudas.
Décidée par le préfet, la mise en œuvre de ce dernier est prévue dans le second volet, le niveau de « mises en garde et actions ». Non exclusif aux phénomènes caniculaires, il prévoit la mise en place de cellules de crise, la réquisition d’effectifs et de lits.
Enfin, un dernier niveau de « mobilisation maximale », activée par le Premier ministre, est prévu en cas d’aggravation brutale du contexte comme la saturation opérationnelle des établissements de santé.
Des réponses ciblées et graduées pour répondre aux risques mais qui ne doit pas faire oublier le caractère imprévisible de ce genre de situation.
Joël Ignasse
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