[PRÉSIDENTIELLES 2012] François Bayrou : "S’adapter aux évolutions futures du métier"

Delphine Bauer
11 avril 2012 @ 9 h 43 min

L’hôpital est malade. Les candidats aux présidentielles ne s’y sont pas trompés. François Bayrou entend bien prendre en compte les évolutions importantes à venir dans la profession infirmière.

PRÉSIDENTIELLES 2012 François Bayrou : infirmière S’adapter aux évolutions futures du métier

Un métier en plein boom

Pour Geneviève Darrieusecq, médecin de formation, maire de Mont-de-Marsan, et conseillère santé du candidat. « Nous sommes en pleine restructuration du système de soins, et le métier d’infirmier va évoluer de façon importante dans les années à venir. Il aura un rôle considérable à jouer, notamment dans la prise en charge des pathologies chroniques et des personnes âgées », détaille-t-elle.

A ses yeux, l’infirmier devrait à terme devenir « le bras droit du médecin ». Geneviève Darrieusecq est d’avis que les tâches doivent être revues : « la toilette des personnes est du ressort des aide-soignants », cite-t-elle comme exemple. La formation va donc évoluer, « dans le sens d’une plus grande spécialisation. Et pourquoi pas imaginer une masterisation » de la formation universitaire, dans la continuité de la licence déjà en route ?

Miser sur une plus grande coopération entre soignants

G. Darrieussecq insiste sur la nécessité d’une meilleure collaboration entre personnels de santé. « Le gros défaut du système actuel est que chacun évolue de façon parallèle, sans consultation ou partenariat. L’enjeu va être de créer des réseaux de prise en charge plus cohérents », avance la conseillère santé de François Bayrou. Il faut déterminer « qui fait quoi, qui alerte qui, qui prend en charge quoi ? », pour que les aide-soignants, les médecins, le personnel médico-social communiquent entre eux.

La loi HPST : pas que du mauvais

Des avancées, il y en a eu, avec la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire de Roselyne Bachelot (HPST). « Tout n’a pas été mauvais dans cette loi. Au moins, elle a permis la création des Agences Régionales de Santé (ARS), ce qui a rendu possible de régionaliser et d’organiser les soins au niveau de la région, s’adaptant aux particularités régionales des besoins et des situations. »

« En revanche, au niveau hospitalier, le pouvoir plus important concédé aux directeurs d’hôpital a pu encore tendre les relations entre personnels soignants et administration », analyse-t-elle. Un travail partenarial entre les acteurs de la santé est donc essentiel.

Un Ordre nécessaire

Etre infirmier, c’est jouer un rôle central au sein du système de soin…Un rôle qui doit être représenté par une institution. Pour F. Bayrou, l’Ordre infirmier est un « organe de conseil en même temps qu’un garant de l’éthique et de la déontologie, et permet de réguler la profession. »

Aux yeux de G. Darrieusecq, il faut « vivre l’existence de façon positive, pas de façon contraignante. » Les médecins sont inscrits à l’Ordre des médecins, ce devrait être le cas aussi pour les infirmiers, « même si les infirmiers salariés se sentent moins concernés et décrient le prix trop élevé de la cotisation annuelle ».

Vers une revalorisation des salaires ?

Pour Geneviève Darrieusecq, il n’y a pas de problème de reconnaissance sociale. « Les infirmiers sont réellement perçus par les patients comme une profession indispensable. »

L’attractivité de la profession serait renforcée par les nouvelles tâches que les infirmiers auront à prendre en charge. « S’il y a plus de responsabilités, c’est normal que les rémunérations en prennent compte. Mais cela ne signifie pas pour autant plus de dépenses : le travail en réseau évitera les redondances et sera plus efficace, y compris économiquement, pour l’assurance maladie », précise la conseillère, dans la perspective de ne pas creuser davantage le déficit de la Sécurité sociale.

Delphine Bauer 

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27 réactions

audréna
11 avril 2012

merci actusoins de cibler ça 😉

11 avril 2012

Toujours pas de chiffre. Je prends le pari que tout le monde est d’accord sur le fait qu’on doit faire plus de chose, qu’on doit être augmenté, mais quelque chose me dit que personne ne va nous donner chiffre ! Attention toute fois à trop s’éloigner du patient. Plus de toilette pour les infirmières par ex, je ne suis pas sûre que ce soit bon. Pour l’ordre, une organisation oui, mais cet ordre a tellement mal organisé sa création que ça me parait mal barré.

audréna
11 avril 2012

entièrement d’accord : plus de toilettes ?! Et quoi encore ? C’est quasiment le seul soin, de nos jours,qui nous permet de passer un moment privilégié avec le patient. On va faire quoi sinon ? plus de paperasses ????

Geneviève
11 avril 2012

qui a dit que la toilette devait être réservée à l’aide soignante, un malade qui a de grosses pathologies,où l’infirmière surveille ses constantes et ses téguments,dans la recherche de la prévention d’escarre…mais c’est notre rôle propre,c’est quoi ça ! mais j’ai fait pendant 35 ans et j’en suis fière !

Fanny
11 avril 2012

Et derrière y aura-t-il assez de personnel pour les toilettes car si on fait ce soin c’est aussi en binôme et pour aider nos collègues aide soignants !

Marie
11 avril 2012

pas d’accord la toilette est de notre rôle propre , hors de question de ne plus faire de toilette , c’est un moment trop privilégié , si en plus c’est pour nous refiler plus de taches administratives ou une partie du travail des médecins , je dit non ; je suis infirmière et non secretaire médicale ou assistante de médecin , chacun son travail ;

11 avril 2012

on veut faire des infirmières, des médecins à bas coûts ( pas Bakou, quel serait l’intérêt de nous envoyer en Azerbaidjan ?? ) (blague nulle désolée). On nous parle de revalorisation de notre profession par le fait de faire des actes médicaux mais il n’y a rien de dégradant à faire une toilette.

Franck
11 avril 2012

..ça n’a rien de dégradant au contraire..mais plus de possibilité pourquoi pas..si le soutient juridique et la paye suivent pourquoi pas.!

11 avril 2012

Oui Franck, à celles et ceux qui le souhaitent. Une spécialisation pourquoi pas.

Delphine
11 avril 2012

oui pour les toilettes!!quand vous avez le temps!!quand on a un boulot infirmier « monstre »,on a souvent pas le temps pour les toilettes!!on ne peut pas négliger le fait que plus ca va et plus on nous en demande (soins infirmiers,paperasses…) et donc pas le temps de faire des toilettes!!

11 avril 2012

ça c’est une question de choix de service. Mais je pense qu’il ne faut pas l’enlever du rôle infrimier dans les textes.

Laulau
11 avril 2012

c’est sur il y a beaucoup à faire et qu’on nous mette du personnel, des gens qui ont la vocation et qui ne sont pas là simplement pour avoir un salaire….

ladoudou
11 avril 2012

pas d’accord la toilette est de notre rôle propre , hors de question de ne plus faire de toilette , c’est un moment trop privilégié , si en plus c’est pour nous refiler plus de taches administratives ou une partie du travail des médecins , je dit non ; je suis infirmière et non secretaire médicale ou assistante de médecin , chacun son travail ;

Corinne
11 avril 2012

La toilette pas d accord c est de notre rôle propre et de plus un moment très privilégié qui. Est de l orde du relationnel et de l observation par contre toutes les tâches administratives et paperasse , à revoir car c est du temps non passer aux côtés des patients

Aisha
11 avril 2012

Ok pour notre rôle propre…ok pour la toilette évaluative…ok pour le travail en collaboration avec les AS…ok pour notre rôle sur prescription…l’idée d’assistante médicale me plait beaucoup (bien sûr, cela ne signifie pas faire la secretaire). Ahhhh si je pouvais j’en ferai plus des toilettes ! Et qui fera mon travail d’IDE ? Je bosse avec des équipes AS qui apprécient que je leur fasse confiance..AS un métier qui mériterait plus de considération.

moutarde
11 avril 2012

Alors là, ils font forts au modem ? Plus rien à espérer pour ce monsieur à part peut-être d’occuper le poste de 1er ministrable du petit Nicolas après les échanges cordiaux de ces dernières années…

Quant à madame santé, un sourire nous suffit ; tout le monde le sait… Cela me fait un peu penser à l’interview de la gentille Nora.

Pour le reste, c’est ce que je disais dans un autre post, la connerie transcende tous les clivages politiques.

Enfin Monsieur Bayrou, comparer l’ordre infirmier à un organe, il fallait oser !!!

Car si c’est le cas, je dirais en ce qui le concerne que c’est un organe en berne improductif et infertile…

ridfa69
11 avril 2012

au moins je sais pour qui ne pas voter

coco
11 avril 2012

si la toilette et supprimer du coup la y auras plu du tout de contacte avec le patients!alors la supprimer pas

John
11 avril 2012

J’attache une grande importance et une grande affection au toilette. Car comme de nombreus(e) infrimier(e)s l’ont dit c’est un moment privilégiés avec notre patient. Un moyen de toucher à toutes les sphères bio psycho et social… La profession d’infirmier(e) se résume à quel rôle finalement ? Un rôle d’alerte, d’analyse, d’éducation, de prévention, d’écoute, d’exécution de soins technique, de transmission… Si l’évolution de notre profession s’inscrit dans cette lignée je ne vois pas ou et le mal. De plus être le bras droit du médecin son collaborateur et non être à ça botte, il me semblait que cela était une revendication des infirmièr(e)s à travers la reconnaissance de notre rôle propre… En ce qui concerne l’ordre, un ordre fort pourrait nous apporter bcp car si l’on s’unit tous dans un même organisme, les politiciens ne pourront plus faire la sourde oreille… Il est bcp plus difficiles de proposer des solutions que de se plaindre perpétuellement…

Sandrine
11 avril 2012

Trés dèçue par ce programme qui ne prend pas du tout en compte notre malaise quotidien, notre manque de temps passé auprès du patient, la demande de plus en plus forte de rendement quantitatif au niveau des soins en dépit de la qualité… À la lecture de ce machin, je ne me sens pas du tout concernée, ma frustration est d’autant plus grande…

Reposeur
11 avril 2012

sait il ce qu est le quotidien reel d une infirmiere ou est il dans le vitrtuel comme beaucoup?comment quantifier le relationnel?comment assurer toute la tracabilite de nos soins donc de nos responsabilites?

coco
11 avril 2012

rien est fait de tout facon et d ailleur ca ne ce feras pas c est impossible donc faut pas s alarmé

Cendrine
11 avril 2012

faut être réaliste ya pas d’argent pour plus de personnel, c’est toujours le même refrain.

ridfa69
12 avril 2012

moi j aime bien ta blague

Mathieu
13 avril 2012

si tu payes moins les toubibs et les directeurs d’hopitaux, que tu arrêtes de gaspiller du pognon pour des conneries et que tu te concentres sur l’essentiel, je suis certain qu’on peut faire des économies…

leilou
13 avril 2012

Et de trois : »L’attractivité de la profession serait renforcée par les nouvelles tâches que les infirmiers auront à prendre en charge. « S’il y a plus de responsabilités, c’est normal que les rémunérations en prennent compte. Mais cela ne signifie pas pour autant plus de dépenses : le travail en réseau évitera les redondances et sera plus efficace, y compris économiquement, pour l’assurance maladie », précise la conseillère, dans la perspective de ne pas creuser davantage le déficit de la Sécurité sociale. »

C’est bien connu que l’IDE joue à la dinette et au streap poker en service !!! On en glande pas une, c’est pour cela que nos salaires sont plus bas que celui des ronds de cuir et qu’on veut à tout prix nous coller de nouvelles responsabilités !!!

nikrel
22 avril 2012

Les toilettes du ressort des AS ?!! Encore une qui a un état d’esprit stupide (oups, j’ai failli dire une connerie, je la dit quand même : état d’esprit retrouvé dans pas mal d’Ets publics, les IDE ont le beau rôle, les AS les mains dans la merde et les ASH traitées comme des moins que rien). Les toilettes sont du rôle propre IDE, je le lui rappelle !!
Rien qu’avec cette première phrase elle ne me donne pas envie de continuer l’article, encore moins de voter pour le mou du genou.
Je suis élève IDE et lors des stages, je n’ai trouvé que très rarement un réel travail d’équipe dans les services des hôpitaux publics, il faudrait déjà commencer par là pour améliorer les conditions de travail.

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