Le syndicat national des infirmiers anesthésistes en appelle au nouveau gouvernement

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Le nouveau gouvernement est nommé et le syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) saisit l'occasion pour revenir sur ses réclamations. Une aubaine puisque, dès les manifestations de 2010, la nouvelle ministre de la Santé prônait le dialogue social et s'était positionnée en faveur de la profession. Dans un courrier du 25 mai, Jean-Marc Serrat, président du SNIA, rappelle à Marisol Touraine ses différentes promesses. Le point sur les principales requêtes de la profession.

Manifestation infirmiers anesthésistes

Face à face musclé entre gendarmes mobiles et infirmiers anesthésistes en juin 2010 - Crédit: Jiémel

La reconnaissance de la pénibilité du travail

En 2010, était adoptée la loi Bachelot, dont l'article 30 modifiait les conditions de départ à la retraite des infirmiers hospitaliers.

Bénéficiant jusque-là de la reconnaissance de la pénibilité du travail (bonus d'un an tous les 10 ans travaillés), les infirmiers anesthésistes (IADE) ont dû y renoncer, en contrepartie d'une prime de 120 euros brut.

Pour Jean-Marc Serrat, « il est logique que les infirmiers, comme toutes les professions, partent désormais plus tard à la retraite. Mais le métier n'a pas changé sur le terrain avec des astreintes de garde et des patients plus lourds médicalement. Nous aurions préféré négocier un départ plus tardif, en conservant cette reconnaissance de la pénibilité du travail  ». Marisol Touraine avait alors présenté un amendement visant la suppression de cet article.

Un niveau bac +5 dans la fonction publique hospitalière (FPH)

Selon Jean-Marc Serrat, l'octroi d'une prime faisait surtout « suite aux manifestations d'octobre 2010 et leurs violences policières inacceptables, afin d'acheter la paix sociale ». La spécialité d'IADE, la plus longue de la filière infirmière, a été la moins revalorisée et l'écart entre l'infirmier de soins généraux et anesthésiste s'est réduit, ce qui entraîne une perte d'attractivité de la profession.

La profession, reconnue bac +5 d'un point de vue universitaire, n'est pas indexée sur une grille indiciaire correspondant à un bac +5 dans la FHP.

La protection de l'exclusivité d'exercice

Seule spécialité infirmière à bénéficier d'une exclusivité d'exercice, l'anesthésie est menacée par l'article 51 de la loi HPST avec la possibilité de coopérations entre professionnels pour mettre en place des protocoles d'accord validés par les ARS. Dans le texte, il n'y a pas mention de compétences mais de connaissances et d'expérience, ce qui, pour le syndicat, remet en question la légitimité des diplômes de spécialité.

Sans être contre ce type de coopération, le SNIA souhaite que certains actes soient réservés à des professionnels ayant reçu une formation spécifique. Jean-Marc Serrat rappelle que, « depuis la création d'une formation pour les infirmiers anesthésistes et la présence d'un IADE par salle, la sécurité anesthésique s'est améliorée. Remettre en cause cette formation spécialisée est un risque pour les patients ». Les IADE demandent à l'actuelle ministre de la Santé de revenir sur cet article.

Un effort pour le secteur privé non lucratif

Comme ceux de la FHP, les IADE du secteur privé non lucratif ont participé aux manifestations de 2010. Ils n'ont pourtant pas obtenu de revalorisation financière et se sentent négligés par la réforme de l'époque. Le SNIA demande, « pour que ces postes restent attractifs et supportent la concurrence », une révision de leur statut et la réévaluation de leur rémunération.

Stéphane Desmichelle

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