Une souche d'acinetobacter baumannii multirésistante se développe en France

Rédaction ActuSoins
24 juillet 2012 @ 10 h 27 min

BRI, une bactérie de type Acinetobacter baumannii (AB) « multirésistante » aux antibiotiques, se développe de manière préoccupante depuis quelques années dans les services de réanimation et de grands brûlés, selon une étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Acinetobacter Baumanii

Acinetobacter Baumanii, vu au microscope électronique – CC AJC1/Flickr

Même si l’incidence reste faible – 343 signalements impliquant ABRI sur les 10.288 signalements d’infections nosocomiales (SIN), effectués entre août 2001 et mai 2011 -, elle est « en très nette augmentation », passant de 2 à 3% de l’ensemble des SIN entre 2003 et 2008 à 3,2% en 2009, 5,1% en 2010 et à 11,1% pour les cinq premiers mois de 2011, souligne mardi cette publication de l’Institut de veille sanitaire (INVS).

La bactérie ABRI pour « AB résistante à l’imipénème », antibiotique de la classe des carbapénèmes (Tiénam), a été retrouvée sur un total de 1.028 patients entre 2001 et 2011, dont 172 sont décédés, ce qui représente un taux de mortalité brute de 17%, précise le BEH.

Elle se retrouve principalement dans les infections respiratoires (37%), les septicémies (18,9%) ou les infections urinaires (12,6%) et touche principalement les patients en réanimation, les immunodéprimés ou les grands brûlés.

Le pouvoir pathogène d’AB est normalement « faible » mais la bactérie peut provoquer des « infections sévères » chez des « patients fragilisés », note cette étude signée par plusieurs spécialistes des maladies infectieuses de l’INVS.

Une importante « épidémie d’infection à ABRI » a été signalée dans la région Nord-Pas-de-Calais en 2003-2004 et plus récemment en 2011 au CHU de Fort-de-France où deux services avaient dû être fermés pendant près d’une semaine.

« Les données (…) confirment l’importance et l’augmentation des infections ou colonisation à ABRI (….). Elles soulignent que la résistance aux antibiotiques est un problème de santé publique qui ne se limite pas à quelques micro-organismes » relève le BEH, soulignant que « l’émergence » de la bactérie résistante a également été rapportée au niveau européen.

« Une vigilance renforcée sur les ABRI paraît donc nécessaire à l’avenir et doit impliquer tous les partenaires concernés » estiment encore les spécialistes de l’INVS dans leur article.

Les mesures de précaution restent toujours les mêmes: lavage des mains, nettoyage soigneux des surfaces, mise en place de protocoles d’isolement, dépistage systématique des patients porteurs et signalisation lorsqu’ils sont transférés, ajoute le BEH.

La principale bactérie résistante est le staphylocoque doré résistant à l’antibiotique méticilline (Sarm), mais plusieurs autres bactéries sont apparues ces dernières années: entérobactéries productrices de bêta-lactamases, bactéries multirésistantes productrices de carbapénémases ou encore « superbactéries » de type NDM provenant du sous-continent indien.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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4 réactions

Béatrice
24 juillet 2012

mon service n est pas touche mais on reste tres vigilants.

Michel
25 juillet 2012

T’en a d’autres des bonnes nouvelles ? « staphylocoque doré »… Je me suis toujours méfié de ce qui brille….

coco
25 juillet 2012

c est quoi au juste cette bacterie

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