Nouveau plaidoyer pour un master infirmier en psychiatrie

Claire Dubois
27 février 2013 @ 10 h 25 min

Cela fait des années que ce constat existe : travailler en psychiatrie nécessite des compétences complémentaires. Deux syndicats infirmiers ont à nouveau argumenté en faveur d’un master spécialisé. Seront-ils cette fois entendus ?

 

infirmière psychiatrieAprès un plan de santé mentale et deux rapports – Couty en 2009 et Milon l’an dernier – favorables à la création d’un master professionnel spécialisé en psychiatrie (bac + 5), le sujet est à nouveau sur la table.

Auditionnés vendredi dernier à l’Assemblée nationale par le député socialiste Denys Robiliard, rapporteur d’une mission concernant la révision de la loi du 5 juillet 2011 relative aux soins sans consentement (en partie censurée par le Conseil constitutionnel), deux syndicats infirmiers, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) et la Coordination nationale infirmière (CNI) ont profité de l’occasion pour plaider en faveur d’un master en psychiatrie.

Turnover, situations de violence, injections réalisées de force, surveillance de patients potentiellement dangereux… Les infirmiers dans les services de psychiatrie «  connaissent des difficultés d’adaptation à la spécificité de la prise en charge des patients psychiatriques », selon le rapport Couty. Le constat n’est donc pas neuf : la psychiatrie nécessite une véritable expertise clinique et organisationnelle en pratique infirmière.

La suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique (ISP), en 1992, en faveur de la même formation initiale pour tous, a certes permis une polyvalence des compétences et personne ne milite pour un retour à l’ISP. Cependant « on est passé de plus de 4000 heures de formation pour les infirmiers psy à seulement 120 heures de spécialisation », explique la CNI. Des aménagements largement insuffisants ont tenté de pallier à ce recul des compétences spécialisées : une formation en alternance (cinq fois trois jours sur deux ans) a été mise en place en 2004 et le principe d’un tutorat en 2006.

Selon la CNI, ce diplôme universitaire aurait au moins trois avantages : « Le premier serait la valorisation de l’exercice en psychiatrie, le second serait financier. Enfin, il ouvrirait la porte à un élargissement du champ d’exercice, tel que le développement d’un exercice libéral en psychiatrie, voire le transfert de certaines compétences du psychiatre et du psychologue vers l’infirmier ».

Claire Dubois

Pour aller plus loin : formation continue DPC en Psychiatrie pour les infirmières et infirmiers libéraux

share Partager

18 réactions

Céline
27 février 2013

enfin !

Audrey
27 février 2013

il serait temps ! comme si les soins en psychiatrie étaient accessible à tous sans formation complémentaire … la formation initiale est à peine satisfaisante pour les prises en charge en service de médecine générale et en court terme … on essaye juste de limiter les dégats

Pascal
27 février 2013

des LMD pour payer les gens au SMIC ! c’est très bien côté formation initiale, mais les grilles de salaire font pitié

Mary
27 février 2013

la psy est une spécialité à part entiére! on ne s’improvise pas soignante en psychiatrie!!j’ai pu transmettre mon savoir et mes pratiques aux jeunes IDE dans mon service,mais beaucoup d’anciennes partent à la retraite,il est temps de revoir la formation!!bon courage à la nouvelle génération pour continuer ce travail admirable!!

Flavie
27 février 2013

Le pour: est que effectivement la psychiatrie ne s’improvise pas le contre : c’est que cela risques de décourager les jeunes diplômé alors que nous manquons d’infirmier pour cette discipline. Pour ma part je suis infirmiere depuis novembre 2011 et j’ai débuter aux urgences psychiatriques Grace a mes collègues j’apprend beaucoups sur le terrains et a ce jour… Je m’en suis pas trop mal sortie

Chantal
27 février 2013

enfin…..

Laulau
27 février 2013

je suis infirmière en psy par choix après avoir avoir obtenu mon diplôme en 2009, c’est une spécialité à part entière, et vu le manque de volontaires pour cette discipline je pense aussi que ça va en décourager beaucoup…..

Micka
27 février 2013

Reconnaissance financiére c’est quoi? + 40€ brut/mois?! C’est vrai que cela nécessite une formation spécifique, y’a aucun doute là dessus, mais quand on voit la reconnaissance financière qui en ressort…. J’ai des doutes quand à ma motivation de pousser encore sur un master pour être payé 1600€/mois… à bac + 5….

Marie
27 février 2013

Je suis diplômée depuis 2001 et je bosse en psy depuis. Je pense qu’une formation complémentaire est nécessaire mais risque également de décourager les nouveaux arrivants. Ne serait-ce pas plus judicieux de renforcer la formation professionnelle continue et le tutorat?

Philippe
27 février 2013

Pourquoi pas,puisqu’ainsi nos compétences seront enfin reconnues,nous sommes trop considérés comme des sous-infirmiers,et méprisés.

Romain
27 février 2013

Pour celles et ceux qui craignent que le master rebute des jeunes professionnels, l’idée est que ce master ne sera pas obligatoire pour exercer en psychiatrie. Il apportera des compétences supplémentaires aux professionnels désireux, qui pourront à leur tour éclairer de leurs lumières les autres pro qui n’ont pas la formation (tutorat, etc.)

Pour ce qui est de la rémunération, c’est l’éternel problème et je suis bien d’accord avec vous.

Emile
27 février 2013

Voilà le Master Psy

27 février 2013

très bonne idée…il manque qu’une prise en charge financière le temps des études par une formation professionnelle (comme pour les autres master d’ailleurs)

Chris
27 février 2013

Bonne idée!

eilahtan49
2 mars 2013

Enfin…,ça fait un moment que l’on voit nos collègues isp partir, avec une culture de la psychiatrie qui nous fait défaut, à nous, les ide. Oui, la psychiatrie s’apprend sur le terrain, mais une formation solide de base est indispensable. c’est une spécialité qu’il faut reconnaître.

Gilles
2 mars 2013

comme ça il n’y aura plus que des docteurs en ceci cela et personne auprès des patients !!!

Laisser un commentaire