Les transmissions infirmières orales sont-elles obligatoires ?

Dans mon service, nous réalisons à chaque fin de service des transmissions écrites dans le dossier infirmier du patient. Les transmissions orales entre IDE sont-elles obligatoires, ou s’agit-il plus d’une forme de « tradition » ?

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L’infirmier a le devoir de transmettre les informations nécessaires à un suivi de qualité du patient.

Cela ressort de plusieurs articles du code de la santé publique (CSP) : R. 4311-1, qui évoque le recueil de données cliniques, R. 4311-2 qui évoque le « recueil d’information utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs prescriptions », et R. 4311-3 relatif aux diagnostics infirmiers.

Quant à l’article R. 4312-29, il parle du devoir de communiquer toute information susceptible de concourir au diagnostic.

Au fil des modifications réglementaires intervenues ces vingt dernières années dans les textes relatifs aux infirmiers, on constate que l’écrit a progressivement été privilégié comme support de la transmission d’informations.

Ainsi, l’article R. 4312-28 évoque l’obligation d’établir un DSI, pour des raisons évidentes de traçabilité : il est nécessaire de retrouver la trace de chaque observation, car elle permettra de répondre aux questions ultérieures et serviront de preuve en cas de contestation, les magistrats et les experts ayant tendance à considérer que « pas noté = pas fait ».

Ainsi, si les transmissions orales répondent aux mêmes impératifs réglementaires que les transmissions écrites et concourent sans doute possible au processus de qualité des soins, l’écrit est privilégié pour des raisons médicolégales. Dès lors, elles ne constituent qu’un « plus » dès lors que les transmissions écrites existent déjà.

Stéphanie Tamburini, juriste MACSF

Pour aller plus loin : 

L’obligation de transmission de l’infirmière

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Voir les commentaires (32)

  • Les deux sont importantes , écrites parce qu ce qui est écrit reste
    Orales parce que c'est là qu'on peut confronter des points de vue , des ressentis (sur la douleur , l'anxiété etc etc...)
    Et combien de fois n'a-t-on lu RAS sur une fiche de trans ! Quelle utilité alors !

    • cela ne sert à rien je suis bien d'accord, la preuve de passage ayant été faite lors d'un cochage sur informatique ou sur le diagramme de soins. et en plus de ça , ça utilise du papier pour rien .. vive l'écologie économie^^, qu'elles soient orales ou écrites, les transmissions doivent être CIBLEES..

  • CHEZ NOUS A LGER LES TANSMISSIONS SONT SOUVENT ORALES ET CELA SE PASSE PLUTOT BIEN EN 30 ANS DE SERVICE EN NEUROCHIRUGIE (SCE DE REANIMATION) J AI RAREMENT DE PROBLEMES SALUTATIONS A MES COLLEGUES INFIRMIERS FRANCAIS HAMID D ALGER

  • le soucis étant qu'un grand nombre d'infirmiers de lit pas les transmissions. Sans compter de la simple prise en connaissance des constantes ce qui conduità donner des anti hypertenseurs à un hypotendu
    à relancer un mabthera sur un patient dénaturant etc.. Dans notre service le passage en 12 heures nous a fait supprimer une partie des transmissions orales mais a de ce fait plus responsabilisé les infirmières. J'ai été surpris d'entendre une de mes collegues dire "tu te rends compte on est obligé de plus écrire", dans un service complexe, j'ai envie de dire HEUREUSEMENT IL FAUT PLUS ECRIRE mais lire également. notre organisation maintenant se fait en transmissions essentiellement écrites et sur une relève papier nous laissons aux collègues des commentaires pour les patients à voir en premier sauf si le patient est instable dans ce cas nous lui faisons une RELEVE CIBLEE orale même si ça nous prend cinq minutes..Mis à part le côté des transmissions orales, peut être faudrait 'il mieux former à la culture des transmissions écrites et que la lecture soit un automatisme AVANT de voir le patient

  • Les transmissions orales ne sont pas obligatoires et ne sont surtout pas à faire si le temps de relève n'existe pas. Travaillant en 12H de nuit, quand le personnel de jour arrive, je lui donne la feuille en partant sans échanger oralement sinon on n'a plus de vie extérieure et on ne vit que pour l'hôpital.

  • on est humain et on est soignant /ou est l HUMAIN /onpeut se croiser dans le vestiaire ou a la pointeuse

  • on est humain et on est soignant /ou est l HUMAIN /onpeut se croiser dans le vestiaire ou a la pointeuse

    • je suis d'accord pour le patient, pour les ragots, la difficulté du travail a un avantage , créer des amitiés solides qui permettent d'en parler en dehors du travail. A chaque temps incombe sa tâche et je ne pense pas que ce soit très respectueux du système de santé de parler des ragots ou de nous pendant un temps de relève,rien ne vaut un pot à l'extérieur de l'hôpital car je l'avoue c'est un grand besoin dans ce milieu

  • je pense que des transmissions orales bien ciblées sont plus utiles que celles écrites qui sont souvent utiles pour les problèmes d'ordre juridique. Lire chaque dossier des patients un par un, c'est une perte de temps dans une journée, surtout quand on a 27 patients...