Des parents s'opposent en justice à l'euthanasie passive de leur fils

Rédaction ActuSoins
16 mai 2013 @ 13 h 13 min

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné samedi le rétablissement de l’alimentation d’un patient tétraplégique hospitalisé à Reims en état de « conscience minimale », après la saisine des parents opposés à la décision des médecins de stopper l’accompagnement thérapeutique, a indiqué jeudi l’avocat de la famille.

Des parents s'opposent en justice à l'euthanasie passive de leur fils« La famille de Vincent Lambert s’est aperçue lors d’une visite à l’hôpital le 26 avril qu’il n’était plus alimenté ni hydraté alors qu’elle n’avait pas été informée de cette procédure qui le conduisait à la mort », a expliqué à l’AFP Jérôme Triomphe, l’avocat de la famille du patient.

« Je suis absolument persuadée que mon fils ne veut pas mourir, d’ailleurs depuis qu’il est réalimenté il sourit alors que la semaine dernière il manifestait une grande tristesse. Il y a encore un espoir », a déclaré à l’AFP Viviane Lambert, la mère de Vincent.

Selon le CHU de Reims, Vincent Lambert, le patient de 37 ans hospitalisé depuis 5 ans après un accident de moto, est totalement aphasique et dans un état « pauci-relationel », un état de conscience minimale qui permet une certaine interaction avec l’environnement par la vue notamment sans pour autant « être sûr qu’il intègre correctement les informations sensorielles ».

« Depuis le début de l’année, Vincent a multiplié des comportements d’opposition aux soins faisant suspecter un refus de vivre », a expliqué à l’AFP Eric Kariger qui dirige le service de médecine palliative au CHU de Reims.

« En accord avec sa femme qui l’accompagne quotidiennement depuis l’accident alors que ses parents habitent très loin, nous avons collégialement décidé le 10 avril que le maintien des soins d’hydratation et d’alimentation constituait dans ce contexte une obstination déraisonnable », a précisé le médecin.

« La maman de Vincent avait été prévenue de notre réflexion mais nous avons effectivement tardé à l’informer précisément, elle et les autres membres de la famille, du protocole que nous avions engagé ce qui explique aussi son action en justice », a-t-il regretté.

Selon lui, l’ordonnance du juge a été immédiatement mise en application par les équipes du CHU de Reims.

Selon un communiqué de l’Observatoire national de la fin de vie (ONFV), « la justice ne remet pas en cause le fond de la décision prise par l’équipe médicale pour ce patient, mais le fait qu’elle n’ait pas été discutée avec l’ensemble des membres de sa famille ».

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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31 réactions

Coralie
16 mai 2013

entièrement d accord avec la famille

Marie- France
16 mai 2013

Si les médecins sont si courageux qu’ils prennent la décision d injecter un produit léthal avec l accord de la famille.Sinon, privé un être humain d alimentation , c’est le supplice de tantale et se voiler la face , devant les souffrances des proches et celles qu’endurera le patient !

Magali
16 mai 2013

je suis contente que ma famille et mes proches savent ce qu’ils doivent faire dans ce cas la pour moi … ça évitera un procès et aussi qu’on me gave comme une oie !!! mais c est un choix personnel qui devrait être discuter en famille bien avant de se retrouver dans un lit d’hôpital …

Amandine
16 mai 2013

Le patient était tetra et muet suite à un accident de moto, donc cela m’étonnerait fort qu’il ait pu désigner une personne de confiance par écrit, signé de sa main…
Laisser mourir un patient en arrêtant de l’alimenter des inhumain. Réfléchissez juste au fait de ressentir la faim. Qui n’a jamais ressenti le malaise la gêne de l’hypoglycémie qui donne des sueurs froides, les crampes d’estomacs…

Mag
16 mai 2013

Je trouve ça parfois dur de s’acharner ainsi, la décision a été discutée avec l’épouse du patient, ça me semble amplement suffisant pour qu’elle soit appliquée surtout si le patient manifeste régulièrement son « opposition » aux soins … Bien sur que la décision ne convient pas aux parents, mais je ne pense pas qu’elle leur appartienne

Mathieu
16 mai 2013

Encore une famille qui n’y comprend rien et qui décide à la place de l’équipe médicale, pour son bon confort et non pour celui du patient…

Hélène
16 mai 2013

s’ils devaient payer au quotidien les soins, je me demande s’ils s’acharneraient autant… c’est peut-être dur ce que je dis mais jusqu’où sont ils prêts à aller ?

Chantal
16 mai 2013

arrêter les soins est une grande preuve d’amour et de courage !!! il faut penser à ceui qui subit avant de penser à soi !!!j’espère que la « famille » qui s’oppose à cet acte ,sera présente au quotidien près de lui et comprendra le calvaire enduré par ces hommes et femmes maintenus au nom de quoi (ou de qui ) en vie …..

philippine
16 mai 2013

Aujourd’hui l’accompagnement en fin de vie à beaucoup évoluée et il faut savoir que l’arrêt de l’alimentation n’est alors pas un acte barbare, mais un acte raisonnable, sur décision médicale. Maintenir à tout pris l’alimentation et l’hydratation peut entraîner des œdèmes, des difficultés respi et plus d’inconfort que d’avantages. La femme de ce monsieur à à priori été bien informée. Comme le dit l’hôpital, il semblerait plutôt d’un défaut d’information auprès des parents. Ce n’est sûrement pas à nous de remettre en cause une telle décision médicale me semble t’il!

Laure
16 mai 2013

Dommage pour ce jeune homme …. À quand un registre de souhait sur sa fin de vie …..

Audrey
16 mai 2013

La femme n a pas priorité sur les décisions médicales????

Coralie
16 mai 2013

entièrement d accord avec toi Amandine fétique

Monique
16 mai 2013

on peut parler quand sa ne nous touche pas mais si c’était notre enfant que ferions nous ?

Tina
16 mai 2013

Pour ma part je trouve la façon de faire de ces medecins intolerable et inhumaine!! L’accompagnement en fin de vie ou l’euthanasie passive sont une chose… mais laisser un homme- meme en etat vegetatif-mourir de faim et de soif c’est honteux et grave!! Il y a d’autres moyens… Ne melangeins pas tout!!

Sandra
16 mai 2013

Il n’y a pas de priorité.Apparemment l’équipe médicale s’est basée sur le fait que l’épouse venait quotidiennement, contrairement aux parents qui habitaient très loi. Et c’est là que ça a posé problème; dans ces cas là, il vaut mieux recueillir l’avis des membres de la famille afin que tous soit au clair vis-à-vis de la situation. D’ailleurs, c’est ce que reproche la justice dans cette affaire car elle ne remet pas en cause la décision prise.

Dallie
16 mai 2013

le coeur a ss raison que la raison ignore…vs avez tts peu etre raison.mai vs n avez pa le coeur ds parents qui a vu leur enfant naitre et le voir mourir.la decision de naitre n appartien pa l’etre humain surtou pa de mourir

Marie- France
16 mai 2013

Sauf que privé un être humain de nourriture donc de soins, est en contradiction avec le serment d hyppocrate , quand à la loi Leonetti, je connais , mais, elle ne règle pas le problèmede cette famille et de beaucoup d’autres …20 ans d exercice infirmier, cela nous met bien souvent face à ce type de situation .

superkat
16 mai 2013

Chère Marie-France, sachez que de nombreuses études (et mon expérience professionnelle d’infirmière) ont montré que les patients en fin de vie, et ce quelle qu’en soit la raison, ne souffrent pas de faim et de soif. Ce n’est donc pas un supplice que d’arrêter ce qui souvent prolonge la vie. Une injection létale peut être, par contre, assez violente, à la fois pour l’entourage et pour le mourant.
Il ne m’appartient évidemment pas, par contre, d’émettre un jugement sur le bienfondé ou non dans le cas de Vincent Humbert.

superkat
16 mai 2013

Vous avez raison, Monique, et pourtant… J’ai eu un enfant à peu près dans le même état que ce jeune homme. Il est mort naturellement au bout de quelques années, donc nous n’avons pas eu à prendre ce genre de décision. Mais nous nous étions jurés de penser à ses souffrances à lui et de ne pas lui en imposer d’autres et je prétends et j’espère que c’est ce que nous aurions fait. A partir d’un certain moment, il faut cesser d’être égoïste et de s’accrocher à ceux qu’on aime malgré notre souffrance.

Marine
16 mai 2013

Dans cette histoire, j’ai de suite été dérangée par l’arrêt d’hydratation. Mourir de soif en établissement de soins?! Quelle horreur… Je travaille en service de médecine / soins palliatifs et si on arrête « assez facilement » les nutritions entérales et parentérales, nous laissons toujours une hydratation…

Noelline
17 mai 2013

Travaillant depuis 25 ans en gastro palliatifs et depuis un an auprès d’un service de gériatrie médicale , je comprends tout a fait l’arrêt de l’alimentation puisqu’ils ne ressentent plus aucune sensation de faim. Par contre l’arrêt de l’hydratation est une décision rare chez nous ….la déshydratation d’un patient est douloureuse et pas nécessaire . Nous hydratons nos patients en perfusion sous cutanée qui est très efficace pour le confort du patien

Mamie
17 mai 2013

ne pas oublier non plus que mourir de soif et de faim est d’une inhumanité totale !! il était conscient !!!!

Julien
17 mai 2013

dans un premier temps en etat de conscience minimal , tu ne souhaite rien ni mort ni vie . mais ce qui est sur c’est que ce n’est pas une vie ! .
faudrait que les parents realise que ce n’est pas une poupée mais un corps qui souffre ….

melodrey
17 mai 2013

aie aie aie j’ai mal d’etre infirmier quand je lis certains des posts
bien qu’etant favorable a une fin de vie dans la dignite ,je vois la, la toute puissance d’une equipe (enfin je l’espere ) se donnant le droit de vie ou de mort un etat de consciece minimal ‘est pas un etat de mort encephalique ..est ce quelqu’un d’entre vous a perdu un enfant ? je ne l’espere pour aucun d’entre vous maintenant personne aujourd’hui ne peut dire ce que ressent le patient ce qu’il souhaite ou ce qu’il a souhaite c’est un sujet tres delicat a traiter il doit l’etre au cas par cas
dans ce cas present avec les infos qui nous sont donnes la decision medicale me semble pour le moins premature
et en tout cas n’ayant pas fait l’unanimite dans la famille

Nath
17 mai 2013

Toujours autant d’avis qui sont donnés dans reflexion plus loin que le bout de leur nez. Par pitié renseignez vous avant de dire que le laisser mourir de faim est inhumain. Si vous travaillez dans la santé ça me désespère encore plus de lire ça.. porter des jugements et ne pas se renseigner avant… lisez des travaux ou demandez à des gens qui travaillent en palliatifs par exemple. Et ne dites pas qu’il n’était pas en situation de soins. Une autre question serait de se demander qui a le droit de prendre la décision. .. femme? ? parents? J ai déjà vu le cas ou les parents s opposaient au choix du patient et de la campagne..

Maité
18 mai 2013

Quand il n’y a plus d’espoir …. Arrêtons de nous voiler la face , Stop a l’acharnement thérapeutique , laissons le choix aux proches  » le droit de nous laisser mourrir dans la dignité …………………..

Evelyne
21 mai 2013

bien dit Monique !

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