Comment inciter les soignants à se laver les mains ? A l’hôpital de l’Université North Shore de Long Island, des détecteurs de mouvement installés dans les salles de soin intensif déclenchent des caméras, à l’entrée de l’infirmière ou du médecin. Celles-ci transmettent des images en Inde, où les images sont visionnées pour vérifier si les soignants se lavent les mains.

Selon une étude publiée dans Clinical Infectious Diseases, ce côté « big brother is watching you » est très efficace.

Durant une première période de seize semaines, les employés ne savaient pas qu’ils étaient filmés et le taux d’hygiène des mains était inférieur à 10%.

Ensuite, une fois qu’ils ont eu connaissance qu’ils étaient filmés et reçus des e-mails pour les rappeler à l’ordre ou les féliciter pour leur comportement, les taux sont passés à 88 % !

Un flicage qui ne plaît pas à tous. Mais les raisons en sont louables : selon un rapport du Centers for Disease Control and Prevention (CDC)  ce manque d’hygiène élémentaire en milieu hospitalier est responsable de 100 000 morts par an aux Etats-Unis et les infections nosocomiales qui en résultent coûterait 30 milliards de dollars par an aux établissement hospitaliers.

« Ce n’est pas une solution miracle, c’est une guerre », explique ainsi le Dr Bruce Farber, directeur des maladies infectieuses de l’hôpital de Long Island où le système de caméra a été installé. Adam Aronson, le responsable de la société Arrowsight qui a développé cette solution technologique, lui-même fils du directeur qualité du Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston, a d’abord testé cette technologie dès 2008 dans un petit hôpital américain. Désormais plus de huit établissements situés dans plusieurs pays en dehors des Etats-Unis, dont les Pays-Bas, le Grande-Bretagne et le Pakistan l’ont adopté.

La carotte ou le bâton ?

D’autres sociétés américaines se sont engouffrées dans ce créneau. General Sensig propose des badges électroniques pour chaque soignant connectés au lavabo et au distributeur de solution nettoyante. Le badge vibre comme un téléphone portable pour le rappeler à l’ordre s’il n’est pas passé par la case lavabo. Et il ne suffit pas de passer ses mains sous l’eau. « Nous savons si vous avez pris une dose de savon » explique Philip Liang, fondateur de la société. Ce dernier note que « les infirmières doivent respecter de centaines – voire des milliers – de procédures. Il est alors facile d’oublier certaines règles de base ».

Certains adhèrent et soutiennent ces solutions, précise Elaine Larson, professeur à la Columbia University’s school of nursing, mais quelques petits malins ont trouvé le système en débranchant leurs badges.

Plusieurs hôpitaux américains ont aussi formé des « coachs » chargés de motiver le personnel au lavage de mains. Au  Beth Israel Medical Center in Manhattan, les soignants eux-mêmes délivrent des cartons rouges à leurs collègues mauvais élèves comme au soccer, un jeu américain proche du football. Et les récalcitrants ont droit à une formation de quatre heures sur l’hygiène et la prévention des infections nosocomiales. D’autres manient plus la carotte que le bâton : les employés ont droit à des coupons pour un café ou une pizza gratuite…

Claire Dubois, avec New-York Times  

Avec Simply Vitale 4.0, Cegedim Santé offre aux infirmier(e)s, une autre vision de leur journée sur une nouvelle tablette plus performante.
Plébiscitée depuis 11 ans par plus de 12.000 infirmier(e)s libéraux, Simply Vitale ne cesse d’évoluer pour optimiser le quotidien des IDEL et répondre aux exigences de leur métier en termes d’organisation, de mobilité et de travail en équipe. Demander une démo