Revendications soignantes : un rendez-vous manqué

Rédaction ActuSoins
11 juillet 2013 @ 9 h 55 min

Des représentants des NB3NP et de la Coordination infirmière ont été reçues au ministère de la Santé le 9 juillet. Un entretien attendu de longue date mais le cabinet de Marisol Touraine botte surtout en touche.

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Délégation NB3NP et CNI reçue le 9 mai au ministère des affaires sociales et de la santé - DR

Délégation NB3NP et CNI reçue le 9 mai au ministère des affaires sociales et de la santé – DR

Les « Ni bonnes ni nonnes ni pigeonnes » (NB3NP) avaient demandé jusqu’alors sans succès à rencontrer le cabinet de Marisol Touraine.

Grâce à leur mobilisation et à une action conjointe avec le syndicat Coordination Nationale Infirmière, les deux organisations ont été reçues par Ève Parier, conseillère de la ministre, et Michèle Lenoir-Salfati, adjointe au sous directeur RH de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS).

« Les échanges ont été mitigés. Nous avons été écoutées mais a-t-on été entendues ? », se demande, Nathalie Depoire, présidente de la CNI.

Tous les sujets sensibles – pénibilité, conditions de travail, retraite, reconnaissance de la profession, formation,… – ont été mis sur la table mais le ministère a plus d’une fois botté en touche, notamment sur la réintégration du critère de pénibilité dans le calcul des retraites.

« La question de la pénibilité professionnelle est renvoyée au dossier retraite dans sa globalité », souligne le communiqué conjoint. « Le ministère refuse l’approche par profession que nous défendons et préfère parler de critères de pénibilité et d’exposition aux risques », indique Nathalie Depoire. La pénibilité sera-t-elle jugée au cas par cas ? Quels seront les critères adoptés ? Il faudra certainement attendre la rentrée et le projet de loi du gouvernement pour en savoir plus.

La réponse de la ministre Marisol Touraine est en contradiction avec les prises de position de la même Marisol Touraine alors députée. « Elle s’était alors positionnée pour le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 55 ans pour les infirmières », rappelle Nathalie Depoire.

Par ailleurs, « une fiche d’exposition aux risques doit être tenue à jour pour chaque agent. Dans la pratique, elles le sont rarement », précise la présidente du CNI.

Des revendications sans réponses

Concernant l’instauration de ratios soignants, cette revendication s’est  « heurtée à une fin de non recevoir ». « Ce ratio a été instauré pour la réanimation et le néo-nat mais il faudrait  le faire pour chaque spécialité », indique Nathalie Depoire. Ce qui permettrait notamment d’éviter les disparités entre deux établissements ou entre le public et le privé. Tout au contraire, le cabinet de Marisol Touraine « renvoie à des conditions locales, à des décisions par établissement », souligne la présidente de la CNI.

Côté conditions de travail, les revendications restent également sans réponse. Le ministère se réfère au Pacte de confiance et aux contrats locaux d’amélioration des conditions de travail. « Chaque établissement devra négocier avec son agence régionale de santé pour obtenir un budget relatif à un projet. Ce sont juste des crédits fléchés débloqués selon des critères d’attribution qui ne sont pas franchement définis », souligne Nathalie Depoire.

Seuls point positif : le ministère a confirmé la création de masters pour les Ibode et les puéricultrices. Les modalités dépendront des conclusions d’un rapport de l’Igas (Inspection Générale des Affaires Sociales) et de  l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la Recherche) dont la publication serait imminente.

Les deux organisations devraient à nouveau être recues en octobre…

Claire Dubois

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3 réactions

leilou
11 juillet 2013

bref, une chtite visite pour rien car l’essentiel est laissé sur le bas côté… Merci d’être venues, au revoir et à jamais…

Que voulez vous qu’un gouvernement qui a décidé de mettre les histoires de fesses des gens et de créer des postes de fonctionnaires planqués de plus dans l’éducation nationale en priorités, en aient à faire de nous ???

alexandra
12 juillet 2013

c’est le nombre de soignants et donc une mobilisation très forte des soignants qui fera la différence. Le gouvernement (les gouvernements en général) sit très bien que faire des descendre les soignants dans la rue très complexe, les assignations, réquisitions, le coté nonne du soignant ( je ne peux pas prendre le patient en otage etc..) . Donc si nous montrons notre détermination et notre pouvoir de blocus, à un moment ils seront obligé de nous écouter. En tout se résigner et baisser les bras ne fera rine avancer non plus. Mais le combat va être long…

leilou
12 juillet 2013

Ce gouvernement a décidé de s’attaquer aux petits dossiers pas trop complexes…

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