Bientôt des antibiotiques à l'unité en ville ?

Rédaction ActuSoins
25 octobre 2013 @ 14 h 28 min

L’Assemblée nationale a donné vendredi son feu vert à des expérimentations de vente à l’unité de certains antibiotiques, afin d’éviter leur gaspillage ou une automédication dangereuse.

Bientôt des antibiotiques à l'unité en ville ?Ces expérimentations se dérouleront avec des pharmacies volontaires, dans des conditions fixées par décret, aux termes de cette disposition du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) pour 2014, examiné en première lecture par les députés.

« Un médicament sur deux n’est pas consommé », entraînant de la pollution lorsqu’ils sont jetés, des gaspillages et de l’automédication lorsqu’ils restent dans les placards, a fait valoir la ministre de la Santé Marisol Touraine.

La distribution à l’unité est déjà pratiquée dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, et en France dans des établissements médico-sociaux. Le ciblage des antibiotiques a pour objectif de lutter contre « un phénomène de résistance » du corps humain à cette classe de médicaments « qui devient préoccupant », a relevé Mme Touraine.

La ministre a souligné que l’expérimentation serait encadrée par « des règles extrêmement strictes », en réponse à l’opposition qui s’inquiétait du conditionnement des médicaments, du sort des notices ou encore des problèmes d’observance par les patients.

L’Assemblée a réduit à trois ans, contre quatre ans dans le projet initial, la durée de ces expérimentations, pour décider plus rapidement de leur extension ou non.

Les députés ont également voté des amendements prévoyant une consultation des professionnels pour fixer les modalités de l’expérimentation ainsi qu’une information de l’assuré par le pharmacien. Un amendement de l’UDI a aussi été retenu, qui prévoit de définir l‘ »engagement de la responsabilité » des acteurs de la filière pharmaceutique dans le cadre de l’expérimentation, face aux risques judiciaires en cas d’incidents.

Avec des nuances, les orateurs de l’opposition se sont déclarés opposés au projet gouvernemental, « mesure gadget » et « limite démagogique » selon eux. Pour Bernard Accoyer (UMP), il est « quelque peu aventureux et dangereux ». « Dès lors que le médicament est délivré à l’unité, sa traçabilité est nécessairement affaiblie et les circonstances qui peuvent conduire à une confusion des médicaments sont beaucoup plus nombreuses », a-t-il affirmé vendredi soir à l’ouverture du débat sur cette disposition.

Céleste Lett, également UMP mais favorable sur le principe à la distribution à l’unité, a jugé que les modalités proposées par le gouvernement la rendent « quasi irréalisable ». Ce qu’il faudrait, selon lui, c’est confier le conditionnement des médicaments à l’unité à un établissement industriel.

« Nous pensons que 200 pharmacies seront volontaires », a précisé vendredi Catherine Lemorton, présidente (PS) de la Commission des affaires sociales et elle-même pharmacienne, tout en s’interrogeant elle aussi sur les modalités pratiques.

Les écologistes, très favorables à l’expérimentation, ont pour leur part souhaité « qu’elle prenne de l’ampleur plus rapidement » en cas de retour positif.

La ministre a annoncé qu’une « mission » encadrant l’expérimentation, dirigée par une personnalité de l’Inserm (Institut national de santé), serait mise en place.

Les députés ont aussi voté vendredi matin un article du PLFSS visant à promouvoir la diffusion des médicaments biologiques (produits à partir d’une cellule ou d’un organisme vivant, tels l’EPO ou les hormones de croissance)
similaires dits « biosimilaires ».

« Ce ne sont pas de simples génériques », a expliqué le corapporteur socialiste Christian Paul pour justifier cet encadrement, tandis que l’UMP dénonçait une « initiative hasardeuse », en promettant de saisir le Conseil constitutionnel.

Les députés ont précisé le cadre légal autorisant la substitution d’un médicament par un autre par le pharmacien.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

share Partager

11 réactions

Marie- Isabeau le Gouvello
25 octobre 2013

cela peut évider de remplir nos tiroir

Laure Pigeon
25 octobre 2013

Très bien

Nadege Schiltz
25 octobre 2013

il serait temps!

Stéph Hairault
25 octobre 2013

Enfin !!!!

Carine Bangoy-Alihamidi
25 octobre 2013

Enfin!

Aurore Ralu Heise
25 octobre 2013

Il en a fallut du temps car avec tout ce gaspillage de medicaments il y en aurait eu des economies de faites

Alexandra Brun
25 octobre 2013

Enfin, il était temps!

Coralie Deffein
25 octobre 2013

il faudrait que le médecin soit plu vigilant sur les ordonnances encore pour les efferalgan car on peut en avoir besoin a tout moment mes sur d autres médicament il prescrive trop de boite qui finalement son pas utilisé.et après c est la pharmacie qui est en rupture de stock.

Claire Cerna
25 octobre 2013

Très bonne idée..enfin, on y vient..

Blatte Unjour Blattetjrs
26 octobre 2013

C est une bonne chose, mais ne serait il pas interessant de le faire pour les anti douleur, decontracturants… ? Sans parler d benzo , anxiolytik et atd ki sont delivres n importe komment par les psychiatres !

Martine Saury
26 octobre 2013

et quand on en fera tober un par terre il faudra qu on le mange quand meme et apres il vont nous parler des nosocomiales

Laisser un commentaire