Infirmière, syndiquée et mise à pied

Cyrienne CLERC
6 décembre 2013 @ 20 h 04 min

Infirmière, syndiquée et mise à piedUne infirmière de l’hôpital d’Arcachon, secrétaire syndicale CGT, a été sanctionnée  après avoir critiqué les conditions de travail au sein de l’établissement. Une décision qui a un petit parfum politique.

« En général, les directeurs d’hôpitaux respectent la liberté syndicale dans leur établissement. Le droit d’expression est protégé par le droit du travail et la liberté syndicale est un droit constitutionnel. Cette fois il n’est pas respecté et je continuerai à me battre pour qu’il le soit, à l’avenir, dans cet établissement », affirme Sylvie Delmas.

Cette infirmière au Pôle de santé d’Arcachon et secrétaire syndicale CGT, a été mise à pied cinq jours, du 17 au 21 décembre, pour ne pas avoir respecté ses devoirs de réserve et de discrétion professionnelle.

Une décision prise par le seul directeur de l’établissement, Michel Haeck, après un passage en conseil de discipline où aucune majorité ne s’était dégagée en faveur d’une éventuelle sanction. Une manifestation avait alors été organisée. Le Conseil général, y compris ses élus UMP, avait même voté une motion de soutien à l’infirmière.

« Je m’étais exprimée en tant que syndicaliste sur les conditions de travail, le manque de personnel et les dangers en matière de qualité et de sécurité des soins », précise cette syndicaliste qui a décidé, avec son avocat Me  Pierre Landete et la fédération CGT, de faire appel devant le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière, quitte « à aller jusqu’au tribunal administratif ».

Une décision politique ?

À l’occasion de l’assemblée générale de l’association usagers de l’hôpital, elle avait, le 25 avril 2013, dénoncé des dysfonctionnements et notamment parlé d’incidents survenus dans un service de pédiatrie, propos repris par le journal Sud-Ouest. « En pédiatrie, deux personnes doivent être présente 24 h/24. C’est indispensable car une même personne ne peut à la fois appeler du secours et pratiquer des soins urgents. Or, aux côtés de l’infirmière ou de la puéricultrice, il n’y avait qu’une auxiliaire de puériculture, présente pendant sept heures sur la journée », explique cette syndicaliste qui affirme avoir auparavant alerté le Conseil de surveillance de l’hôpital, la médecine du travail et la direction de l’ARS, sans réponses.

« Depuis la création du groupement de coopération sanitaire entre l’hôpital et la clinique, les conditions de travail se sont aggravées. Certains agents n’ont même pas le temps de déjeuner et font des syncopes. Les heures supplémentaires s’accumulent », ajoute-t-elle.

Cette sanction de mise à pied a pour certains un côté politique. Le député-maire d’Arcachon Yves Foulon, également président du conseil d’administration de l’hôpital, n’apprécie guère les critiques à l’encontre du pôle de santé, surtout à l’approche des municipales. « Il a été à l’origine de ce         projet », souligne Sylvie Delmas. Et à Arcachon, chacun sait que la CGT est depuis longtemps opposée à ce regroupement privé-public…

Cyrienne Clerc

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26 réactions

Max Fobiglio
6 décembre 2013

il faut dire que la cgt est inféodé aux staliniens

Max Fobiglio
6 décembre 2013

je ne vois pas pourquoi les syndiqués et notement les acteurs syndiqués seraient protégés

Damien Augustoni
6 décembre 2013

je suis personnel hospitalier et syndiqué à la CGT.il faudrait que la hiérarchie hospitalière et les politiques participent à une journée de travail avec le personnel soignant….pour comprendre.

Gregory Godefroy
6 décembre 2013

Enfin une personne de sensé , merci Magali pour la justesse de ton analyse .

Céline Scala
6 décembre 2013

c est pas un secret on le sait tous meme les médias en parle

Petikoala Ola
6 décembre 2013

Je soutiens entierement cette infirmière et sa lutte contre le manque d effectifs dans les milieux hospitaliers on en parle beaucoup dans les medias mais rien ne bouge!

Philippe Krokus
6 décembre 2013

voici un an déjà une autre histoire a paris

Magali Saintout
6 décembre 2013

Les médias en parlent certes mais personne ( qui n est pas dans ce milieu ) ne prend réellement la mesure du danger et en mettant à pieds cette Ide ils incitent tous les autre qui voudraient le faire a se taire … Effectivement Damien c est gravissime !!!

Tété Choquet
6 décembre 2013

Réalité que nous avons acceptée,hélas
Des pions!!!
Soutenons cette collegue!

Mandy Beer
6 décembre 2013

honteux!!!!!!!!!!!!

Laetitia Puissant
6 décembre 2013

Il n y a pas que les syndicats qu on peut alerter en cas de problème.N oublions pas l ARS !!!

Déborah Lucas Stymans
6 décembre 2013

pfff! ils sont de pire en pire la politique!!! et vive la france…

Adeline Broc
6 décembre 2013

Nor-mal. Tout va bien et surtout ne nous mobilisons pas.

Monica Mona
6 décembre 2013

Je ss dégoutée. Les conditions de travail pourri…de plus en plus dur…on doit s occuper du tout .il y a en trop .il y a en marre.personne nous ecoute…pire on nous dit que la porte est ouverte…dégoûter. …que faire…le moral a terre….

Maud Robin
7 décembre 2013

Il faut se bouger les fesses et faire savoir que des conditions de travail pareilles concernent les ide car elles risquent leurs diplomes, mais elles concernent aussi les patients car eux risquent leurs vies !!! Comme il y a une quinzaine d annees, nous avions manifeste avec le soutiens de la population qui s etait jointe a nous dans des manifs! Mais les infirmieres sont capables de faire de belles choses,mais ne savent pas se mobiliser pour se defendre elles meme ! Il faut se remuer pour faire bouger les politiques et les administrations , manifester et faire de « vrai » greves qui lesmettent dans la merde !
Perso, j ai donne, apres vingt ans de syndicalismes et trente cinq ans de nuit en ped et neonat ! Je suis cassee ! A vous les jeunes actuelles de reprendre le flambeau et de defendre notre belle profession! Alors, bougez vous les fesses !
Confraternellement, une ancienne.

Béatrice Tardy
7 décembre 2013

surtout qd on est syndiquèe

Le Site Perso de la Profession Infirmiere - santeprendrelatete.com
7 décembre 2013

on a connu ça, il a fallu faire intervenir la medecine du travail sinon on nous a prié de prendre de bien vouloir partir et je pèse mes mots…

Jean-Christophe Blanchard
7 décembre 2013

a quoi ca sert un syndicat encore de nos jour il faudrait peut etre que tous les syndicats se rassemble et forme un unique syndicat ca serait mieux peut etre cest une pure hypothese

Luis Legallois
7 décembre 2013

marche ou crève !!!

mandragore
11 décembre 2013

Parce que justement leurs fonctions syndicales les amènent à se mettre en danger face à la direction.

Ils sont protégés par la loi. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont hors d’atteinte.

mandragore
11 décembre 2013

Tu peux nous rappeler en quelle année le dernier stalinien est mort ? Je pense que même l’URSS n’avait pas encore disparue !

secretaire UNSA EFS
13 décembre 2013

Bonjour Max Fobiglio. Qu’est ce qui vous permet de qualifier une personne que vous ne connaissez pas de vassal des staliniens ? Et même si cela est, cela ne permet pas de le licencier quand elle critique son entreprise ! Soit vous êtes un troll qui intervient dans le débat pour nuire à la qualité de celui-ci, soit vous êtes un parfait abruti ! A vous de choisir !…
Secrétaire UNSA EFS.

secretaire UNSA EFS
13 décembre 2013

« Notamment » serait mieux et le terme « acteurs syndiqués » n’existe pas ! J’ai l’impression que vous ne savez pas de quoi vous parlez, Max ! Mise à part la menace, vous êtes quoi d’autre ??? Les acteurs sociaux sont protégés car ils prennent des risques à la place des salariés qu’ils représentent ! Voilà pourquoi ils sont protégés par la loi dans la mesure où ils exercent leurs mandats. Renseignez-vous avant d’écrire n’importe quoi !

secretaire UNSA EFS
13 décembre 2013

L’ARS est valable pour les fonctionnaires. Pour les salariés, c’est le tribunal des prud’hommes ! Ceci dit, les tribunaux vous le diront, ils apprécient que les employés passent d’abord par leurs DP ou DS qui pourront débrousailler et éviter d’encombrer les administrations et les tribunaux ! Un simple rappel à l’ordre du directeur peut suffir ! Merci pour cette contribution. Soutenons cette collègue !…

secretaire UNSA EFS
13 décembre 2013

Un unique syndicat !… C’est impossible, car cela sous-entend qu’il n’y a plus de pluralité d’opinion (c’est une dictature, plus une démocratie) ! Par contre pour agir ensemble, cela existe déja : c’est une intersyndicale. Il existe aussi la C.E.S. (confédération européenne des syndicats). Mais il faudra encore quelques dizaines d’années pour que la C.E.S. est le pouvoir d’agir dans les entreprises. Le système actuel est bon mais il faudrait que tous les employés se syndiquent ! Actuellement 1 salarié sur 10 est syndiqué en France. Voilà déja un permier travail citoyen à faire !…

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