Une campagne et des photos contre la méningite

Pour alerter contre la méningite bactérienne, Le CoMO (Confederation of Meningitis Organisations, organisme basé en Australie a proposé à Anne Geddes, photographe, de réaliser quinze portraits d’enfants rescapés. Des photos émouvantes pour sensibiliser.

Le CoMO a lancé la campagne  « Protégeons nos enfants, Protégeons notre avenir » à l'occasion de la journée mondiale contre la méningite, ce 24 avril.

Toutes les dix minutes dans le monde, rappelle le CoMO, une personne meurt d’une méningite bactérienne.

Parmi les survivants, 6 % ont des séquelles précoces et graves ( surdité, problèmes neurologiques, insuffisance rénale, amputation ). Ces séquelles sont d’autant plus dommageables qu’elles touchent majoritairement des nourrissons et des jeunes enfants.

Apprendre aux parents à réagir vite et efficacement à des symptômes alarmants, les inciter à protéger leurs enfants grâce à la vaccination, tel est le but de cette campagne, relayée en France par le collectif d’associations Ensemble contre la méningite.

« Je n’ai pas su reconnaître les signes de gravité de la méningite qui a emporté ma petite fille il y a onze ans. Aujourd’hui, je le pourrais, parce que j’ai entendu des dizaines de parents me raconter leur histoire. Elles ne se ressemblent guère : les symptômes n’arrivent pas tous dans le même ordre, même si au final, ils sont tous là. On pense d’abord à une rhinopharyngite, une bronchite, une gastroentérite, des maladies fréquentes chez les petits", raconte Patricia Mehrant-Sorel, président de l'association Petit Ange.

Des photos pour sensibiliser

"Je pense surtout aux parents. Pour moi, il est extrêmement important que mes images les aident à prendre conscience de la gravité de la maladie. Au-delà de l’émotion, les parents doivent comprendre qu’il faut apprendre à reconnaître les symptômes de la maladie pour agir rapidement et efficacement si elle touche leur enfant. Ils doivent absolument les faire vacciner contre la méningite et s’assurer que cette vaccination reste à jour", explique Anne Geddes, photographe engagée et ambassadrice mondiale du programme de vaccination Shot@Life.

Depuis septembre 2013, elle s’est rendue dans plusieurs pays appartenant à trois continents pour rencontrer une quinzaine d’enfants avec leurs familles.

Elle explique que sa source d’inspiration a été le nid : "Les nids sont supposés être forts tout en étant invisibles. Ils représentent le renouveau et la protection. C’est ce à quoi sont associés les vaccins qui sauvent les vies de nos enfants et les protègent pendant les années les plus vulnérables de leur existence. Cette métaphore a guidé tout mon travail."

5 à 10 % de décès

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 5 à 10 % des personnes contractant une infection invasive à méningocoque décèderont malgré un diagnostic et un traitement précoces et appropriés. La létalité des infections invasives à méningocoques (IIM) en France en 2012 était de 8% (46 décès) (BEH 2014)

La mesure préventive la plus efficace est la vaccination. En 2000, le Royaume-Uni a introduit la vaccination systématique contre le méningocoque C : les infections invasives à ce germe ont quasiment disparu.

La France recommande depuis mi-2009 la vaccination contre le méningocoque C chez les enfants et adolescents âgés d’1 à 24 ans. La vaccination contre les sérogroupes A, W et Y reste à ce jour principalement réservée en Europe aux personnes à risques (immunodépression par exemple) et aux voyageurs (comme les pélerins de la Mecque).

Quant à la vaccination contre le méningocoque B rendue possible grâce à l’arrivée d’un nouveau vaccin, la France limite ses recommandations  aux seules personnes à risques ou aux zones géographiques d’épidémie ou de survenue de « cas
groupés ».

Cyrienne Clerc

Voir la video : La photographe Anne Geddes contre la méningite

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