Qualité de vie au travail : un élément de la certification des établissements

Rédaction ActuSoins
16 mai 2014 @ 11 h 58 min

La Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de regrouper les critères relatifs à la qualité de vie au travail pour en faire une thématique à part entière qui sera demandée systématiquement dans le compte qualité de la certification des établissements à partir de septembre 2014.

Qualité de vie au travail : un élément de la certification des établissements« Ce qui nous importe, c’est que les établissements se posent la question et identifient leurs besoins. On en est aux prémices, sans avoir une approche normative », indique Véronique Ghadi, chef de projet au service développement de la certification à la HAS.

L’idée est de lier, dans la démarche de certification, qualité de vie au travail et qualité des soins, explique Véronique Ghadi, chef de projet au service développement de la certification de la HAS, lors d’un entretien à l’APM.

« Je ne sais pas si un jour on sera en capacité de mesurer un niveau de qualité de vie au travail. Ce qui est sur, c’est qu’aujourd’hui, nous ne le sommes pas. On va [regarder] s’il y a une dynamique enclenchée, une mobilisation de l’établissement », précise Veronique Ghadi.

« Au fur et à mesure du déploiement de la certification V2014, via le retour des compte qualité, on verra ce qui prend sens sur le terrain et nous pourrons alors valoriser ces expériences« , ajoute-t-elle.

Santé au travail et risques psycho-sociaux

La HAS a par ailleurs publié en collaboration avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) les résultats d’un travail de trois ans de réflexion avec des experts-visiteurs, des organisations syndicales et des professionnels de santé des établissements de santé, afin de donner des repères. Ils fournissent ainsi un socle commun de représentation autour de ce qu’est la qualité de vie au travail.

« Notre hypothèse, c’est qu’à partir du moment où on met les acteurs autour de cette question du travail et du ‘bien-travailler’, on va avoir un effet positif sur la santé au travail et sur la prévention des risques psycho-sociaux », précise la chef de projet.

« Notre angle d’attaque est vraiment le travail, et de se dire qu’il faut qu’on se réintéresse au contenu du travail lui-même et à ses conditions de réalisation », souligne-t-elle.

Interrogée par l’agence APM sur le fait que des hôpitaux déjà fortement sous contrainte, n’auraient peut-être ni le temps ni les outils pour se pencher sur cette question, Véronique Ghadi répond qu’au contraire, « s’ils ne le font pas, ils vont dans une impasse ».

Pour cette chef de projet, « ce qu’on défend avec l’Anact, c’est que c’est justement parce qu’il y a ces contraintes aujourd’hui qu’il devient urgent d’aborder ces sujets-là. Sinon on va épuiser les professionnels, les directions, les établissements. C’est une manière de pouvoir prendre du recul. »

Recréer du dialogue social

Le groupe de travail qui a réunit, de mars 212 à avril 2013, 11 établissements de santé, résume ainsi la finalité des travaux : « l’hypothèse fondatrice renvoie à l’idée qu’à un sentiment de travail ‘bien fait’ correspond un sentiment de qualité de vie au travail. C’est à l’inverse le sentiment de perte de reconnaissance du travail ou du sens au travail qui est problématique et dangereux pour la qualité des soins ».

« Il faut parvenir à recréer du dialogue social. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, ni d’un coup de baguette magique, mais il faut trouver des endroits où on arrive à trouver d’autres manières d’échanger entre organisations syndicales et directions », estime la chef de projet.

Lors des travaux, au vu du contexte, « les organisations syndicales [disaient être] dans une impasse parce que les négociations salariales n’existent plus et parce qu’on est sur des approches ‘souffrance’. Et quand on parle de souffrance, tout le monde se raidit. Il y a un véritable enjeu à aller rediscuter du travail lui-même », a assuré Véronique Ghadi.

Rédaction ActuSoins, avec APM

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21 réactions

onialapoubelle
17 mai 2014

Encore une branlette intellectuelle de « haut niveau » quand dans le même temps, les IDE et les IDEL, au quotidien, savent très bien que la qualité de vie au travail se dégrade de jour en jour et que la bonne volonté et tous les autres bons sentiments ne suffisent plus à faire tourner correctement la machine à soigner !
Pour soigner correctement, il faut des moyens humains et techniques en nombre suffisant. C’est quand même pas compliqué à comprendre !!!

Syl Vie
17 mai 2014

(Y) ils risquent d’avoir des surprises…

Mam Okay
17 mai 2014

et les suicides ils vont ouvrir les yeux dessus ou encore se voiler la face en prétextant que c’est du à la vie privée????

Laurent Du Bassin
17 mai 2014

Pour cela, il faudrait qu’on nous pose vraiment la question et en l’absence des cadres, responsables de services, directions, etc ….. Là les langues se délieraient beaucoup plus !!

Syl Vie
17 mai 2014

moins risqué pour eux de dire que c’est dû à la vie privée ou que la personne est fragile(voire psy)! Espérons que l’HAS va « fouiner » et faire changer les choses…

Nelly Dorard
17 mai 2014

C bien ça bouge ! Enfin on s’intéresse aux conditions de travail et qualité de vie au travail! Il était temps

Syl Vie
17 mai 2014

c’est clair…mais désormais les chefs d’établissement,cadres etc auront la pression par rapport à la qualité de vie au travail et ça peut éventuellement faire changer les choses.Franchement,il était temps…

Virginie La Rosa
17 mai 2014

Enfin!

Béatrice Tardy
17 mai 2014

faut espèrer qu’ils vont fouiner en tout cas commencer à regarder la qualitè de vie au travail dans les hopitaux c’est du jamais vu !

Béatrice Tardy
17 mai 2014

si vraiment il y a une volontè de voir, savoir, comprendre alors les dècouvertes vont ètre explosives !

Mam Okay
17 mai 2014

vu la réaction que notre cadre a eu à une collègue qui vient de découvrir une belle merde niveau santé je ne pense pas à un grand changement. Je ne me leurre pas, dans notre service du moins on est des merde à ses yeux, elle nous le prouve régulièrement et dépasse des limites !

Laurent Du Bassin
17 mai 2014

perso, cadre, directeur ou autre, je ne suis pas prêt de me laisser marcher sur les pieds, on me traite comme une merde, je les considère comme des merdes aussi. Le respect ca va dans les deux sens et ca se mérite

Marie Lyne Masson
17 mai 2014

toujours trop tard pour moi mais tant mieux si çà améliore la vie au travail de ceux en place et à venir

Syl Vie
17 mai 2014

ok,mais le problême,quand tu l’ouvres c’est que tu te retrouves souvent seul contre tous et c’est sûrement pas les collègues qui vont se mouiller!Résultat:tu deviens vite la bête noire.

Laurent Du Bassin
17 mai 2014

Même si je suis le seul à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je m’en fous. Si après les autres me mettent en tord devant les cadres, je les remet à leur place en leur rappelant que derrière leur dos ils disent la même chose que moi

Li Looh
17 mai 2014

Et les établissements qui font signer 32 CDD en 3 ans avant titularisation … c’est censé favoriser de bonnes conditions de travail ??

Comment se sentir ZEN quand on est sur un siège éjectable ? …

Barbara Freville
17 mai 2014

Ah ptdr …..

Cécile Ccil
17 mai 2014

Curieuse de voir ça ! qui vivra verra …

Nathe Dom
17 mai 2014

On est pas sorti de l’auberge ! Quand vous avez des gens qu’il ne veulent pas évoluer et revoir leurs pratiques pour le bien être des résidents !nous sommes dans la merde!

Monica Mona
17 mai 2014

Les conditions de travail…pfff…n importe quoi…plutot voir les salaires car déjà ils ont commencé a baisse la prime d été. .ca va mal

Alicia Missw
17 mai 2014

La blague! Déjà qu’on nous demande de tricher sur la propreté du service, la pharma etc… aux audit’ et à la certif des hopitaux, ça va être quoi, prime de sourire à la fin du mois ? 😀

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