Mad pride : dénoncer la discrimination

Rédaction ActuSoins
17 juin 2014 @ 11 h 58 min

A l’image de la Gay pride, la première marche française « fierté des fous » a rassemblé environ 500 personnes le samedi 14 juin de l’hôpital Sainte-Anne à l’Hôtel de Ville de Paris.

Mad pride : dénoncer la discriminationVêtus de tuniques aux motifs arlequin ou très colorées, avec des entonnoirs ou des postiches sur la tête et des nez de clowns, les manifestants proches de malades, représentants d’associations et patients ont défilé dans un esprit de fête et de partage.

Des représentants ont ensuite signé  une charte de la dignité en santé mentale en présence de Bernard Jomier, adjoint à la mairie de Paris en charge des questions de santé.

Cette marche qui existe déjà dans de nombreux pays étrangers, du Canada à l’Angleterre en passant par l’Afrique du Sud, avait pour objectif de revendiquer la même dignité pour tous et de sensibiliser « l’opinion publique pour lutter contre la stigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques ».

Etre écoutés

Ces patients « veulent être écoutées et reconnues comme acteurs responsables dans la société », expliquent les nombreuses associations organisatrices : Advocacy France, Aftoc, France Dépression, Humapsy, Schizo? Oui!, Bicycle et Vie Libre. En revanche, les deux plus grosses associations du secteur Fnapsy (patients) et Unafam (familles) étaient absentes.

« J’avais vingt ans dans les années soixante, je me rappelle du statut des homosexuels à l’époque. Ils ont dû se battre pour leurs droits », assure au quotidien Le Monde, Claude Deutsch, l’un des bénévoles de l’association qui avait participé à la Mad Pride de Bruxelles en 2011.

Christelle, qui a écrit récemment un livre J’ai survécu à la psychiatrie (éd. Max Milo) a raconté à Libération son chemin : « Le plus terrible, c’est de ne pas être entendue. On m’a confinée dans la violence, plutôt que de m’aider, ils étaient là – le personnel soignant – pour avoir la paix. Les médicaments, je ne suis pas contre, mais j’en ai tellement pris qu’il me faudra toute la vie pour les évacuer. »

Elle est maintenant engagée dans Advocacy, une association de patients très active qui s’est fixée pour but « d’aider à l’expression, par l’intervention d’un tiers, des personnes qui s’estiment victimes d’un préjudice, ou qui se sentent mal écoutées ou insuffisamment respectées ».

Quant à l’association «Schizo oui !», son but est de « développer l’information à l’égard de tous, mais aussi obtenir un développement des recherches en vue d’une meilleure connaissance de la maladie, d’un dépistage plus précoce et de la mise au point de soins de mieux en mieux adaptés ».

« Il faut dédramatiser, dire que derrière ces malades il y a des êtres humains et il faut agir pour que nos enfants ne soient pas les Sdf de demain », de nombreux sans-abri souffrant de bipolarité, a expliqué à l’AFP Yolande de Belsunce, co-fondatrice de l’association Bicycle et mère d’un enfant de 16 ans qui a des troubles de l’humeur.

Un manque flagrant d’information

Selon un récent sondage réalisé pour le compte de la Fondation FondaMental et du groupe Klesia, 45% des personnes interrogées estiment que les malades mentaux sont dangereux pour les autres tandis que 54% pensent qu’ils doivent être assistés dans leur vie de tous les jours.

La méconnaissance des maladies concernées est aussi flagrante : plus de la moitié (56 %) des personnes interrogées sont capables de citer la schizophrénie, 26% les troubles bipolaires et 18 % la dépression, mais 46 % confondent les maladies mentales avec des maladies neurologiques comme Alzheimer ou Parkinson. Certaines citent même la trisomie dans les maladies mentales.

Alors que plus d’un Français sur deux (58 %) déclare être concerné par ces maladies, dont 13% personnellement,  la très grande majorité d’entre eux ne se sent pas suffisamment informée. Plus de la moitié ne savent pas quel professionnel de santé consulter et 78 % sont mal ou pas informés sur les traitements existants.

Rédaction ActuSoins

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1 réaction

Régine Alias Gigi
18 juin 2014

je suis IDE en psy on était même pas au courant de cette initiatiive , c’est une semaine avant à Anger que j’ai su qu’il y avait cette MAD PRIDE ! dommage

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