Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (1)

Rédaction ActuSoins
1 juillet 2014 @ 10 h 08 min

Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l’IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions à partir du 1er juillet. Passionnant et instructif !

Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (1)

©Vincent Marion

Un stage à l’international, c’est la proposition que l’IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne fait à ses étudiants infirmiers de deuxième année.

L’IRFSS impose aux étudiants de partir par groupe de trois au minimum. Après moult revirements, un groupe est constitué de Annick, Marie-Liesse et moi-même. Nous avons en commun le goût des voyages et l’envie de faire un stage hors du commun.

Après des démarches en direction du Laos, du Cameroun et de Haïti, ce sera finalement le Burkina Faso, plus précisément la ville de Bobo-Dioulasso.

Mon lieu de stage est un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA). J’ai compris qu’il s’agit d’un petit hôpital, en périphérie de la ville, dans lequel on trouve un service de consultation, un service de chirurgie et une maternité.

 Le 18 mars 2014

 Nous nous rendons enfin sur notre lieu de stage, le CMA. Nous sommes reçus par le Médecin chef de district, le Dr G. Il nous souhaite la bienvenue et nous décrit le CMA. Il y a quatre secteurs : consultation, maternité, chirurgie et médecine.

Les infirmiers doivent être polyvalents et capables de travailler dans les quatre secteurs, car lorsqu’ils auront terminé leur formation, ils seront affectés en brousse et devront faire preuve d’une grande autonomie.

[dropshadowbox align= »none » effect= »lifted-both » width= »autopx » height= » » background_color= »#ffffff » border_width= »1″ border_color= »#dddddd » ]« Vous allez soigner des gens dans des états déplorables avec peu de moyen ; vous devrez travailler avec votre tête. »[/dropshadowbox]

Le Dr G nous propose de choisir trois secteurs, pour que nous passions deux semaines dans chacun d’eux. Pour nous préparer psychologiquement il nous annonce : « Du point de vue des moyens il n’y a rien de comparable avec la France. Notre niveau d’équipement est très bas », dit-il en pointant le sol de l’index. « Vous allez soigner des gens dans des états déplorables avec peu de moyen ; vous devrez travailler avec votre tête. »

Nous voilà prévenus.

Le 19 mars 2014

De retour au CMA, le Médecin Chef nous confie à Monsieur P, le responsable des infirmiers. Monsieur P est infirmier anesthésiste depuis 20 ans. Il nous propose de faire une visite exhaustive du CMA.

(…)Au détour de la visite, dans le bâtiment de la maternité, nous arrivons dans l’embrasure de la porte d’une salle d’accouchement. La sage-femme présente demande si nous sommes des soignants. Satisfaite de notre réponse, elle nous dit d’entrer.

C’est le moment de l’expulsion pour une très jeune femme. Deux stagiaires infirmières de l’ENSP s’occupent de l’accouchement sous la surveillance de la sage-femme. Aussitôt que l’étudiante a récupéré l’enfant, la sage-femme grogne : « sur le ventre, sur le ventre. » le bébé est posé sur le ventre de la maman. « clampe, clampe. » le cordon est clampé.

La sage-femme prend le relais et en un rien de temps, coupe le cordon, aspire le nez et la bouche, pend le bébé par les pieds, et le stimule jusqu’à ce qu’il pleure. Ensuite, elle le confie à nouveau aux étudiantes pour qu’elles prennent ses mensurations. Ce n’est qu’à partir de ce moment que j’observe qu’il fait 40 degrés dans la pièce et que la fenêtre grande ouverte donne sur un terrain fréquenté.

La visite est terminée, mais il est trop tard pour commencer le stage aujourd’hui. Rendez-vous demain à 7h30.

Vincent Marion

Retrouvez demain la suite du journal de Vincent Marion

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