Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (2)

Rédaction ActuSoins
2 juillet 2014 @ 8 h 32 min

Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l’IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions. Passionnant et instructif !

Infirmier stagiaire à Bobo-Dioulasso (2)

©Vincent Marion

Le 20 mars 2014

 J’ai enfin effectué la première journée de stage dans le service de chirurgie. Il y a deux chambres de huit lits et deux chambres de deux lits pour les post-opérés. Les soins ne sont pas gratuits, il y a un forfait à payer pour l’hospitalisation, et les médicaments et fournitures pour les soins sont aussi à la charge des malades.

Le malade est donc accompagné par sa famille, qui se charge de fournir des draps (ou plutôt des pagnes), de laver et de changer le malade, de lui apporter les repas et surtout de fournir tout ce qui est prescrit (médicaments, pansements, matériels médicaux, désinfectants, gants pour les soignants, etc.). Sans l’appui d’une famille le malade ne peut être soigné.

Pour un malade hospitalisé, il y a en moyenne deux accompagnateurs présents dans le service 24h/24, sans compter les éventuels enfants du patient et/ou de ses accompagnant. Il y a donc un ballet incessant de personnes qui vont et viennent sans arrêt dans les chambres et organisent une sorte de campement sauvage dans la cour du centre médical.

[dropshadowbox align= »none » effect= »lifted-both » width= »autopx » height= » » background_color= »#ffffff » border_width= »1″ border_color= »#dddddd » ]« les gants on les paye nous-mêmes, ils ne sont pas fournis par l’hôpital. »[/dropshadowbox]

« Tu veux faire une prise de sang, le blanc ? » me demande un infirmier. J’accepte et la patiente me tend un sac. Je trouve dedans 1 seringue avec aiguille, 1 morceau de coton, 1 désinfectant et 1 tube de prélèvement.

« Tu n’as pas acheté des gants ? » demande l’infirmier à la patiente. Non ; elle en achètera pour la prochaine fois. Je prends des gants que j’ai apportés et demande un garrot à l’infirmier. Il n’y en a pas. Je propose de fournir un troisième gant pour faire office de garrot. L’infirmier me trouve bien généreux, il n’aurait pas fait la même chose car, dit-il, « les gants on les paye nous-mêmes, ils ne sont pas fournis par l’hôpital. »

Aujourd’hui j’ai réussi ma première prise de sang sur une peau noire comme l’ébène, juste en palpant les veines. Le blanc a été bien formé en France !

Vincent Marion

Retrouvez demain la suite du journal de Vincent Marion

 

 

 

 

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2 réactions

Annie Pronzato
2 juillet 2014

Merci de nous faire partager cette formidable expérience !

Bonaventure Nathalie
2 juillet 2014

Souvenir pour tte une vie !!

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