Ebola, l'épidémie hors de contrôle

Cyrienne CLERC
30 juillet 2014 @ 11 h 09 min

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest empire et risque de toucher d’autres pays, a averti le directeur des opérations de l’organisation Médecins sans frontières, Bart Janssens, dans un entretien publié mercredi 30 juillet par la Libre Belgique.

L’OMS fournit des équipements de protection contre le virus Ebola à un hôpital de Conakry en Guinée. © OMS/T. Jasarevic

L’OMS fournit des équipements de protection contre le virus Ebola à un hôpital de Conakry en Guinée. © OMS/T. Jasarevic

« Cette épidémie est sans précédent, absolument pas sous contrôle et la situation ne fait qu’empirer, puisqu’elle s’étend encore, surtout au Liberia et en Sierra Leone, avec des foyers très importants », a-t-il déclaré.

 « Nous sommes extrêmement inquiets de la tournure que prend la situation en particulier dans ces deux pays où il y a un manque très important de visibilité de l’épidémie », a-t-il souligné.

« Si la situation ne s’améliore pas assez rapidement, il y a un réel risque de voir de nouveaux pays touchés », a-t-il averti.

Après la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, le virus Ebola poursuit sa progression en atteignant le Nigeria où un premier décès vient d’être recensé.  Au 23 juillet, la bilan de l’OMS faisait état de 1.201 cas dont 672 mortels.

Le virus Ebola provoque des flambées de fièvres hémorragiques particulièrement meurtrières. C’est « l’une des maladies virales les plus graves connues chez l’homme », avec « un taux de létalité pouvant atteindre 90% », peut-on lire sur le site du Ministère de la Santé. Et sur le terrain, le virus a tué environ 60% des personnes infectées.

Rappelons que le virus Ébola se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine : par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets et animaux infectés.

Les soignants durement touchés

Mardi 29 juillet, Sheik Umar Khan, le médecin chargé de diriger la lutte contre l’épidémie de fièvre en Sierra Leone et seul spécialiste en fièvres hémorragiques de la Sierra Leone est mort du virus le 29 juillet.

Le virologue de 39 ans avait été diagnostiqué quelques jours auparavant, puis transféré dans un centre médical géré par l’organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) dans le nord du pays.

Un autre médecin, canadien, revenu samedi du Liberia, où il avait passé un mois à lutter contre l’épidémie, est actuellement en quarantaine à son domicile de Vancouver, mais il ne souffre d’aucun symptôme. Deux humanitaires américains se trouvent en quarantaine, au Liberia : un médecin et une infirmière, responsable de l’hygiène et de la désinfection des tenues de protection portées par les membres du personnel.

Plus d’une centaine d’entre eux a contracté la fièvre hémorragique et la moitié en est décédée, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé.

Le Liberia ferme la plupart de ses postes frontières

Le Liberia décidé dimanche de fermer la plupart de ses postes-frontières et imposé des mesures sanitaires très strictes dans les points d’entrée restants ouverts.

Par ailleurs, suite au décès, la semaine dernière, d’un Libérien ayant voyagé par avion de Monrovia à Lagos via Lomé et qui est mort le 25 juillet, la principale compagnie aérienne nigériane, Arik Air, a suspendu tous ses vols au départ et à destination de la Sierra Leone et du Liberia.

Une décision suivie par la compagnie aérienne Asky (African Sky), dont le siège est à Lomé, au Togo, qui a suspendu ses vols en Sierra Leone et au Liberia. Les passagers au départ de Conakry, la capitale guinéenne, seront soumis à un contrôle sanitaire pour détecter d’éventuels symptômes, a précisé la compagnie.

A Paris, trois hôpitaux sont préparés pour recevoir les cas suspects, dont l’hôpital Bichat.

Rédaction ActuSoins

En savoir plus sur Ebola sur le site de l’OMS

Mise à jour au 1er août : 1 300 cas et 729 morts au 27 juillet, dont 57 entre les 23 et 27 juillet, selon l’OMS. Le 31 juillet, le ministère français des Affaires étrangères français a recommandé de suspendre tout projet de voyage à destination des pays où sévit actuellement l’épidémie. L’infirmière Nancy Writebol et le Dr Kent Brantly seraient prochainement transférés aux Etats-Unis.

Mise à jour le 5 août : Les deux bénévoles contaminés par le virus au Liberia ont reçu un traitement uniquement testé sur le singe avant d’être rapatriés aux États-Unis.Il s’agit du vaccin élaboré par l’équipe du docteur Gary Kobinger, chef du programme des pathogènes spéciaux au sein du Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg. A lire sur Le Figaro

 

 

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6 réactions

Hélène d'Agostino
30 juillet 2014

il faut interdire les vols risquant la migration de ce virus

Hélène d'Agostino
30 juillet 2014

il faut interdire les vols risquant la migration de ce virus

Béatrice Tardy
30 juillet 2014

Faudrait un peu s’affoler et prendre des mesures : Ebola qd mème ça terrorise mème les soignants donc on attend qu’il se propage partout ! Qd on voit la panique pour des connerie je comprend pas du tout. MSF alerte depuis un moment déjà.

Béatrice Tardy
30 juillet 2014

Faudrait un peu s’affoler et prendre des mesures : Ebola qd mème ça terrorise mème les soignants donc on attend qu’il se propage partout ! Qd on voit la panique pour des connerie je comprend pas du tout. MSF alerte depuis un moment déjà.

Lucie Jan
31 juillet 2014

Anaïs Fabre !!!

Anaïs Fabre
31 juillet 2014

Ah tu vois Lucie Jan mes gants ont peut être servi lol

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