Ebola : l’OMS déclare l’état d’urgence

| 760 vues | 1 réaction

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré ce 8 août que l'épidémie d'Ebola qui sévit dans l'Ouest de l'Afrique constitue une "urgence sanitaire de portée internationale", l'Ordre national des infirmiers s'adresse à la profession.

L’OMS fournit des équipements de protection contre le virus Ebola à un hôpital de Conakry en Guinée. © OMS/T. Jasarevic

L’OMS fournit des équipements de protection contre le virus Ebola à un hôpital de Conakry en Guinée. © OMS/T. Jasarevic

"Chère consœur, cher confrère,

L’épidémie de maladie à virus Ebola progresse de façon significative en Afrique de l’Ouest.

 Le risque d’importation du virus Ebola, par le biais des voyageurs au sein de l’Union européenne ou en France, reste faible mais ne peut être exclu.

Cette situation sanitaire inédite et grave accroit ainsi la possibilité d’avoir à gérer des cas suspects et requiert en conséquence une vigilance accrue de la part des professionnels et des établissements de santé.

 Les mesures de prévention déjà décrites restent applicables en particulier se protéger des contacts avec le sang, les tissus ou les liquides biologiques (pas de contamination aérienne).

 La direction générale de la santé nous rappelle qu’un cas suspect, selon l’Institut de veille sanitaire, est défini comme toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour de la zone à risque (Sierra Leone, Guinée Conakry, Libéria et Nigéria), une fièvre supérieure ou égale à 38,5°C.

 Si vous êtes en présence d’un cas suspect, après avoir mis en place les mesures barrières (isolement, port d’un masque chirurgical par le patient…), appelez immédiatement le SAMU-Centre 15 qui en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Institut de veille sanitaire (InVS) mèneront une évaluation épidémiologique du cas (exclusion ou classement en cas possible).

 Si le cas est classé comme possible, le SAMU prendra en charge le patient qui sera dirigé vers l’établissement de santé de référence (ESR) désigné pour prendre en charge spécifiquement ce type de patient.

 Pour votre information, depuis le 31 juillet 2014, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international recommande aux Français de suspendre, sauf raison impérative, tout projet de voyage dans les pays où des cas de fièvre hémorragique à virus Ebola sont avérés (Guinée, Sierra Leone, Libéria, Nigéria)".

Les préconisations de l'OMS

Parmi les mesures à prendre pour renforcer la prise en charge, Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, a évoqué l'importance de la protection et de la rémunération des professionnels de santé. Quelque 150 professionnels de santé seraient actuellement contaminés et 80 seraient décédés. "Il faut que les gouvernements assurent leur sécurité, sinon, ils ne viendront pas travailler", a-t-elle souligné.

Au niveau international, Margaret Chan a insisté sur le fait que l'OMS ne recommandait aucune interdiction de voyages et d'échanges commerciaux. Néanmoins, l'institution onusienne préconise l'application d'une série de mesures préventives et souhaite notamment qu'aucun cas, ni contact de cas ne voyage, hormis en cas "d'évacuation médicale".

À ce jour, l'épidémie a fait au moins 932 morts sur plus de 1700 cas présumés depuis le début de l'année dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest et un cas suspect a été reporté en Ouganda.

La directrice générale de l'OMS a par ailleurs reconnu que le nombre réel de cas était supérieur à ce qui est rapporté. "La peur fait fuir les gens", a-t-elle commenté pour expliquer que, dans certaines régions où la sensibilisation de la population reste très insuffisante, les personnes infectées ne se rendent pas dans les centres de soins.

 L'OMS recommande aux pays dans lesquels la circulation du virus est active de déclarer "l'état d'urgence". Le 6 août, la présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, a annoncé l'état d'urgence pendant 90 jours afin de maîtriser l'épidémie.

Traitements expérimentaux

S'agissant des traitements expérimentaux, l'agence internationale va réunir le 11 août un comité composé de scientifiques et de spécialistes d'éthique afin d'évaluer le recours à des traitements non homologués.

Deux humanitaires américains ont déjà reçu un traitement expérimental développé contre le virus Ebola avant leur rapatriement sur le sol américain. ZMapp, un sérum expérimental de l'entreprise de biotechnologie américaine Mapp Biopharmaceutical, testé seulement chez des primates auparavant. Trois spécialistes reconnus ont exhorté l'OMS à autoriser le recours à ce traitement expérimental.

Interrogé sur ce point, le Dr Fukuda a précisé qu'en plus de leur caractère expérimental, les traitements en développement n'étaient produits qu'en très petite quantité et que leur délivrance ne pouvait qu'être très limitée. Selon lui, le recours à ces traitements soulève donc des questions scientifiques et éthiques.

Cyrienne Clerc avec l'ONI et l'agence AMP

Pour aller plus loin :

- le site du Ministère des Affaires sociales et de la Santé

- le point épidémiologique sur le site de l’Institut de veille sanitaire

- les conseils aux voyageurs sur le site du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international 

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

1 réponse pour “Ebola : l’OMS déclare l’état d’urgence”

  1. Léo Pluhaut dit :

    Mais que fait Roselyne Bachelot ?

Réagir à cet article

retour haut de page
335 rq / 4,963 sec