Vincent Marion, étudiant infirmier en deuxième année à l’IRFSS de la Croix Rouge de Saint-Etienne est parti du 18 mars au 23 avril en stage dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). De jour en jour, il a rédigé un journal que nous publions. Passionnant et instructif ! 

©Vincent Marion

Le 17 avril 2014

 J’ai fait une nouvelle garde en médecine la nuit du 17 au 18 avril. Ce fût une nuit beaucoup plus calme que la garde précédente, mais il y a tout de même eu un petit évènement pour me rappeler la réalité du pays.

Le courant a été coupé à partir de 21h et lorsque j’ai quitté mon poste, le lendemain à 07h30, il n’était pas encore revenu. Les groupes électrogènes dont l’hôpital est muni n’ont jamais été mis en route.

J’ai entendu une première explication disant que les tentatives de démarrage ont échoué, puis une seconde disant qu’il n’y avait tout simplement pas de carburant pour faire tourner les groupes !

Nous avons fait tous les soins à la lumière des écrans de téléphone portable. Je me suis lâchement félicité de ne pas avoir pris la garde en maternité, parce que les accouchements dans le noir ne devaient pas être simples…

En rentrant le matin, je ne rêvais que d’une chose, prendre une douche. Mais en arrivant dans mon logis (qui n’est pas dans le même secteur) ce n’était pas le courant qui manquait, mais c’est une coupure d’eau qui m’attendait. C’était très désagréable de se coucher tout poisseux, mais facile de relativiser en pensant aux femmes qui avaient accouché cette nuit dans la chaleur étouffante et l’obscurité la plus complète.

Voilà des bébés taquins qui n’ont dévoilé leurs frimousses qu’à la lueur du petit matin.

Vincent Marion