Impliquez-vous, mais pas trop....

Rédaction ActuSoins
20 août 2014 @ 11 h 21 min

Les infirmières motivées principalement par le désir d’aider les patients ont un risque accru d’épuisement professionnel, conclut une étude de l’Université d’Akron.

Infirmières Impliquez-vous, mais pas trop....Les conclusions présentées à la 109è Réunion annuelle de l’American Sociological Association, montrent aussi que la motivation pour l’exercice professionnel et le mode de vie qui lui est associé, sont au contraire, des facteurs de réussite professionnelle et de santé personnelle.

Si la profession reste majoritairement féminine, écrivent les auteurs, c’est aussi parce que la femme est naturellement associée et encline à la bienveillance, à l’altruisme, à la protection.

Ainsi, le désir d’aider les autres est donc souvent une motivation essentielle pour choisir la profession. Pourtant, les infirmières un peu moins habitées par cet altruisme et qui trouvent un intérêt réel à leur exercice professionnel même et/ou au mode de vie qu’il implique, sont aussi celles qui sont les plus heureuses dans leur métier.

Un certain recul affectif est plutôt propice

Ces femmes sociologues et psychologues de l’Université d’Akron ont mené une enquête auprès de 700 infirmières et infirmiers (Ohio). Les résultats montrent que l’intérêt professionnel et un certain recul vis-à-vis de l’autre, se traduit par moins d’épuisement professionnel, une amélioration de la santé personnelle et un niveau d’engagement élevé au travail.

L’analyse montre également une différence majeure avec certaines autres professions. Dans de nombreux métiers, l’employeur ne se soucie pas de l’intérêt de l’employé dans ce qu’il fait, pourvu que le résultat soit là. En matière de soins, les établissements se soucient peut-être trop de cette motivation à aider ou à soigner, et pas suffisamment des compétences plus techniques.

Modifier cette hypothèse culturelle permettrait d’attirer un plus grand nombre d’hommes dans la profession, et peut-être de « la valoriser pour d’autres raisons ». Ainsi, l’enquête montre aussi que les infirmières qui sont motivées par le mode de vie lié à la profession, dont la capacité d’interagir avec les patients, sont plus heureuses dans leur travail et restent plus longtemps dans l’établissement.

D’autres études doivent être menées sur l’association entre les différentes motivations et l’épanouissement sur un échantillon plus large d’infirmières.

Rédaction ActuSoins, avec Santélog

Source: American Sociological Association Motivation and Care Dimensions in Caring Labor: Implications for Nurses’ Well-Being and Employment Outcomes

 

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5 réactions

Reposeur Brigitte
20 août 2014

Donner mais se preserver

Bruno de Lamar
20 août 2014

Je suis IDE référent et coordonateur dans une USLD EPHAD à l’Hôpital depuis un an environ. Il m’a été demandé de mettre en place une nouvelle organisation de soins suite à la rédaction des projets personnalisés des résidents. Ce travail de longue haleine est un formidable tremplin qui me permet de me préparer au concours d’entrée à l’école des cadres. Mon « épuisement » est à la hauteur de ma motivation quand à faire respecter les droits des résidents et le devoir de l’équipe soignante que j’ai sous ma responsabilité Mais force de reconnaitre que l’épuisement professionnelle ne vient pas seulement de la motivation que l’on y place mais surtout du peux d’intérêt que certains soignants manifestent par la mauvaise qualité de leur prise en charge du patient…

Juliette Massé
20 août 2014

Tout a fait d accord… surtout en ehpad où les pauses à rallonge et le manque de respect envers familles et residents vont parfois bon train…

eusebe
21 août 2014

C’est justement le travail du cadre de motiver l’équipe soignante, alors bon courage !

Colomba
1 octobre 2021

C’est vrai que l’épuisement professionnel nous guette en tant que soignant(e)s. Mais, il me semble que la considération que l’équipe de direction manifeste à ses agents est, au moins en partie, protectrice. Une direction à l’écoute de ses agents, qui veille à impulser une dynamique constructive décèlera plus vite la souffrance des soignants et pourra, sinon résoudre, tout au moins, proposer des solutions. Ce n’est bien sûr pas le monde des bisounours, mais la bienveillance doit transpirer. Inévitablement, elle rejaillit sur les patients via les soignants qui en sont les médiateurs.
J’ai la chance d’exercer dans un établissement comme celui-là…. L’environnement rural joue peut-être un rôle aussi. Arrivant tous les jours de la grande ville voisine, mais tout de même à 1 heure de route (dommage pour l’empreinte carbone…), je me régale de rouler face aux montagnes des Pyrénées, de sentir l’air libre, en descendant de mon véhicule. Marie-Luce du CRF Saint Blancard

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