L'opposition des familles aux prélèvements d'organes grimpe en flèche à l'AP-HP

Rédaction ActuSoins
19 septembre 2014 @ 11 h 09 min

Sur les huit premiers mois de 2014 par rapport à l’an dernier, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a enregistré une baisse de 17,5% du nombre de donneurs d’organes recensés et de 25% du nombre de donneurs prélevés.

L'opposition des familles aux prélèvements d'organes grimpe en flèche à l'AP-HPRésultat : le taux de prélèvement (prélevés/recensés) a chuté de dix points, passant de 47,4% à 37,1%, signale la direction de l’organisation médicale et des relations avec les universités (Domu) du CHU francilien, dans sa présentation faite le 9 septembre dernier en commission médicale d’établissement (CME).

Une source de vive inquiétude pour le président de la CME, le Pr Loïc Capron, d’autant que le nombre de refus de prélèvement a progressé de 15% à 20% depuis un an. Et ce, sachant que l’AP-HP totalise 28% des 5 123 greffes effectuées en France en 2013 et 30% des patients inscrits sur listes d’attente.

S’agissant du devenir des sujets en état de mort encéphalique (SME) recensés depuis janvier dans les hôpitaux de l’AP-HP, le taux d’opposition au prélèvement atteint désormais 47%, dépassant de six points le taux de prélèvements.

Greffes d’organes : – 7 %

En nombre de greffes d’organes, le repli sur les huit premiers mois de 2014 atteint 7,3%, avec un pic à -12% sur le rein et -9% sur le foie. Et si le CHU francilien constate une stabilité des greffes intra-thoraciques, cela reste surtout lié à l’importation de greffons d’autres régions : ceux-ci représentent jusqu’à 80% des greffons pour la greffe cardiaque, rappelle la Domu.

L’augmentation des oppositions exprimées par les familles semble un phénomène très francilien, laisse entendre le président de la CME.

Mais, à côté de cette évolution socio-culturelle qui interroge les spécialistes, cette tendance implique aussi d’améliorer la formation des médecins pour parfaire la qualité de l’entretien avec les proches.

Quant à la baisse des recensements, la Domu avance deux hypothèses : une baisse réelle des donneurs potentiels, ainsi qu’un éventuel manque d’exhaustivité du recensement. Autant de sujets sur lesquels tentera de répondre le groupe de travail Transplantations créé début juin.

À charge aussi, pour ses membres, de créer une liste commune de prélèvements, clarifier les règles d’attribution des greffons rénaux, réfléchir à la question du pancréas et au nombre souhaitable de services devant assurer ces opérations.

Source : Hospimedia

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2 réactions

Hélène d'Agostino
19 septembre 2014

ils se plaindront qu’il n’y a pas de donneurs le jour où ils deviennent insuffisants cardio ou rénaux

ororb
23 septembre 2014

Quand on est soit même en IR terminale avec un greffon à bout de souffle,et en passe d’être inscrite en liste d’attente, cette information a vraiment de quoi déprimer…

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