Philippe Colin, de la seringue au bistouri

Caroline Guignot
17 avril 2015 @ 16 h 43 min

« Quand on veut, on peut, et quand on peut, on doit ». Philippe Collin répète souvent cette devise à ses quatre enfants. Et pour cause, il se l’est appliqué à lui-même tout au long de son parcours professionnel. A force de travail et de passion, ce bachelier littéraire est ainsi devenu infirmier puis chirurgien.

Philippe Colin est ainsi devenu infirmier puis chirurgien, de la seringue au bistouriDe son propre aveu, rien ne le prédestinait à un tel parcours. Le bac L en poche, Philippe Collin a d’abord tatonné, cherchant sa voie autour du sport : « j’ai passé le concours de professeur de sport, que j’ai raté. J’ai donc pensé rester en contact avec ce milieu en devenant kiné ».
A l’époque, l’AP-HP proposait un concours commun à plusieurs spécialités paramédicales : « je voulais kiné, mais j’ai eu infirmier ». Pas de déception, pourtant. Au contraire, une véritable découverte de l’univers du soin. « C’était vraiment une très bonne expérience, le métier m’a beaucoup plu ».
Mais en troisième année arrive le déclic. « J’étais en stage aux urgences et j’ai demandé à assister à une opération de chirurgie orthopédique. Ça a été une révélation. Dès cet instant, j’ai commencé à penser à devenir médecin, tout en restant persuadé que ce serait impossible : je me souvenais des bacheliers scientifiques qui avaient raté le concours alors que je n’avais qu’un bac littéraire ».

Philippe Collin change pourtant d’avis quelques semaines plus tard, à l’occasion d’un cours donné aux externes en médecine dans le service où il est en stage. « J’ai demandé à y assister, et je me suis rendu compte que le contenu était compréhensible, accessible ». La faculté de Bobigny propose alors un parcours de formation médicale expérimentale dans lequel le concours est aménagé pour accueillir les paramédicaux, avec peu de cours de maths ou physique, mais des cours d’anthropologie, de sociologie… et un système de points prenant en compte la pratique professionnelle. Philippe Collin se donne un an pour réussir. Il enchaîne les cours à la fac la journée et le métier d’infirmier la nuit. Et il décroche le concours. Plus tard, c’est avec la même volonté qu’il décrochera facilement l’internat et choisira la chirurgie orthopédique.
Aujourd’hui, il exerce à la clinique rennaise Saint Benoît en tant que spécialiste de l’épaule ; une spécialité dans laquelle il côtoie beaucoup de sportifs professionnels. Il conserve aussi une activité de recherche clinique pour laquelle il a été récompensé par un prix décerné en début d’année au Congrès international de chirurgie de l’épaule.

Au cours de son parcours, le spécialiste reconnaît que tout le monde a été bienveillant : « durant les quatre premières années de médecine au cours desquelles je continuais de travailler, mes collègues infirmiers m’ont vraiment aidé et soutenu, notamment lorsque j’étais fatigué. Les médecins aussi étaient très compréhensifs ».
Aujourd’hui de l’autre côté de la barrière, il n’exprime qu’une déception : celle de n’avoir pas réussi à rompre la barrière qui sépare le corps médical du paramédical.

Il enchaîne les cours à la fac la journée et le métier d’infirmier la nuit.

« Mais je reste très disponible, je fais en sorte d’instaurer un dialogue avec les infirmiers, et de toujours expliquer. Je veux vraiment démystifier l’aspect médical, le rendre clair et accessible comme cela m’a été donné de le voir. En réalité, j’ai rencontré beaucoup d’infirmiers qui avaient la capacité de devenir médecin. C’est un parcours difficile, mais il ne faut pas se fermer de portes si on en a vraiment envie ». Certains ont d’ailleurs franchi le pas, avec succès.

De son parcours soignant, Philippe Collin se sent-il plus proche de ses patients que les autres chirurgiens ? « Ce n’est pas à moi de le dire. C’est vrai que plus le métier est technique et moins le spécialiste est bavard ! Mais je pense que mon parcours infirmier dans des services comme la gériatrie ou la psychiatrie m’a apporté une certaine expérience de l’approche des patients »… et la preuve que « l’émerveillement et l’épanouissement sont les deux vrais moteurs pour avoir envie de bosser et réussir ».

Carole Guignot
Article paru dans Actusoins magazine

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52 réactions

Little_asa
17 avril 2015

« Aujourd’hui de l’autre côté de la barrière, il n’exprime qu’une déception : celle de n’avoir pas réussi à rompre la barrière qui sépare le corps médical du paramédical. »
==============
Ce sera toujours l’éternelle barrière je pense, même si elle n’est pas partout présente, heureusement 🙂

Beau parcours professionnel en tout cas!

Cindy Courtois
17 avril 2015

Chapeau vraiment !!!!

Dounia Taï
17 avril 2015

Génial!

Marie Laure Prats
17 avril 2015

Bravo !!!

Christelle Perrin
17 avril 2015

Alexandre Brechenmacher : maman elle essaye de faire tout pareil!

Rose Line Kalala
17 avril 2015

Carlotta Fond de Tasse

Nadia Caron
17 avril 2015

je suis infirmiere depuis 25 ans avc un bac litéraire et à l’époque les littéraires , on était pris pour des moins que rien!!

Zu Lera
17 avril 2015

Bravo

Clément Rémy
17 avril 2015

Un beau témoignage

Muriel Poletti
17 avril 2015

Bravo….que les enseignants qui ne croient pas en nos enfants sauf s’ils sont en S en prennent de la graine!!!!!!

Ophélie Galissier
17 avril 2015

Bravo Monsieur …

Carine Angelot
17 avril 2015

A force de volonté et de persévérance…. Chapeau,vraiment!

Fabrice Laurent
17 avril 2015

Bravo !!

Céline Thiebaut
17 avril 2015

parcours infirmier chirurgien,o k je salue. Mais pourquoi souligner lebac littéraire ? quel rapport avec le schmilblick ?
Pour être ide, il faut le bac, un bac.

Melou Mel
17 avril 2015

Bac littéraire (dénigré à souhait), puis 2 enfants, puis prépa du concours en solo : reprise des études à 30 ans, diplômée à 33 et j’adore mon job! Bravo à vous et belle preuve que la persévérance peut mener loin…très loin !

Marie-odile Barthelemy
17 avril 2015

Bravo..

Marie-odile Barthelemy
17 avril 2015

Pour être médecin il faut un bac S

Richard Beracassat
17 avril 2015

Moi aussi j’ai un bac littéraire!!
Les maths ce n’est pas ce qu’il y a de plus utile en chirurgie

Fiona Fonti
17 avril 2015

Belle persévérance 🙂 !

Erwan Wartelle
17 avril 2015

MYTO. ..

Thierry Hubner
17 avril 2015

Alice aux merveilles au pays des bisounours sur l’île aux enfants……

Séverine Coirre Esnault
17 avril 2015

Clinique rennaise Saint Benoît??? Vérifier vos sources svp

Iade Lylie
17 avril 2015

Je ne savais pas qu’ils existaient des concours aménagés pour les paramédicaux!!!??? Il n’y a qu’à Bobigny??

Laetitia Léonard
17 avril 2015

Comment passer des mots ….aux maux !!!

Amandine Brias
17 avril 2015

Je dit respect.

Shakti Coeurdamour
17 avril 2015

Euh chapeau…..courageux…

Gisele Barbot
17 avril 2015

Dr COLLIN chirurgien CHP St Grégoire RENNES

Stephane Lehmann
17 avril 2015

Faux.

Stephane Lehmann
17 avril 2015

Moi, je suis infirmier et je n’ai pas le bac. Pas obligatoire, comme pour beaucoup de choses.

Jean-Aurélien De Nightingale
18 avril 2015

C’est faux Marie-Odile effectivement. Même si la majorité a un bac S. Mais pas d’obligation.

Marion Pica
18 avril 2015

Je trouve dommage également de dénigrer le bac L de cette façon dans cet article. Je trouve que souligner le parcours de cet homme qui est parti du métier d’infirmier pour finir chirurgien ortho est bien plus important! Bravo a vous je suis admirative de votre volonté et determination

Virginie Fleury
18 avril 2015

Bravo monsieur !

Rika Mat
18 avril 2015

Est – ce le bac L ou le parcours de l’homme qui est le plus important?

Rika Mat
18 avril 2015

Non plusieurs universités en France

Rika Mat
18 avril 2015

Concours paramédicaux avec numérus clausus à part. Par contre les cours et concours sont identiques.

LifeLife Beau'brillon
18 avril 2015

Naji Bent

Réjane Hermitte
18 avril 2015

à 16 ans je suis allée à l’usine pour aider mes parentsà 27 ans j’ai repris des études pendant 5 ans ,infirmère pendant 40 ans eh ben oui!

Benjamin Linuse
18 avril 2015

Philippe colin à réussi against all odds ( contre toutes attentes )

LifeLife Beau'brillon
18 avril 2015

C’est peut être pour ça

Hanane Mee
18 avril 2015

Guillaume Fdl

Sylvie Nac
18 avril 2015

Désespère pas!!

Joelle Capdeville
18 avril 2015

ma fille a une amie pediatre avec un BAC L aussi ,et j’ai passé mon DE en 1970 avec un L aussi …..quand on veut ,on peut

Cécile Chamfroy
18 avril 2015

Bientôt chirurgien Amélie ? Quelle spécialité vas tu choisir ?

Sandrine Diers
18 avril 2015

OK mais en tant que littéraires, nous n’avons aucunes connaissances scientifiques et on doit bosser deux fois plus dur que les autres donc chapeau… Et je sais de quoi je parle, je suis ide bac littéraire

Kittycat Mel
18 avril 2015

eh bien quel courage

Kittycat Mel
18 avril 2015

c’est toujours le cas

Kittycat Mel
18 avril 2015

les enseignants ne connaissent strictement rien à l’évaluation impartiales des capacités d’un élève et encore moins d’un enfant… je fais partie de ces personnes qui étaient soit disant destinées à être capables de rien… aujourd’hui j’exerce l’un des plus beaux métiers du monde…. à part descendre quelqu’un sur qui ils ont un ascendant et créer des illettrés les enseignants ne sont pas capables de grand chose… ah si, faire grève, se mettre en arrêt maladie intempestivement !

Kittycat Mel
18 avril 2015

on peut entrer avec un bac SMS mais pour avoir de bonnes bases scientifiques un bas S est largement conseillé…. J’avais vue sur internet (il y a pls années) un tableau sur les stats de réussites selon le bac au concours d’entrée en médecine… les S étaient largement supérieurs mais évidemment c’est la majorité qui constitue un amphy….

Kittycat Mel
18 avril 2015

perso IDE bac L je n’ai pas bossé plus que les autres et pourtant j’avais fait autre chose bien loin d’être scientifique mais plutôt littéraire 6 ans avant

Céline Thiebaut
19 avril 2015

pareil, bac L 3 LV. Pas eu l’impression de devoir bosser plus que les autres.

Jean-Aurélien De Nightingale
23 avril 2015

le bac L Rika lol

Jean-Aurélien De Nightingale
23 avril 2015

le bac L Rika lol

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