Qui a le droit d'effectuer des calculs posologiques ? L'infirmière est-elle autorisée à les faire ou seulement le médecin ?

Rédaction ActuSoins
30 novembre 2015 @ 13 h 48 min

Conformément à l’article R. 5132-3 du code de la santé publique (CSP), l’ordonnance doit indiquer lisiblement : le nom, la qualité et le cas échéant, la qualification ou le titre du prescripteur, son identifiant, son adresse, sa signature et la date à laquelle l’ordonnance a été rédigée ; la dénomination du médicament ou du produit prescrit (princeps, générique ou dénomination commune internationale (DCI)), sa posologie et son mode d’emploi, et, s’il s’agit d’une préparation, la formule détaillée ; soit la durée du traitement, soit le nombre d’unités de conditionnement et, le cas échéant, le nombre de renouvellements de la prescription.

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infirmière justice droitsElle mentionne les nom et prénoms, le sexe et l’âge du patient et si nécessaire sa taille et son poids.
Elle doit en outre être datée du jour de sa rédaction et écrite de façon lisible afin d’éviter toute méprise sur le nom du médicament, sur les doses, sur le mode d’administration, sur la durée du traitement.
Ainsi le calcul posologique relève donc de la compétence médicale.
Néanmoins, en cas de doute, l’infirmier est tenu en vertu de l’article R 4312-9 CSP de « demander au médecin prescripteur un complément d’information chaque fois qu’il le juge utile, notamment s’il estime être insuffisamment éclairé ».
En outre le guide intitulé « outils de sécurisation et d’auto-évaluation de l’administration des médicaments » publié par la HAS en juillet 2011 afin d’accompagner le référentiel de management de la qualité et la sécurité de la prise en charge médicamenteuse de la DGOS préconise l’application par tous les professionnels impliqués dans la prise en charge médicamenteuse de la règle des 5B : « Le Bon médicament, à la Bonne dose, par la Bonne voie d’administration, au Bon moment et au Bon patient ».
Autrement dit, si l’infirmier n’a pas le pouvoir de prescription, il a toutefois le devoir de vérifier que cette prescription ne présente pas un danger majeur pour le patient. L’infirmier ou l’infirmière pourra ainsi être amené à s’interroger sur les caractéristiques de la prescription, et sa posologie. En cas de doute, il lui appartient d’interroger le médecin afin d’obtenir une confirmation soit de la prescription soit de la modification, étant précisé que cette confirmation ou modification devra faire l’objet d’une trace écrite afin de ménager une preuve en cas de difficulté ultérieure.

Juriste MACSF
Article publié dans Actusoins magazine

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29 réactions

Sha Perlipopette
12 octobre 2015

Ouais bah plus d’un médecin devrait revoir leur cours sur la viabilité d’une prescription, rien que ça.

Michelle Charles
12 octobre 2015

On enfonce les portes ouvertes, c’est ce que j’ai appris il y a bientot 50 ans!!!
Nous ne sommes pas des exécutants, nous avons le devoir de réfléchir à ce que l’on fait .

D’accord avec Sha Perlipopette, les médecins ont encore des progrès à faire

Iade Dev
12 octobre 2015

Heureusement que l’on peut réfléchir !
Car vérifier qu’une prescription est juste, sauve des vies chaque année.

RK Mat
12 octobre 2015

Le minimum est de savoir ce que tu injectés car en cas d’erreur de prescription c’est l’ide qui sera fautive.

David Soulet
12 octobre 2015

Si ça merde j’ai une idée sur qui sera inquiété. ….

Silvia Dasilva
12 octobre 2015

Et a présent les prescriptions sont faites pas ordi oufff car déchiffrer certaines. .un vrai casse-tête. .

Céline Thiebaut
12 octobre 2015

l’ide sera responsable de ses actes à elle : à savoir n’a pas vérifier une PM erronnée,
mais le doc sera responsable des siens : à savoir avoir écrit une PM erronnée

Jeanne Boyer
12 octobre 2015

Sans compter les docs qui vous demandent de l’aide pour prescrire certains médocs! Incroyable mais vrai!!

RK Mat
12 octobre 2015

Malheureusement non. L’ide sera responsable car doit être en mesure de déceler une erreur de prescription dommageable pour un patient. Je pense à une posologie.

RK Mat
12 octobre 2015

Dans ce cas le médecin sera en aucun cas responsable.

Julie Botelle
12 octobre 2015

Refuser d’appliquer des PM car on trouve ça dangereux on en parle?
On m’a déjà dit plusieurs fois au cours de mon expérience que je n’avais pas à discuter d’une PM (dit par 2 médecins) Lasilix avec TA inf à 10…, hypotenseur avec TA à 8/5… ben ça fait peur OUI!
Je suis convaincue de faire une connerie mais je dois le faire parce que je suis que la petite infirmière?
Et si y’a une erreur qui plonge? Les 2 je crois bien….

Valentine Burillon
12 octobre 2015

Heureusement que les infirmières vérifient les prescriptions qu’elles exécutent y aurai un paquet de drames sinon !

Cecile Ccil
12 octobre 2015

Bref !
J’ai eu une press un jour de 1g de lexo !
J’ai été voir le doc et lui ai dit ! » Perso ca me dérange pas mais demain j’ai pas trop le temps de faire la cosette au commissariat …

Arnaud Seibel
12 octobre 2015

Eh bien, revoyez vos cours de législation RK, car il y a toujours une chaine de responsabilité et celui qui agit n’est pas l’unique responsable. Le médecin est pleinement responsable de ses actes de prescription

Arnaud Seibel
12 octobre 2015

à titre indicatif: http://www.juripole.fr/memoires/prive/Sandrine_Husson/partie1.html#Z10 La Cour de cassation( 37) a approuvé la Cour d’appel de Lyon qui a retenu la responsabilité d’un médecin ayant prescrit deux boites de FANASIL à dose de deux comprimés par jour a une patiente qui après avoir suivi le traitement présenta un syndrome de Lyell. La posologie était trop élevée /// L’indication thérapeutique peut être mal comprise par le pharmacien lorsque la prescription n’est pas claire. Ainsi, la cour d’appel d’Angers( 41) a engagé la responsabilité pénale d’un médecin qui avait mal rédigé son ordonnance. En l’espèce, l’ordonnance médicale comportait la prescription suivante :  » Laudanum de Sydenham 25 gt – Antipyrine I g – Eau bouillie 60 g – pour un lavement n°2. En prendre un le soir (la moitié du flacon) ». Le préparateur a introduit 25 grammes de LAUDANUM au lieu de 25 gouttes et la victime, après avoir absorbé par voie rectale la moitié du flacon décéda.

RK Mat
13 octobre 2015

Je vous remercie de vous soucier de mon degré de connaissance de l’exercice de la profession. Mais croyez moi je suis au clair avec cela!! D’ailleurs il est préférable de l’être vu les temps qui courent aujourd’hui.
Vous citez une décision de cours de justice par mis tant d’autres. Vous avez raison sur le fait qu’il existe une chaîne de responsabilité. Toutefois le préparateur et administrateur reste l’infirmière qui doit être en mesure de déceler une erreur et dans ce cas contacter un médecin.

Jean-Aurélien De Nightingale
13 octobre 2015

et actuellement chez nous, nous avons Morphine 10 mg si besoin en intraveineux… évidemment on ne respecte pas le près informatique et on utilise la voie sous-cutanée (pas de contexte de titration etc)… mais bon, c’est connu l’ide ne réfléchit pas et les mêmes doc nous méprisent 5 min après…

Freddo L'abricot
13 octobre 2015

heureusement qu’on vérifie toujours

Ginette Barriere
13 octobre 2015

bien heureusement que oui !!! car sinon des erreurs ne seraient pas evitees …………… et d autres seraient commises ds le negatif me direz vous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!C EST TERRIBLE CE QU UNE INFIRMIERE PEUT GENER CERTAINS INDIVIDUS …………….POURQUOI , PARCEQUE LES INFIRMIERES SONT DE BELLES PERSONNES DOUEES DE CAPACITES PHYSIQUES /// INTELLECTUELLES //// ET HUMAINES…………………………QUI PEUVENT RENDRE JALOUX …………CAR CE BEAU METIER NE PEUT ETRE EXERCER PAR N IMPORTE QUI ………………………………………………………..§§§§§§§§§ EN TOUTE SIMPLICITE

Adeline Hilaire
13 octobre 2015

On est en devoir de verifier la faisabilite, la concordance et le dosage d une prescription, tout comme les effets secondaires doivent être connus et surveiller, l innocuité du traitement, les allergies medicamenteuses… et bien d autres. On n est pas la que pour donner des médicaments et c est tout!!!

Claire Landart
13 octobre 2015

Pas Pauline Senderain en tout cas svp

Hélène Torregrossa
13 octobre 2015

Rien de nouveau en fait… Bien sûr que l’IDE doit se poser des questions mais dans les situations d’urgences, devant des médicaments trop peu utilisés par l’équipe soignante, il y a des risques réels et c’est un peu facile de rejeter la faute sur l’IDE qui a administré. Les médecins ne sont pas infaillibles non plus pour exemple : un anesthésiste a pris une ampoule sans la vérifier ,manque de chance, elle était mal rangée et c’était un curare ! Je travaille en soins intensifs post-opératoires et je remets en question plusieurs prescriptions par semaine. Les médecins me connaissent depuis 14 ans donc ils ne m’engueulent plus mais combien de fois j’ai entendu :  » ce que je dis, vous le faites », « vous n’êtes pas là pour réfléchir », « marre d’être bipé par ses connes de Réa »… sans compter les différentes dénominations : certains médecins parlent en unités internationales, d’autres encore en mg, les PSE en gamma/kg/mn… Lors des reunions sur les médicaments avec les pharmaciens… je n’ai bizarrement jamais vu de médecins y assister…

Caroline Pérez
13 octobre 2015

Perso j’injecte plus! La hiérarchie dit on délègue le soin infirmier pour engager moins., je joue le jeu et choppe l’ash pour… c’est idem que aide soignante non?

Arnaud Seibel
13 octobre 2015

L’infirmier est responsable de ses actes, personne ne dit le contraire, mais le médecin « aussi » et il ne sera en rien dedouanné en cas d’une erreur de dosage ou de produit. Un Infirmiet n’est pas un exécutant puisqu’il appartient à milieu paramédical et le médecin « médical », à chacun sa responsabilité, le médecin de prescrire correctement et à l’infirmier de ne pas administrer n’importe quoi. Nous sommes donc pleinement d’accord sur ce point! Et donc Celine Thiébaud a raison lorsqu’elle vous a répondu ! L’ide responsable de ses actes à lui et le médecin de ses actes « également » pour prescription erronée.

RK Mat
13 octobre 2015

On va pas dire que, pour conclure, tout le monde à raison…

Patricia Patsy
13 octobre 2015

si encore il vous regarde pas de haut style , qu’est-ce qu’elle me demande celle-là

Danielle Guillardeau
13 octobre 2015

C’est bien quand on a un médecin sous la main mais quand il te prescrit par téléphone et qu’il te dit je passerais plus tard et qu’il ne vient pas prescrire par écrit parce qu’il n’a pas le temps !!!

Nicolas Bibet
15 octobre 2015

encore faut il qu’on apprenne aux médecins comment on fait une ordonnance. Voilà un cours qui pourrait être intéressant et pratique. Mais qui a dit que la pratique était utile dans la vie de tous les jours ?

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