[TRIBUNE] Lettre d'une infirmière libérale à ses enfants

Rédaction ActuSoins
24 février 2016 @ 16 h 11 min

Souvent, vous me demandez  » Tu travailles demain maman?  » la réponse, selon ce qu’elle comporte est suivie de cris de joie ou de soupirs de déception. Mon planning étant tellement aléatoire, c’est tous les jours un peu la surprise pour vous.

Lettre infirmière libérale à ses enfantsDans quelques années, vous pourrez déchiffrer ce papier accroché au frigo et comprendre par vous même si je serais ou non présente le lendemain. Pour l’instant tout se passe au jour le jour, comme beaucoup de choses encore à votre âge.
Oui, maman travaille. Certaines ont fait le choix de rester à la maison, tous les jours. Moi non, j’ai choisi de garder une activité et vous ai confié à une nourrice tous les deux et puis maintenant que vous êtes assez grands pour aller à l’école, c’est la garderie qui prends le relais.

Le matin, vous ne m’entendez pas quitter la maison, il est très tôt, en général vous êtes encore profondément endormis. Je viens pourtant à chaque fois doucement vous déposer un petit bisou sur le front avant de partir. J’emmagasine le plein de votre odeur, une douce sensation qui m’est aussi importante que la tasse de café qui réveille mes neurones pour pouvoir démarrer la journée. Plus tard dans la matinée, j’appelle papa, c’est comme un rituel, j’ai besoin de savoir que tout va bien et puis aussi vous commencez à me manquer…
Je passe souvent devant l’école pendant ma tournée et vers seize heures trente mon cœur se serre quand je vois les autres parents sortir, tenant leurs enfants par la main. Il me faudra attendre un peu, laisser quelques heures passer pour pouvoir enfin vous retrouver le soir venu.

Oui, je voudrais être là tout le temps avec vous et le manque est criant, trop souvent, quand les journées s’enchaînent, quand je vous sais malade, les jours de fêtes, Noël…
Mais je dois vous avouer mes petits chats que j’ai aussi besoin de ce métier, besoin d’exercer, de prendre soin des personnes que l’on me confie et qui se confient à moi. C’est certainement encore difficile pour vous de comprendre mais il m’aide à trouver du sens, de l’équilibre et quelque part à apprécier encore plus les moments que je passe avec vous. Je souhaite d’ailleurs de tout mon cœur que le jour où vous aurez à votre tour à choisir puis exercer un métier, ce sera également par passion. Vous vous rappellerez sûrement de ces moments où j’ai été absente et vous comprendrez.
Parce-qu’on peut aimer ses enfants inconditionnellement, de toute son âme même si l’on travaille, beaucoup, par choix.
Et mes petits chats je voudrais vous dire ce soir que… demain je ne travaille pas !

Ce billet a été publié le 22 avril 2015. ActuSoins remercie Anne pour ce partage. D’autres articles – des tranches de vie, des réflexions,…- à lire (presque tous les jours) sur son blog une infirmière à la maison.

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52 réactions

Marilyn Zwiebel
24 février 2016

Super témoignage
Tellement vrai réaliste et le cas pour chaque maman infirmiere libérale

Naima Terrah
24 février 2016

Bérengère Abadie Steph Anie Amandine Court Nadege Renavent

Coraliie Deffein
24 février 2016

pour les enfants c’est très très dur a accepté sa ce comprend il a besoin de sa maman.ce témoignage est très beau et plu tard quand c’est enfant prenant le temps de lire ce témoignage il comprendras pourquoi maman n’étais pas la ce soir.

Marie-line Bidet
24 février 2016

C est vrai pour toutes les mamans qui travaillent !

Margot Stéphanie Cossou
24 février 2016

Gaelle Steiner

Réjane Hermitte
24 février 2016

et pour les autres infirmières qui ont des horaires de fou

Elisabeth Magne
24 février 2016

Lettre très touchante mais situation tellement vrai pour toutes les mamans qui travaillent infirmières ou autres

Nanie Garcia
24 février 2016

Leila Leïla Garcia anais Anaïs Lenfant vous vivez ca depuis tellement d années. ..

Nanie Garcia
24 février 2016

Même si moi je ne fais pas du libéral

Patrick Prou
24 février 2016

J’étais infirmier hospitalier , mon épouse est IDEL , c’est un choix , on connaît les inconvénients au départ ….. Les enfants comprennent très bien . Les chômeurs sont avec leurs enfants et ce n’est pas un choix . Les gens ne sont jamais satisfaits.

Axelle Rivière
24 février 2016

Isabelle Girard Beatrice Juidias

Audrey Hommand
24 février 2016

Laetitia Hommand

Jérémie Marianne Roussiés Agranier
24 février 2016

Julie Joby

Céline Freund
24 février 2016

Tellement vrai! Courage à tous les collègues infirmiers!

Julie Joby
24 février 2016

Tellement bien dit, et si vrai , merci les voisins ?

Laetitia Hommand
24 février 2016

C’est exactement ça

Virginie Frantz Pouquet
24 février 2016

Tellement vrai!!!!
On aurait toute pu écrire la même chose!!!
Merci

Mésel Rougé
24 février 2016

Très beau témoignage,

Patrick Prou
24 février 2016

Plus de 620 000 infirmiers /ères en France . Au lieu de pleurnicher mobilisez vous pour obtenir des revalorisations de salaire, seules reconnaissances acceptables .

Sandrine Gaget
24 février 2016

Virginie Dayre Fonseca Carvalho

Ka Mounette
24 février 2016

En partie oui, mais les infirmières ne connaissent pas les week ends en famille, ni les fériés, ni noel, ni Pâques , nous rentrons le soir qd nos enfants sont déjà couchés, nous partons le matin qd ils dorment encore profondément,et salariés nos vacances sont imposées ( hors vacances scolaires bien souvent !) et nos repos sautent a la dernière minute…

Anne DG
24 février 2016

Relisez bien, c’est un témoignage qui parle du choix dé travailler malgré les conditions, il n’est pas de l’ordre de la plainte 😉

Veronique Rognone
24 février 2016

Exactement ça !!

Patrick Prou
24 février 2016

Si vous travaillez seule , autrement vous avez 1 week end sur 2 et vous pouvez alterner les fériés et les congés ….. Bon mais continuez tout va bien…..

Aurore Gdr
24 février 2016

Ma mère est infirmière, je suis infirmière et j’ai pas fait 10ans de psychothérapie pour m’en remettre ! Par contre j’ai vite appris l’autonomie !

Delphine DM
24 février 2016

C’est hallucinant de voir comme pour le moindre témoignage, certains ne peuvent s’empêcher de tenter de lancer des polémiques ou d’avoir des commentaires à la limite de l’agressivité. Ces personnes qui bien sur font toujours mieux que les autres (dans le même accabit que celle qui te dit que elle, a travaillé jusqu’au bout de sa grossesse (limite elle a accouché sur son lieu de travail ou celui qui te dit que lui, n’a jamais pris 1 jour d’arrêt en 30 ans… Ca me dépasse!
Pour ma part, je pense que n’importe quel parent bossant avec des horraires a la con peut se reconnaitre dans les propos de cette lettre. Pour ma part c’est 100% le cas meme si aujourd’hui, mon fils est assez grand pour que je puisse lui expliquer pourquoi je ne suis pas toujours là et qu’il comprenne (ce qui n’etait pas le cas il y a quelques années et qu’il m’a, au passage bien fait payer!)

Sabrina Augustyniak
24 février 2016

Agnès Maury-Charaix

Aurélie Hugé
24 février 2016

Sylvain Emmanuelle Decelle

Agnès Maury-Charaix
24 février 2016

?

Dominique Martin Conso
24 février 2016

Les enfants s’adaptent. Ils ont peut être une vie plus agréable car plus de moyens. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre

Honorine Deruelle
24 février 2016

Sandrine Lucas Mon Fils

Vanessa Hélène Litolff
24 février 2016

Chacun fait ce qu’il veut. Mais on n’a qu’une vie. ..

Méll Any
24 février 2016

Max Douglass

Marie-line Bidet
24 février 2016

Oui je suis infirmière de nuit aux urgences en 12h je sais ce qu il en est!! Depuis presque 30 ans à l hôpital

Vincent Lautard
25 février 2016

Faut arrêté de culpabiliser les mères dans tout les sens! On a l’impression de revenir aux années 1950. Vous savez les papas qui s’occupent de leurs enfant ca existe! Un pere c’est pas juste un homme qui boit une biére devant TF1 en regardant sa femme faire à manger!!

Anne DG
25 février 2016

Le texte est loin d’être culpabilisant. Relisez.

Anne DG
25 février 2016

Je pense que certaines personnes n’ont simplement pas lu le texte et comprennent ce qu’ils veulent 😉 bises Delphine DM

Delphine DM
25 février 2016

Ce n’est que trop souvent le cas ?
Enfin, les critiques permettent de s’ameliorer n’est-ce pas? ?

Bbelle Isa
25 février 2016

Lucie Petit

Françoise Laureaux
25 février 2016

Infirmière et autres métiers idem

Anne DG
25 février 2016

Quand elles sont constructives bien sur mais sinon quand elles sont WTF pas vraiment ?

Delphine DM
25 février 2016

???

Tara Javra
25 février 2016

Elle a de la chance d être encore passionné par son travail…

Alexandra TF
25 février 2016

Très joli témoignage

Sylvain Emmanuelle Decelle
25 février 2016

c est tellement vrai!!

Mag Aly
25 février 2016

Natacha Pove 🙂

Caroline Rossi
25 février 2016

C est exactement ça ! Tout ce que je ressens en condensé très bien écrit

Ma Rine Bordas
25 février 2016

Marine Louchart
25 février 2016

une petite dame de 99 ans m’a dit qd mon garçon avait 2 mois « c’est une honte de travailler autant et de laisser son bébé en nourrice » je lui ai gentiment répondu que c’était pour lui et pour moi aussi…

Annie Bombeck
25 février 2016

oui mais parfois il n’y a plus de père!et c’est un peu triste pour la maman de laisser ses enfants en garderie mais c’est vrai qu’ils apprennent plus vite à se débrouiller seuls.

Alexandra De Bruyker Donatone
25 février 2016

On a pas choisi le métier idéal question horaire quand on a des enfants, mais on a la chance de faire un métier qu’on aime et c’est déjà une chance de nos jours. Personnellement j’ai 6 enfants, j’ai travaillé 10 ans à l’hôpital de nuit et j’apprécie le rythme que j’ai depuis que je suis liberale mais c’est vrai que ça demande une organisation quasi militaire les jours où je bosse !

Patrick Prou
26 février 2016

Il est difficile de trouver une nourrice qui accepte de prendre les enfants les dimanches , jours fériés et qui s’adapte à nos horaires (matin , soir …). Merci Magali et Pascal .

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