Grève et grande mobilisation des IADE le 22 mars

Malika Surbled
8 mars 2016 @ 11 h 45 min

L’intersyndicale FO, CGT, SNIA, UNSA et l’association étudiante ANEIA ont lancé un appel à la mobilisation pour les IADE et les étudiants IA. Un préavis de grève sera posé le 22 mars pour l’ensemble de la filière. Une manifestation est également prévue à Paris le même jour. 

© Cyrienne Clerc. Lors de la mobilisation IADE du 1er Octobre 2015.

© Cyrienne Clerc. Lors de la mobilisation IADE du 1er Octobre 2015.

Ils ont utilisé de nombreuses stratégies avant de devoir en arriver là : rencontres avec des élus, lobbying auprès des médias pour parler de leur travail et informer le plus largement possible la population, participation à des groupes de travail avec la DGOS… Ils ont fait preuve de patience aussi, en privilégiant et en multipliant les appels à la discussion avec le ministère de la santé. Pourtant, les IADE n’ont pas obtenu ce qu’ils souhaitaient. Alors, ils ont finalement décidé de passer à l’acte pour pouvoir se faire entendre.

 » Il ne s’agit pas de faire des opérations coup de poing comme en 2010 » explique néanmoins Vincent Porteous, responsable du collectif IADE de l’UFMICT-CGT, annonçant la grande manifestation du 22 mars.  » Il va y avoir une forte mobilisation car la pression monte. Ce sera un rassemblement sur Paris le matin, avec un cortège qui se dirigera vers le ministère de la santé. Il y aura aussi quelques actions en province pour les IADE qui ne pourraient vraiment pas se déplacer sur Paris » ajoute le syndicaliste.

Ce que les IADE réclament

« Préparez vos banderoles, vos sifflets, vos tenues pour que cette journée reste comme une journée où la mobilisation a permis d’obtenir la reconnaissance statutaire et salariale » demande aux IADE un tract diffusé sur le site du SNIA.

Les IADE réclament en effet une revalorisation de leur statut. Avec comme priorité absolue, une reconnaissance réelle de leur autonomie. « De cette autonomie, découlera le corps spécifique de métier que nous réclamons aussi et évidemment la réévaluation de notre grille indiciaire et statutaire » explique Vincent Porteous.

Car à l’heure actuelle, « les IADE sont rémunérés sur la base d’un niveau licence (bac +3) alors que leur diplôme est reconnu master 2 (bac +5) » expliquait à ActuSoins en janvier dernier, Arnaud Warot, secrétaire de l’AFIADE.

A l’heure actuelle, les IADE appartiennent au corps de métier des Infirmiers dits « spécialisés« . L’autonomie réclamée leur permettrait  de se détacher de cette filière et d’obtenir le statut de profession intermédiaire (comme les infirmiers de pratique avancée).

Outre cette revendication majeure, les IADE souhaiteraient que leur place dans le système d’urgence (notamment pré-hospitalière) soit réaffirmée et que la reconnaissance de la pénibilité -supprimée lors du passage en catégorie A de la profession – soit restaurée.

En 2015, les IADE avaient déjà manifesté 3 fois pour les mêmes raisons. Après plusieurs échanges avec la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins), qualifiés de « stériles » par L’ANEIA, les IADE et les étudiants IA espèrent que la communication s’établira à présent directement avec le ministère de la santé, et plus particulièrement avec le cabinet Touraine.

Malika Surbled 

Une délégation a été reçue à l’Elysée la semaine dernière

Le jeudi 3 mars, une délégation constituée de Gérald Delarue,  président de l’ANEIA (à l’initiative de la rencontre), d’une étudiante Infirmière anesthésite ainsi que d’un IADE, a été reçue à l’Elysée par le Pr Olivier Lyon-Caen, conseiller santé et de la recherche médicale de la présidence de la République.

« Lors de cette entrevue, toutes les préoccupations infirmières anesthésites ont été abordées et sont restées fidèles aux discours de l’intersyndicale représentée lors de l’entretien » explique un communiqué de l’ANEIA.

La question de l’Autonomie a été abordée lors de l’entretien. « Cette notion méritait un éclaircissement, chose que nous avons pu faire par les simples exemples de situations cliniques rencontrées (…) Nous avons insisté sur la juste reconnaissance de la pratique quotidienne de l’exercice, en regard des textes régissant la profession : l’IADE est autonome« .

Lors de l’entretien, les craintes des libéraux quant à la cotation d’actes auraient été évoquées par le Conseiller. « Notion éclaircie, modérée et comprise par le Conseiller » explique l’ANEIA.

« Concernant le pré-hospitalier, il a été clairement affirmé notre volonté de préserver le champ d’exercice en plaidant la complémentarité comme richesse pour la médecine d’urgence » (…)

« Cette entrevue a impulsé une réelle prise de conscience de la situation IADE actuelle, le Conseiller s’est montré très compréhensif face aux questions qu’il qualifie de légitimes. La rencontre s’est avérée intéressante dans le déroulement des démarches de promotion et de défense de la profession« .

Si aucune solution  immédiate à la sortie de cette entrevue – qualifiée de « riche » par l’ANEIA – n’a été apportée, l’association explique que des engagements auraient néanmoins été pris par l’Elysée.

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11 réactions

Fanny Le Helloco
8 mars 2016

Pierre Le Helloco

Niko Bro
8 mars 2016

Elles peuvent pas manifester avec le reste des infirmières ?

Gérald Delarue
8 mars 2016

Les problèmes étant spécifiques à l’exercice IADE, ce mouvement se concentre sur la profession. C’est pour cela, rien de sectaire de la part des IADE.

Niko Bro
8 mars 2016

Mon commentaire est volontairement provocateur et le votre révèle la contradiction que j’essaye de lever : quand bien même les spécificités des infirmières spécialisées comme les IADEs et des IBODEs requièrent des revendications différentes, le corps soignant est tellement divisé à la base qu’il est dans l’incapacité de lutter conjointement, sinon ça ferait bien longtemps que les choses auraient bougé.

Gérald Delarue
8 mars 2016

Comme je suis d’accord avec vous

Niko Bro
8 mars 2016

Et on remercie tout particulièrement le management hospitalier des 30 dernières années et sa doctrine : « diviser pour mieux régner », ainsi que ses 2 « outils » manageriales favoris : culpabilisation et intimidation.

Fabrice Fracalossi
8 mars 2016

Ça fait 10 ans non qu’ils demandent … Alors ? Ça donne quoi?

Aurelie Riva
8 mars 2016

Oui diviser pour mieux régner ça c est sur . Ét cela lie au manque de reconnaissance

Christophe Marquet
8 mars 2016

tant que le reste des infirmières défileront avec des mecs déguisés en travelos … ils ont tout intérêt à défiler à part parce ce que eux c’est carré

Niko Bro
8 mars 2016

Christophe : rien compris…

Thomas Poutrain
9 mars 2016

J’ai bien peur que cette manifestation soit inutile meme si je serai de tout coeur avec eux cela fait tellement longtemps que les hopitaux se font de l’aegent sur le dos des employés… Je suis etudiant infirmier et quand je vois des collegues qui sont diplomés payé 1200€ par mois avec les responsabilités que notre métier comporte je trouve cela honteux.
Le combat ne fais que commencer !!

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