La qualité et la sécurité en santé en mode transversal

Olivia Dujardin
19 décembre 2014 @ 15 h 27 min

Une dizaine de professionnels de la qualité des soins et de la gestion des risques viennent de monter un projet ambitieux d’institut de la qualité et de la sécurité en santé. Son objectif : développer les recommandations, l’enseignement et la recherche autour de ces questions de manière pluridisciplinaire et transversale.

La qualité et la sécurité en santé en mode transversalL’institut de la qualité de et de la sécurité des soins que Philippe Michel, directeur de la qualité aux Hospices civils de Lyon, et une dizaine d’autres professionnels ont créé cet hiver, devrait commencer ses travaux début 2015.

Il est actuellement en phase de préfiguration puisque ses statuts associatifs, déposés, ne sont pas encore parus au Bulletin officiel.

Mais l’ambition est là : ses instigateurs souhaitent réunir des représentants de tous les métiers concernés par la qualité et la gestion des risques en santé. « Beaucoup de gens et d’équipes travaillent sur ces sujets, indique Philippe Michel, mais chacun de son côté. Or on voit émerger une demande pour plus de transversalité. »

L’institut devrait donc rassembler des médecins cliniciens, des médecins de santé publique, des pharmaciens, des soignants de tous bords et des usagers. « Nous avons pris contact avec plusieurs sociétés savantes, qui sont toutes partantes, souligne le directeur de la qualité. Nous avons aussi contacté l’association française des directeurs des soins. »

Innovation

Les premiers groupes de travail ne se réuniront qu’à partir de janvier 2015 mais plusieurs pistes de travail se dessinent pour le nouvel institut. Il devrait, par exemple, identifier et valoriser les démarches innovantes en matière de qualité et de sécurité des soins « qui sont menées dans les établissements et en dehors, remarque Philippe Michel. Locales, elles sont souvent mal connues. »

L’institut pourrait être le lieu où ce type de projet pourrait être déposé et validé, poursuit-il, « sur le modèle de ce qui existe parfois à l’étranger ». Il pourrait également émettre des recommandations sur l’enseignement et la recherche, des domaines que n’abordent pas celle de la HAS.

Les membres des groupes de travail devraient en effet se pencher sur la façon dont la qualité et la gestion des risques est enseignée aux professionnels de santé afin qu’elle soit plus cohérente dans les écoles paramédicales et plus développée dans les facultés médicales, « y compris pour tout ce qui touche au travail en équipe », précise Philippe Michel. Il ne s’agit pas d’uniformiser les enseignements, ajoute-t-il, mais peut-être, plutôt, d’imaginer un « socle commun ».

Incitation

L’institut devrait également se pencher sur la recherche, « peu avancée en matière de qualité et de gestion des risques », observe le directeur de la qualité. Il ne s’agira pas selon lui de soutenir directement des travaux de recherche mais plutôt « d’identifier des priorités et d’inciter à la constitution d’équipes de recherche sur ces sujets, notamment du côté des paramédicaux. La recherche en science infirmière est émergente » et elle serait parfaitement légitime, selon lui, à s’emparer de ces sujets.

Les premiers mois de 2015, ajoute Philippe Michel, seront consacrés au démarrage de l’association et à la recherche de financements, publics mais aussi, pourquoi pas, privés.

Olivia Dujardin

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1 réaction

Mathieu Guyon
20 décembre 2014

concrètement ça sert à quoi à part bouffer des crédits et rémunérer des technocrates?

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