Un accompagnement musical pour mieux vivre les soins

Laure Martin
25 juillet 2016 @ 16 h 31 min

Depuis deux ans, les services d’orthopédie et de rhumatologie du CHU de Nantes offrent à leurs patients un accompagnement musical. Effet escompté ? Soulager et détendre les patients pendant la dispense de soins.

©DR

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Infirmières, cadres, aides-soignantes ou encore masseurs-kinésithérapeutes sont concernés par ce dispositif. « Nous avons mis des affichettes sur les murs de la salle d’attente pour les consultations, et au-dessus des lits  en hospitalisation pour informer les patients », a expliqué Christelle Rollande, infirmière.

Si en consultation les patients sont rapidement informés de ce service, en hospitalisation « on se laisse 24h à 48h pour les prévenir car lorsqu’ils arrivent, ils reçoivent tellement d’informations qu’ils oublient parfois ce que nous leur avons proposé », a ajouté l’infirmière.

L’idée d’utiliser la musique est née du constat que dans les services de patients âgés, les troubles cognitifs sont majorés par l’hospitalisation et la douleur, entraînant l’apparition de syndromes confusionnels à des degrés divers.

« Les aides-soignantes ont fait savoir qu’elles utilisaient spontanément la télévision ou la radio, afin d’avoir un support sonore rendant moins central le caractère douloureux du soin de nursing », a raconté Muriel Basty, également infirmière au CHU de Nantes.

Dispositif musical

L’équipe s’est donc réunie pour proposer un outil musical plus adéquat, facile à utiliser et à déplacer. Deux chaines hifi sont désormais disponibles par unité. L’équipe a aussi créé des CD et toute la musique est transférée sur les ordinateurs dans les box.

« Nous avons suivi une formation avec un musicothérapeute qui nous a donné des notions de base par rapport aux neurotransmetteurs qui éloignent le stress et l’inquiétude, a rapporté Christelle Rollande. Il nous a expliqué qu’au début des soins, il fallait utiliser une musique entrainante pour progressivement écouter une musique plus lente », ont expliqué les deux infirmières.

La musicothèque propose une quantité de styles de musique allant de la variété française à la musique classique, en passant par le jazz, la variété des années 2000 ou encore la musique du monde et la musette.

Une fiche d’évaluation standardisée jointe au dossier du malade a été élaborée pour décrire le degré de douleur et l’état psychologique du patient avant et après le soin. Elle permet aussi une traçabilité des choix musicaux par patient qui peut lui-même choisir sa musique.

« Quand les patients sont déments, nous choisissons la musique pour eux, a souligné Muriel Basty. Et si la musique n’a pas fonctionné, nous l’inscrivons également sur la fiche car cela permet de s’adapter pour la prochaine prise en charge. »

Effets bénéfiques

La musique produit un effet aussi bien sur le patient que sur le soignant. « Le soin est vraiment différent », ont constaté les deux infirmières. « Pour les bains, la musique a un effet calmant et apaisant pour les patients déments, a ajouté Muriel Basty. Idem pour les soins longs comme la toilette au lit. »

Les patients et les soignants en profitent, c’est une relation particulière qui se met en place. Avec la musique, l’esprit du patient s’est déplacé sur le support musical, l’endorphine est libérée et il est donc moins centré sur la douleur. 

« Tout le monde n’y est pas réceptif mais cela vaut le coup d’essayer car pour ceux chez qui cela fonctionne, les soins se déroulent beaucoup mieux, avec moins d’anxiété », a expliqué Christelle Rollande.

L’impact est également positif pour les soignants surtout dans ce contexte de tension dans les services. La qualité des soins est améliorée car le soin est mieux réalisé sur un patient détendu. Cela se constate aussi au niveau des gestes réalisés par les soignants, notamment pour les infiltrations, les pansements ou encore la pose de plâtre.

« Si on utilisait davantage la musique en amont du soin, est-ce qu’on ne pourrait pas diminuer les anxiolytiques et les antalgiques ? C’est ce qu’on se demande, a fait savoir Christelle Rollande. Cela dépend des médecins, mais on peut y réfléchir. » Et de conclure : « L’accompagnement musical, c’est comme l’hypnose, ce sont des pratiques qui débutent et qui tâtonnent. »

Une évaluation du projet mené par le premier groupe formé par le musicothérapeute va être réalisée à partir de l’analyse des fiches d’évaluation et des témoignages des soignants, des patients et de leur famille. Un deuxième groupe est actuellement en cours de formation afin d’étendre le dispositif à d’autres soignants et de le généraliser.

Laure Martin

Publié dans le magazine ActuSoins n° 17. Pour vous abonner, c’est ici

 

 

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25 réactions

Vali Vali
25 juillet 2016

Aussi bien pour le patient que le soignant

Christine Ercoli
25 juillet 2016

Caro Line ; )

Red Smith
25 juillet 2016

Je faisais pareil avec mes patients au bloc en attendant la venue du chir

Katia Verzeni
25 juillet 2016

Flo Duyzings

Maxime Conoir
25 juillet 2016

Marie Le Borgne

Johanne Peyrebrune
25 juillet 2016

Pauline Giner, Mathilde Couzinou, Jimmy Besson, Amandine Puvilland, Nathalie Combe… Une idée pour la salle de dialyse au moment des branchements!

Mathilde Couzinou
25 juillet 2016

grave! j’en avais déjà parlé! pas sur que ça plaise à tout le monde 😉

Amandine Goujet
25 juillet 2016

Célia Lamy

Miléna Gagnant
25 juillet 2016

Emma Cantinolle

Emma Cantinolle
25 juillet 2016

Merci Milena ! ?

Desesperate Housepacsée
26 juillet 2016

Lol c’est mon tfe d’il y a 13 ans…

Kito Hdo
26 juillet 2016

Bande de tartuffes !!! Qd vous aurez travaillé vous demanderez des soignants en priorité pour les soins et pas des clowns… Pffffff, faites le jeu des cadres !

Corinne Ionita
26 juillet 2016

C’est pas nouveau!

Florence Blanchard
26 juillet 2016

Enfin…

Marine Barca Nogaj
27 juillet 2016

Music care

Guillaume Zamzam
27 juillet 2016

Je le fais déjà ! Et c’est trop cool

Claire Buttez
27 juillet 2016

Personnellement, je pense qu’un clown est autant utile dans les soins que les soignants…En pédiatrie, allez faire un soin douloureux à un enfant avec et sans clown…Je vous certifie que vous n’y retournerai pas sans la fois suivante…;)
Ce n’est que mon humble avis, pas besoin de pester s’il ne vous plait pas 😉

Fabienne Boudignon
27 juillet 2016

Je suis infirmière et de temps en temps patiente. Ma dentiste est géniale, radio dans le cabinet , plus un savoir faire et un savoir être certains ! Les soins même douloureux sont beaucoup plus supportables. Pas le droit de faire de pub alors merci Mme F. chirurgien dentiste à Clermont Ferrand à laquelle nous adressons de nombreux patients de notre service de psychiatrie. Quand savoir être et savoir faire se conjuguent….

Kito Hdo
27 juillet 2016

Je suis en pédiatrie très souvent !!! Ça m étonne que tu ais le temps et ou le besoin de faire intervenir les clowns

Ninie Pâquerette
27 juillet 2016

et moi mon oral d’entrée en ifsi il y a presque 20 ans…
rien de nouveau quoi…

Sophie Folgueras
27 juillet 2016

Tu as le luxueux privilège de sortir de l’IFSI circus de Brive, et d’avoir en conséquence obtenu le diplôme d’infirmier-clown. Pas besoin d’être accompagné par un apprenti rigolo donc. Nous nous suffisons à nous memes.
Tu es diplômé coiffeur aussi, si je me souviens bien?

Kito Hdo
27 juillet 2016

Hihi, je viens de valider une formation prestidigitateur ? danseur, avec ascendant hypnose transgoa !!!! C est trop super. Les patients guérissent à ma simple vue!!! Le Messi, que dis je, le platini!!!!

Desesperate Housepacsée
27 juillet 2016

C’est carrément ça ! Quelle belle découverte !

Meli Melo
27 juillet 2016

Oana Onutza Pélissier Julien Little Juice Herbaut vous voyez que le fait qie je chante apaise les patients

Oana Onutza Pélissier
27 juillet 2016

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