L’ex-mentor des frères Kouachi, étudiant infirmier à la Pitié-Salpêtrière

 Farid Benyettou, l’ex-mentor religieux de la filière des Buttes-Chaumont, qui a formé les frères Kouachi à l’idéologie radicale, est infirmier stagiaire aux urgences de la Pitié-Salpêtrière depuis le mois de décembre, révèle Le Parisien. Une très étonnante reconversion qui pose de nombreuses questions sur l’entrée aux IFSI (entre autres).

Actualisation : Interviewé par iTELE, Farid Benyettou condamne les attentats : « Ma démarche n’est pas de clamer mon innocence, a-t-il aussi dit. Mon innocence, elle ne fait pas de doute. Ma démarche, c’est de condamner ce qui a été fait (…) Certains pensent que la France opprime les musulmans. Je suis la preuve du contraire. J’ai un casier judiciaire difficile à assumer. J’ai été condamné pour terrorisme, c’est le pire des casiers. Malgré ça on ne m’a jamais discriminé. Bien au contraire on m’a aidé. Des gens continuent à croire en moi ».

Farid Benyettou, 33 ans, ne travaillait pas le mercredi et le jeudi et a été retiré du planning les jours suivants « car la Pitié accueillait des blessés et des familles des blessés » de la fusillade de Charlie Hebdo. « C’est une mesure conservatoire pour le protéger et protéger l’ordre public, en raison de l’émotion que pourrait susciter sa présence », explique, au quotidien Le Monde,  Bruno Riou, chef de service, qui assure qu’il ne connaissait pas le passé judiciaire de son stagiaire, lequel est à trois semaines de la fin de son cursus.

Condamné en 2008 à six ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, dont quatre ans de sûreté, pour son rôle dans une filière qui s’occupait de recruter et de former des djihadistes envoyés en Irak à partir de 2004, Farid Benyettou est sorti en 2011, et a entamé un an plus tard une formation au sein de l’Institut de formation des soins infirmiers (IFSI), avant d’intégrer au début du mois de décembre le service des urgences de la Pitié-Salpêtrière, selon Le Parisien.

APHP : la situation de Farid Benyettou est « régulière »

« La situation de cet étudiant infirmier est régulière et elle est connue, depuis le début de sa scolarité, tant par la direction de l’école où il est scolarisé que des services de police », assure de son côté la direction de l’AP-HP.

« Les événements dramatiques de cette semaine nous ont conduits à prendre l’initiative, en liaison avec les autorités de police, de ne pas le maintenir dans le planning du service où il terminait son dernier stage, cette période n’étant pas indispensable à la validation de sa formation, pour laquelle il sera soumis à l’évaluation de droit commun, comme les autres élèves infirmiers », ajoute l’AP-HP, pour qui « une condamnation portée sur le casier judiciaire interdit d’être recruté pour un emploi public, mais sans interdire de passer le diplôme, qui peut être valorisé dans d’autres lieux d’exercice que les établissements publics ».

Mais, « pour être infirmière, il faut être inscrit à l’ordre des infirmiers », rappelle à l’AFP Karim Maneri, membre du conseil national de l’ordre des infirmiers. Or, le conseil décide de l’inscription ou non « en fonction de l’obtention du diplôme, de la moralité et de la probité du candidat », ajoute M. Maneri, pour qui, « au vu du passé de Farid Benyettou », c’est « impossible qu’il puisse exercer ce métier en France un jour ».

Cyrienne Clerc (avec Le Parisien et Le Monde)

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Né le 10 mai 1981, Farid Benyettou était une figure du XIXe arrondissement et de la mosquée Adda’wa, où il n’hésitait pas à prêcher des paroles radicales aux fidèles. Suivi par les renseignements généraux dès le début des années 2000, qui notent sa proximité avec le Groupe salafiste pour la prédication du combat (GSPC). il rencontre les frères Kouachi.

Farid Benyettou donne alors ses propres cours de religion et se revendique du mouvement Takfir. Il sera le premier père spirituel de Chérif Kouachi, avant que celui-ci ne rencontre, en prison, son second mentor, Djamel Beghal.

En 2005, il est mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », avant d’être condamné — en compagnie de Chérif Kouachi — à six ans de prison en 2008 par le tribunal de Paris.

Sorti de prison en 2011, Farid Benyettou s’inscrit l’année suivante à une formation au sein de l’Institut de formation des soins infirmiers (Ifsi), avant d’intégrer au début du mois dernier le service des urgences de la Pitié-Salpêtrière. (source Le Parisien et Le Monde)

Voir les commentaires (177)

  • Bonjour à vous,

    Tout d'abord je tiens à dire que je ne tenais à partager mes expériences lors du concours d'entrée en IFSI. Voilà deux ans que je cherche à me reconvertir dans cette belle profession.
    L'année 2014 j'ai passé 8 concours d'entrée.
    Sur les huit concours j'ai été admissible à 2 oraux.
    Ou j'ai échouer en grande partie à cause du stress.
    Pourtant j'ai par le passé travailler avec du public et j'ai donc acquis un sens du relationnel convenable je pense.
    Seulement les concours sont des machines à engraisser le système.
    Je m'explique. Nous payons pour chaque concours des frais d'inscriptions d'environs 100 euros en moyenne. Ce qui est très cher pour beaucoup notamment pour moi ancien employé à mi-temps.
    Par la suite nous passons deux épreuves écrites:
    -une épreuve de culture générale sous la forme d'une dissertation et de question de texte digne du CAPES .Pour preuves vous jetterez un œil aux question du CAPES documentation ou l'on demande la problématique , un résumé indicatif (ce qui correspond aux idée principales d'un texte) et un résumé informatif. Pour ce qui est de la dissertation sa notation est arbitraire et dépend essentiellement du correcteur souvent employé en CDD précaire pour effectuer ces corrections et ne disposant souvent que de 5 minutes par copie (http://www.ladepeche.fr/article/2013/05/07/1621272-concours-infirmiers-les-examens-corriges-par-des-interimaires.html).
    -une épreuve de test psychotechnique additionné de calcul mathématique digne du concours d'entée à météo france.

    Puis, une épreuve orale composé de deux partie. Un exposé de vos motivations et une question sur un terme sanitaire. Ceci devant un jury de trois personne dont un professionnel de santé extérieur à l'IFSI, un formateur de l'IFSI et une psychologue.Avec des critères de notation inconnus ce qui est d'ailleurs parfaitement illégal en France. Pour preuve essayer de trouver un rapport de jury!

    Ces concours d'entrée sont quelques peu opaques car il n'existe en effet aucunes corrections publiées nulles part ce qui n'est pas légal du tout. Tous les autres concours aux grandes écoles et administratif publie leur rapports de jury et leurs corrections.
    Mais pour ce qui est juste de l'oral, il faut dire plusieurs chose.
    D'étrange pseudo-science rentre en jeu comme la synergologie qui alimente de nombreux débat universitaire (Voir Pascal Lardellier professeur en Science de l'information et de la communication).
    Car oui il ne faut pas être malade le jour de l'oral ou pire avoir mal au dos. Ceci va se traduire sur votre posture et être interprété négativement par le pratiquant de la pseudo-science qu'est la synergologie. Donc Ostéopathe Kinésithérapeute avant votre oral.
    Le jury est souvent épuisé après plusieurs heures et son jugement se dégrade.
    Et si le candidat est un bon menteur (ce qui est loin d'être mon cas) et qu'il a additionné myorelaxant (ce qui permet d'effacer vos micro-expression du visage) et mensonge en béton alors il réussira son oral.
    Des candidats lauréats qui ne méritaient pas de l'être j'en ai rencontré et côtoyé lors d'une année de préparation. Des lauréats que j'ai entendus dire qu'il étaient impensable pour eux de soigner certaines catégories de populations (notamment les roms et les toxicomanes) , mentir sur leurs motivations de façon à réussir à tous prix et faire preuve d'ostracisme envers les autres.
    Car être honnête et humaniste ne permet pas de réussir les concours d'entrée aujourd'hui. Il faudrait que cela change et que les futurs élèves le soit!

    Pierre

  • Sur infirmier.com : le site a bloqué la possibilité de mettre des commentaires sur cette actualité : BRAVO CHARLIE LIBERTE D EXPRESSION .

  • çà pose la question de la qualité du recrutement au concours. L'oral qui peut vous dévaster si vous dîtes des mots qui ne correspondent pas au code attendu, ou bien vous réussir si vous savez séduire. Cette personne a certainement des qualités de séduction pour avoir réussi à laver le cerveau de tant d'autres personnes. Mieux vaut être extrémiste que banquier ! C'est une honte

  • J'ai du fournir u casier judiciaire pour passer le concour, pour entrer à l'IFSI et pour être fonctionnaire. Auurait il beneficié d'un passe droit ? Sera t il capble de soigner de façon objective un juif, un chrétien, ou un policier ? Est on sur qu'il a tourné le dos à son ancienne vie? Martin Hirsch lui confirait il sa famille? On est tous en droit de se poser des questions légitimes, même s'il a droit à la rédemption.

  • Il faut retrouver les personnes qui ont "facilité" son inscription et les VIRER, pour manquement et incompétence.
    C'est inacceptable. J'ai envie de vomir. Savoir que je fais le même boulot que cette ordure !!!!!
    Il faut réagir.
    Réclamons une commission d'enquête pour comprendre et savoir pourquoi ce mec là, s'est retrouvé dans la fonction publique, avec le passé qu'il a.
    Il y a aussi un peu de ménage à faire dans ce domaine là, dans les hôpitaux de Paris et RP

  • non mais c'est invraisemblable de se rendre compte qu'il ait eu accès à un IFSI en sachant que le casier judiciaire nous est demandé à l'inscription! il y a vraiment un soucis entre sa morale et sa conception de l'éthique ne pensez vous pas! comment exercer un métier qui consiste à protéger, soigner, prévenir et assister alors que de l'autre il incite à la barbarie... bref... je suis infirmière et je suis charlie.