Mobilisation de la filière infirmière le 8 novembre : 16 organisations ont appelé à la grève

Mobilisation de la filière infirmière le 8 novembre : 16 organisations ont appelé à la grève

© Cyrienne Clerc

Les infirmiers de toutes les filières, spécialités et modes d’exercice ainsi que les étudiants en soins infirmiers sont appelés par seize organisations à se mobiliser le 8 novembre prochain pour dénoncer les conditions de travail des soignants. L’unité fera t-elle la force ? 

Nous vous en parlions il y a une semaine : neuf des principales organisations infirmières avaient appelé à faire grève le 8 novembre. Depuis, huit autres se sont joints au mouvement. Avec 16 associations et syndicats mobilisés, c’est presque l’ensemble des différentes organisations infirmières qui appelle au mouvement. 

Une profession en souffrance

Pénibilité non reconnue, discrimination salariale, manque de personnel, manque de concertation et non prise en compte de l’ensemble des compétences des infirmiers libéraux, défaut d’encadrement des étudiants : « les raisons de la grogne sont nombreuses, et l’injustice sociale s’ajoute à un manque de considération criant de la part du gouvernement » explique un communiqué commun des 16 organisations. 

Fini les manifestations isolées des différentes filières? « Non, chaque filière et chaque spécialité conservera des manifestations et des mobilisations propres à leurs revendications. Mais cette fois, il fallait vraiment créer une unité pour l’avenir de la profession et pour la sauvegarde d’un système de santé de qualité » explique Simon Taland, Secrétaire Général du SNIA (Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes), annonçant d’emblée que, tout comme les infirmiers de l’éducation nationale (date prévue le 17/11), fin novembre, les infirmiers anesthésistes remettront ça (la date officielle de la mobilisation IADE sera annoncée prochainement).

Mais pour cette fois, le mot d’ordre est «Unité». Les infirmiers  des services hospitaliers, spécialisés ou non,  marcheront main dans la main avec les libéraux. Les étudiants, via la Fnesi sont également invités à se joindre au mouvement. 

« Les infirmiers sont peu entendus, voire ignorés dans la gestion et l’évolution du système de santé, alors qu’ils demeurent les professionnels de santé les plus nombreux de France et font pourtant face chaque jour à la réalité du terrain et à la dégradation des conditions d’exercice mettant en jeu la santé et la sécurité des soignants et des patients » explique le communiqué commun des organisations. 

« A l’hôpital, le manque de personnel, de moyens, de temps et l’encadrement, déficient des étudiants, nuisent à la qualité des soins et à la prise en charge des patients, tandis qu’en libéral la concurrence des structures de soins, parfois déloyale et non coordonnées avec les libéraux, une nomenclature obsolète et un refus de prendre en compte toutes les compétences infirmières et la notion de temps imposée dasn les soins menace la profession » ajoute le communiqué. 

Le point sur la situation

Lors de la Grande Conférence de la Santé du 11 février 2016, Manuel Valls s’était engagé sur plusieurs mesures visant à l’amélioration des conditions d’études, au développement des compétences des infirmiers ainsi qu’à la reconnaissance de celles-ci. Il rappelait alors l’importance du développement des pratiques avancées dans la loi de modernisation de notre système de santé. 

« Huit mois après, ces engagements, pourtant programmés, se font encore attendre, faisant craindre à la profession qu’ils ne tombent aux oubliettes. Il devient urgent de s’engager dans un processus d’intégration universitaire allant de la licence au doctorat, de poursuivre la réingénierie des spécialités et de donner une traduction concrète aux avancées afin que les formations soient à la hauteur du service que les usagers de notre système de santé sont en droit d’attendre » poursuivent les organisations, unanimes. 

Et de conclure : « la dégradation des conditions de travail et d’études entraîne un mal-être et une souffrance profonde de la profession dans son ensemble associée dans les établissements à une gestion des ressources humaines déplorable, sans aucun respect des soignants. Ces conditions ont hélas, poussé au suicide certain(e)s de nos consoeurs et confrères et étudiant(e)s et cela dans le mépris et l’indifférence générale du gouvernement tandis qu’en libéral, le ministère restait silencieux sur les agressions subies par les infirmières« . 

Sur les réseaux sociaux, de nombreux soignants s’expriment déjà avec le hashtag #soigneettaistoi. 

Rédaction ActuSoins

L’appel des 16 organisations : 

  • Les syndicats d’infirmiers salariés : CNI, SNICS, SNIES, SNPI

  • Les syndicats de libéraux : FNI, Convergence Infirmière, SNIIL et SNIPUERLIB

  • Les organisations professionnelles IADE (ANEIA, CEEIADE, SNIA), IBODE (AEEIBO, UNAIBODE) et Puéricultrice (ANPDE)

  • La fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (Fnesi)

  • Une association d’infirmiers libéraux : UNIDEL

Voir les commentaires (172)

  • La douleur des soignantes existe belle et bien. Elle est entretenue par la violence institutionnelle, elle se manifeste aussi des patients qui ne le sont plus (patients) et qui depuis 15 ans consomment la santé comme ils vont chez carrefour avec une carte vitale sans limite de plafond comme moyen de paiement.
    Le 08 novembre au soir, les infirmières auront encore plus mal au c... que le 08 au matin. Quand elles auront découvert comment elles ont été bernées et abusées par des pseudos représentants multicartes qui passent leur temps à se tirer dans les pattes et qui - bizarrement - enterreraient la hache de guerre pour 3 heures de manif ?

  • Euh il date de quand cet article??? On ne manque pas d'infirmier ou d'infirmière! Il y en a à la pelle chez pôle emploi!
    Maintenant le chômage explose chez les infirmiers! Il faut des postes et baisser le nombre d'IFSI et le nombre d'étudiant!!

    • Et alors ? Le plus important étant la qualité du soin et la qualité du soin étant liée , au nombre de soignants, nous avons raison de nous battre.
      Nous luttons pour garantir au futur patient que nous sommes, un soin de qualité.

    • Oui mais en ralant comme ça on donne encore le bâton pour ce faire battre. À votre avis qu'elle va être la réponse du gouvernement à ca?
      Ben on va monter les effectifs des IFSI.
      Si on regarde dans la population TOUT le monde croit que l'on manque d'infirmier. Mais c'est FAUX on manque juste de poste.
      La ça va encore faire baisser les salaires.
      Le but c'est de faire baisse la masse salariale des établissants de soins (privé ou publique)
      Le gouvernent organise la concurrence entre nous pour que l'on prenne n'importe quoi, savez vous que maintenant on propose des postes au smic? Sans reprise de l'ancienneté?
      En CDD renouvelable sans augmentation du salaire!
      Voilà ce qui va arriver on va encore monter les effectifs et ce sera bingo pour les gestionnaires des établissements!

    • Je ne comprends pas votre commentaire.
      L'article est récent, le problème n'est pas par rapport au chômage des soignants, mais que justement il n'y a plus d'embauche au nom de l'économie.

  • Interminable problème des soignants... c'est le patient qui en pâtit, et notre santé physique et morale qui subit !!!

  • Toutes les professions medicales sont concernées, ainsi que toute la population , c'est la santé de tous qui part en vrille

  • Une manifestation qui a le soutient du Fn et des gens racistes homophobes, avec des idées d'un autre siècle ... Je ne sais pas si j'irai manifester entourée de gens pareils ...