CHU de Clermont-Ferrand : une fresque choquante et misogyne

La fresque affichée dans une salle de l’internat du CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand, mimant un viol collectif entre super-héros, largement dénoncée, notamment par la ministre de la Santé Marisol Touraine et le Conseil de l’Ordre des médecins, va être intégralement effacée, selon le porte-parole des syndicat des internes de l’hôpital.

Samedi matin, sur la page Facebook « Les médecins ne sont pas des pigeons » un homme a posté la photo d’une salle de garde d’un Hôpital où l’on voit une femme – Wonder Woman – subir un viol collectif et les assauts sexuels de quatre « super héros » (Flash, Superman, Superwoman et Batman).

Des bulles qui ont été ajoutées récemment à la fresque initiale qui existe depuis une quinzaine d’années  font dire au superhéros : « tiens la loi santé!!!« , « tu devrais t’informer un peu!« , « prends-la bien profond!!« . Lesquelles bulles critiquant la loi santé ont fait dire à certains que Wonderwoman ne serait autre que Marisol Touraine.

« En accord avec le doyen de la faculté de médecine, la direction du CHU a décidé que cette fresque sera intégralement effacée dans les prochains jours« , a indiqué à l’AFP l’avocat du syndicat des internes de Clermont-Ferrand, Me Jean-Sébastien Laloy.

Fermes condamnations

Le CNOM a fait savoir par communiqué qu’il « condamne fermement et sans réserve la réalisation et la diffusion » de la fresque et « restera vigilant sur les suites données à cette affaire », indique le communiqué.

« Le président du syndicat des internes de Clermont-Ferrand regrette la diffusion de cette peinture murale qui n’avait pas vocation à sortir de la sphère privée. Il condamne l’image dégradante des femmes et des médecins qui est véhiculée et assure qu’à aucun moment la ministre de la Santé n’est représentée dans ce détournement déloyal et choquant« , a de côté précisé Me Laloy.

Parallèlement, la direction du CHU a indiqué dans un communiqué que des « suites juridiques adéquates, disciplinaires, voire judiciaires sont engagées à l’encontre du ou des auteurs présumés responsables de ces agissements inacceptables et condamnables« .

Fresque « misogyne et déshumanisante »

Lundi, la ministre de la Santé a condamné cette fresque, qu’elle a qualifiée de « particulièrement choquante« , y voyant une « incitation au viol inacceptable« , a indiqué son entourage à l’AFP. « L’esprit carabin ne peut la justifier« , a ajouté cette source.

Cette fresque avait été signalée dimanche par l’association Osez le féminisme, qui a dénoncé une représentation « ultra violente, misogyne et déshumanisante » et demandé au Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) son « retrait immédiat » et des sanctions envers les responsables.

L’association a également demandé « le retrait de toute trace de fresque représentant des violences faites aux femmes dans les salles de garde« , soulignant que « cette représentation n’est pas un cas isolé« .

Rédaction ActuSoins, avec AFP et Egora

Quelques réactions  (en vrac et d’horizons différents ! Sans parti pris. ) :

« La liberté d’expression doit-elle être défendue ? Assurément. Mais une fresque pornographique dans un internat, ce n’est pas simplement de la  » libre expression (…) Une fresque qui s’impose et contraint tous les usagers d’un lieu à subir des représentations sexistes n’est pas une manifestation de liberté. » Marc Zaffran/Martin Winckler (blog L’école des soignants)

Ce blog, ou les salles de garde. C’est pareil. C’est la tradition. On aime ou on aime pas. (blog TUMBLR de l’interne)

Du grand n’importe quoi !!! Il faut alors effacer la majorité des fresques des salles de garde pour cause de pédophilie, zoophilie, débauches en tout genre… Où va-t-on ? Ce n’est pas parce que « c’est dessiné » que c’est une « incitation à »…(commentaire sur Hospimedia)

« Un interne a généralement entre 25 et 30 ans. C’est une période pendant laquelle il a des aspirations familiales. Pendant ce temps, il évolue dans un monde de mort et de maladie. La salle de garde est le moyen que les internes ont trouvé pour rétablir l’équilibre. » (Christophe Vidal, président de l’Association pour la préservation du patrimoine de l’internat,  à Causette?en février 2012)

Bruno Leroux a, lui, dénoncé cette « campagne contre la loi santé ». Le patron des députés socialistes a en effet fustigé une « dérive odieuse de la campagne menée contre Marisol Touraine » (sur Le Monde)

Etc….

 

Voir les commentaires (29)