Loin du tumulte des grands services hospitaliers, les urgences de la polyclinique Bordeaux Nord accueillent 130 patients chaque jour. Cette unité de soins est confrontée aux mêmes problématiques que les plus grands et étouffe sous le poids des admissions.
Entre détente et coup de pression, la vie du personnel soignant est un « grand huit » rempli d’espoirs et d’inquiétudes.
![les urgences de la polyclinique Bordeaux Nord les urgences de la polyclinique Bordeaux Nord](https://www.actusoins.com/wp-content/uploads/2017/02/hl_cforme_097537-1024x683.jpg)
Il est 6h et la nuit est encore présente à la porte des urgences. Tout est calme ce matin. Quelques habitués viennent se faire dialyser, les patients se réveillent et les équipes de jour prennent les informations sur ceux restés la nuit.
Ici, entre 90 et 150 personnes sont admises chaque jour. Des patients douloureux, inquiets, en détresse, qui s’énervent parfois contre l’attente et le sentiment d’être oubliés par les équipes, avant de ressortir soignés, apaisés et réconfortés.
Douleurs thoraciques, malaises ou simple bobos du quotidien, les équipes soignantes se relaient jour et nuit et doivent jongler entre tous les types de population. Environ 90 % des admissions concernent des patients ne nécessitant pas une prise en charge en urgence. Enfants, personnes âgés, touristes ou encore sans-abris, chaque admission est cependant traitée avec le même égard et la même patience.
La polyclinique étant située entre deux quartiers sensibles de la métropole bordelaise, les équipes sont également confrontées à des populations violentes, victimes de rixes ou d’affrontement à coups de barre de fer ou de couteau.
Entre santé et social, leur passion sauve.
Textes et photos : Constant Formé-Bècherat/Hans Lucas
Reportage paru dans ActuSoins magazine
- Elsa, infirmière, raconte :« Aux urgences, tu sais quand il est 8 h, 12 het 17 h. C’est quand les gens sortent du boulot que les catastrophes arrivent. En hiver, ce sont les gastro-entérites et les accidents de scooter liés à la pluie et, l’été, ce sont les accidents de jardin, le taille-haie dans le bras, la tronçonneuse qui glisse ou l’insolation.Pas besoin de sortir !En fait, tu vois les saisons défiler.»
- Les seniors étant les plus fragiles, les Ehpad sollicitent régulièrement les urgences pour des cas de chutes, des douleurs thoraciques ou des désorientations spatiales.
- Et puis, arrive le rush. En dix minutes, tout s’affole. Un malaise vient de survenir à proximité des urgences, une autre personne arrive en détresse respiratoire, un troisième patient est admis après une chute et un quatrième pour un accident vasculaire cérébral. Tout doit être géré en même temps.
- Les couloirs sont vite saturés en cas d’affl ux massif. Priorité aux personnes à risques et plus particulièrement aux personnes âgées victimes de chute. Tous les pronostics doivent être envisagés et une batterie d’examens est enclenchée le plus rapidement possible. Simple chute ou AVC, la course contre la montre débute. Beaucoup de médecins généralistes se contentent de poser un diagnostic succinct et préfèrent envoyer les patients aux urgences. C’est la principale cause de la saturation des services.
- Pour l’équipe d’infirmières, il est primordiale de calmer la souffrance. De peur d’effrayer les patients en salle d’attente, la douleur doit être muette. Ce patient s’est fracturé le péroné suite à une chute de skate.
- Ce patient souffrait d’une décompensation cardiaque. Il décédera 1 h 20 après son arrivée. L’accompagnement des corps au « dépositoire » est un moment délicat pour l’équipe soignante mais l’un d’entre eux souligne : « c’est dur de voir ça mais je me dis que si j’étais amené à mourir, j’aimerais qu’on s’occupe de moi comme ça. »
- La pharmacie se résume à deux étagères. Ici, pas le droit à l’erreur. « Un jour, avoue Magalie, j’ai administré une solution pour résorber des caillots dans les reins à une personne qui avait une toux conséquente. Résultat, elle est allée aux toilettes dix fois dans la journée et toussait toujours autant. » Les médicaments considérés comme drogue ou provoquant des accoutumances lourdes sont stockés dans un tiroir à code que seule l’infirmière en chef peut ouvrir. « On n’a jamais eu de cas de vol avec l’ancien coffre même si les clefs n’étaient pas forcément bien cachées », ajoute-t-elle.
- La nuit tombe de nouveau sur les urgences. C’est un monde à part. La solitude fait naître des peurs et des angoisses qui amènent les gens à venir pour des douleurs jusqu’alors inexistantes. Ils ont avant tout besoin d’un réconfort, d’une personne à qui parler. Les victimes de l’alcool arrivent aussi. Les jeudis, vendredis et samedi amèneront ensuite leur lot de fêtards. « C’est une population parasite, raconte Élise, qui occupe des lits au détriment de ceux qui en ont réellement besoin. C’est rarement un accident. Mais ils viennent aux urgences, donc nous les soignons de notre mieux. »
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7 réactions
130? on tourne à minimum 170
entre détente et coup de pression … c’est vrai qu’ils ne doivent pas s occupé de ceux arriver en 1er .. en attendant les autres ….. Un petit tour au jaccuzi cacher en salle de pause … quand ils ont le temps d’y aller !!
Ils sont trop forts.. !!
après faut l’effectif.. médecins et paramédicaux..
On l’a moyennement niveau paramed :p
Ns 250
pour certains c’est peu mais il faut contextualiser les moyens humains, matériels de ces urgences et la place. C’est comme si on comparer 20 personnes dans un immeuble de 3 étages et 20 personnes dans une caravane
Emeline Deffe