Hôpital et Ehpad : une "réelle souffrance" des soignants liée aux effectifs

Rédaction ActuSoins
3 octobre 2017 @ 9 h 38 min

La fédération CFDT Santé Sociaux a publié hier les résultats d’une enquête en ligne sur les effectifs réels dans les établissements de santé et les Ehpad, dans le cadre des travaux européens sur la dotation de personnel. Si l’objectif était notamment de déterminer le nombre moyen de patients dont chaque infirmière ou aide-soignant s’occupe durant la journée ainsi que les dépassements horaires effectués, le rapport montre une « réelle souffrance » des personnels soignants en lien avec l’insuffisance des effectifs.

 

« En Ehpad, les infirmiers sont morcelées sur les unités : une infirmière pour 50 résidents de jour et 1 infirmier pour 165 résidents la nuit, de nombreux agents ASH (Agent des services hospitaliers) faisant fonction d’AS (aide-soignant) « , « Je travaille en maternité de nuit : une seule auxiliaire de puer pour un service plein, ce n’est pas rassurant d’être seule. 19 lits adultes mais autant voire plus pour les bébés et seule pour gérer tout le monde« ,  « Rappels incessants sur repos, impossibilité de prendre ses RTT car les collègues tombent comme des mouches les unes après les autres. SVP, avoir nos repos et ne plus être obligées de revenir pour remplacer les arrêts« … Les témoignages recueillis par centaines par la CFDT sont des messages de détresse. Les soignants sont fatigués. Ils évoquent des « journées à courir…moins de relationnel pour la paperasse, le sentiment de ne pas faire leur travail correctement et toujours dans le stress« .

En cause : les effectifs…

Les réponses montrent que globalement, sur l’ensemble des services, on compte un peu plus de 6 soignants pour 38 patients le matin et 5 l’après-midi en moyenne. L’enquête recense une infirmière pour 22 patients le matin et pour 25 patients l’après-midi (c’est une moyenne effectuée sur les Centres-hospitaliers mais aussi les Ehpad et les maisons de retraite). 

Dans les services prenant en charge des personnes âgées, ces chiffres atteignent une infirmière pour 33 patients le matin et pour 38 patients l’après-midi (avec des pics à 51 patients en Ehpad) et une aide-soignante pour 10 patients le matin et pour 14 patients l’après-midi. 

« Au regard des résultats de cette enquête, les ratios de personnel semblent nettement inférieurs en France à ceux qui d’autres pays, notamment ceux qui ont légiféré« , explique la CFDT. Concernant les normes obligatoires en taux de personnel qui seraient fixées par la loi, les avis semblent partagés. Les professionnels, dans l’enquête, expriment un besoin d’élaboration de normes mais disent aussi qu’elles doivent être établies au plus près du lieu de travail. 

… et le dépassement du temps de travail

Plus d’un tiers (34,6%) des répondants ont indiqué avoir travaillé plus longtemps que la durée prévue, en particulier les infirmières et les puéricultrices. Dans 85% des cas, il s’agit de moins d’une heure supplémentaire sur la journée. La CFDT déplore que 45% des soignants concernés indiquent que ce temps ne sera ni payé ni récupéré et estime que cela peut contribuer au sentiment de non-reconnaissance. 

Le temps supplémentaire vise à réaliser des transmissions (45%), achever les soins en cours (30%), réaliser des tâches administratives (15%) ou pour s’occuper d’un patient en fin de service (8%). 

« Les personnels n’hésitent pas à faire du temps supplémentaire pour les transmissions orales qui concourent à la qualité des soins. Or, le temps destiné aux transmissions est réduit depuis les 35 heures et le turn-over des patients est plus important, en lien avec la diminution de la durée moyenne de séjour (DMS). Le contenu des transmissions orales est peut-être à questionner« , constate la CFDT. 

L’enquête a recensé 1482 professionnels (sur 2587 participants) ayant des heures à récupérer à hauteur de 68 heures en moyenne. 

La CFDT demande des investissements dans la santé

Pour la CFDT Santé Sociaux, des investissements dans la santé et le bien-être social seraient « essentiels pour la croissance économique et doivent constituer un élément clé des stratégies nationales de développement au service de l’éducation, de la prévention et de l’emploi« .

« Les témoignages des professionnels montrent une réelle souffrance que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer« . Pour le syndicat, la question des effectifs serait un des leviers qui doit permettre une amélioration des conditions de travail

Rédaction ActuSoins

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44 réactions

Niko Bro
3 octobre 2017

La CFDT qui négocie le poids des chaines…

Pauline Muñoz
3 octobre 2017

Mdr la cfdt

Nadia Caron
3 octobre 2017

Travaillant en ephad comme ide c 2ides pour 70residents(dont 15 en unite fermee) le matin matin mais 1ide pour l am

Eloise Pereira
3 octobre 2017

Lol elle est où la découverte ?
Franchement ce n est pas nouveau !

Maxime Wuttke
3 octobre 2017

1 IDE/jour pour 36 résidents, tous en unité fermée pour moi.

Sandrine Respaud
3 octobre 2017

Ouai et quand les collègues manifestent leur mal-être ils se font gazer ! Comme hier à paris ! Une honte !

Georges Couturier
3 octobre 2017

Témoignages accablants

Murielle Pinard
3 octobre 2017

1 Ide pour 67 résidents

Nathalie Rabiller
3 octobre 2017

La cfdt ? ce sont eux qui ont contribué à cet état de faits !

Veronique Leens
3 octobre 2017

En privé en psy quelle misère humaine de plus en plus de soignant hospitalisé

Anne Michèle
3 octobre 2017

On est tous en souffrance que ce soit hôpital ehpad et liberale aussi.

Mickaël Cheriah
3 octobre 2017

Il est devenu difficile voir même impossible d’accompagner, de soutenir, de soulager nos patients par nos paroles, nos gestes, et cela au nom de la rentabilité, de l’efficience, et des économies. C’est désolant, déboussolant, troublant. L’image que je me faisait de nos métiers de soignant s’est dégradée, et cela en 10 ans d’exercice.
Ce sentiment de culpabilité ressenti en fin de journée n’est pas normal.

Coraliie Deffein
3 octobre 2017

Ceci n’est pas nouveaux

Sassa Salou
3 octobre 2017

Marion Nette Hélène Joly on en parle?

Ingrid PB
3 octobre 2017

ET pas de ratio ide/ patient ca n’existe qu’en libéral cette notion de quota. Preuve qu’on profite bien eT qu’on presse comme un citron les ide en structure jusqu’à l’épuisement professionnel!… une honte…

Ingrid PB
3 octobre 2017

Oui mais on en parle enfin!!!!!

Coraliie Deffein
3 octobre 2017

Ingrid PB oui fins ya longtemp déja que il aurais du en parler fin bon vos mieux tard que jamais comme on dit

Marion Nette
3 octobre 2017

Oui je suis en souffrance

David Serra
3 octobre 2017

Les effectifs doivent dépendre du GIR de l établissement une personne en GIR 1 a besoin de temps et ce temps est nécessaire

David Serra
3 octobre 2017
Sassa Salou
3 octobre 2017

Je te comprends tellement..
Jeudi on va souffrir ensemble en mode desperate ???

Marion Nette
3 octobre 2017

Je vais me rêver le saut de vin je te le dis 🙂

Sassa Salou
3 octobre 2017

???? ne m’oublie pas

Amanda Chica
3 octobre 2017

Pauline Delbreuve

Pauline Delbreuve
3 octobre 2017

Amanda Chica on est en plein dedans. Enfin une ide pour 50 en ehpad ils sont gentils hein

Amanda Chica
3 octobre 2017

C’est clair !

Martine Chaillot
3 octobre 2017

Ah ! ceux qui roulent pour les patrons

Ingrid Ingrid
3 octobre 2017

Et le WE 1 POUR 60 dont 12 unité protégée

Alexia Calmels
3 octobre 2017

1 ide matin et 1 ide soir pour 80 résidents chez nous … C’est tellement frustrant de pas pouvoir faire son travail comme on aimerait le faire …

Bernard Dupont
3 octobre 2017

Oui aux normes…
Mais attention à leur niveau ! Et à leur financement….

Christel Lft
3 octobre 2017

Il faut en parler encore et encore ! Il n’y a que comme cela que l’on pourra améliorer les conditions de travail qui sont déplorables et inadmissibles ! Ils doivent être entendus et faire avancer les méthodes de travail pour que les soignants puissent être heureux au travail et promulguer des soins dans de bonnes conditions ! Partager

Nathalie Bourzeix
3 octobre 2017

Lis ca Catherine !!!!

Leroie Nadine
4 octobre 2017

CFDT !! La bonne blaaaague!

Morgann Mc Callann
4 octobre 2017

CFDT = Diarrhée

Richard Bertin
4 octobre 2017

C’est vrai a trop chercher le consensus ne récoltent souvent que des miettes et que de reculs concédés

Edwina Gouffrand
4 octobre 2017

Continuez comme ça tout passera privé et je pense que ce ne serai pas plus mal, il y aurait plus de sérieux, moins de laxisme, les gens non qualifiés resterai à leurs postes et il y aurai moins de conneries de faites aussi….. Il faut plus de personnel qualifiés, plus de matériel pour pouvoir faciliter le travail il y aurai moins d’AT . Et arrêter de mettre des gens aux soins alors qu’ils n’ont jamais fait ça, par exemple les CAE et CUI!!!

Edwina Gouffrand
4 octobre 2017

Continuez comme ça tout passera privé et je pense que ce ne serai pas plus mal, il y aurait plus de sérieux, moins de laxisme, les gens non qualifiés resterai à leurs postes et il y aurai moins de conneries de faites aussi….. Il faut plus de personnel qualifiés, plus de matériel pour pouvoir faciliter le travail il y aurai moins d’AT . Et arrêter de mettre des gens aux soins alors qu’ils n’ont jamais fait ça, par exemple les CAE et CUI!!!

Richard Bertin
4 octobre 2017

Public privé faut il encore les opposer? Mieux loti le privé?

Richard Bertin
4 octobre 2017

Public privé faut il encore les opposer? Mieux loti le privé?

Charlene Chacha
4 octobre 2017

J’AIME .. quand on propose à une infirmière intérimaire de prendre en charge un Ehpad de plus de 80 résidents avec Unité fermé Alzheimer , SEULE , un dimanche de 7h à 19h non stop . Et donc , je dois veiller à la sécurité de tous ce petit monde là ? Ba biensur

Rachel Bey
4 octobre 2017

ça n’empêche que ça fait des annés qu’on le dit et pourtant, il y a encore des nouvelles diplomées qui rentrent dedans pour le salaire. Nous ne sommes pas être là pour gagner plus mais pour procurer plus de bien être aux patients, là est le salaire véritable, un peu de bonheur à ces personnes qui vont bientot mourir. SI c’est pour l’argent, alors ne vous plaignez pas

Rachel Bey
4 octobre 2017

moi, je continue à essayer de faire ce pourquoi j’ai choisi ce métier, quite à finir plus tard et me faire mal voir, c’est tout

Sandrine Respaud
4 octobre 2017

Lol pour l’argent ? Infirmière ? Je ne sais pas où vous bossez mais les infirmières en général se plaignent plus de leurs conditions de travail que du salaires !

Michelle Foussereau
5 octobre 2017

?

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