Le milieu de la psychiatrie s'insurge contre de nouvelles directives

Rédaction ActuSoins
4 janvier 2018 @ 11 h 08 min

[ACTUALISATION . 4 janvier 2018, 13H] : Ce jeudi matin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn,  a désavoué l’Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur en lui demandant de retirer sur le champ la lettre directive qu’elle avait adressée aux directeurs d’hôpitaux psychiatriques de sa région.

Le syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) s’opposent, dans un communiqué commun, à ce que les agences régionales de santé (ARS) puissent demander aux hôpitaux de faire signer par les patients les notifications d’obligation de quitter le territoire émises par les préfectures. 

La réaction du SPH et de l’USP fait suite, notamment, à une instruction donnée par l’ARS PACA, datée du mois de décembre. Destinée aux directions d’hôpitaux des Bouches-du-Rhône, celle-ci indique que les établissements psychiatriques devront faire signer des notifications de quitter le territoire pour les patients hospitalisés sous contrainte et en situation irrégulière. 

« Cette collusion entre des agences chargées de la santé et des décisions de police intérieure est déjà regrettable, mais l’utilisation en SDRE pour repérer et contrôler des personnes non désirées sur le territoire, est très inquiétante. La consigne donnée aux personnels soignants de devenir des agents administratifs pour le compte du Ministère de l’Intérieur est de plus inacceptable« , s’indignent l’Union Syndicale de la Psychiatrie et le Syndicat des Psychiatres de France. 

« Irrémédiablement placée entre le marteau et l’enclume, la psychiatrie publique, toujours suspecte pour l’opinion de jouir d’un excès de pouvoir, doit d’un côté mettre fin aux mesures sécuritaires, et devrait de l’autre, devenir auxiliaire de la (non) politique d’immigration, en faisant fi de l’état psychique des patients dont ils ont l’obligation de s’occuper et abandonner toute référence à la déontologie médicale et à l’éthique des soins« , ajoutent les syndicats. 

Et de préciser, pour faire annuler ce type de directive :  « L’USP et le SPH n’ont pas l’intention de collaborer à de tels mélanges des genres : il est indispensable de définir les espaces d’intervention respectifs entre Ministère de l’Intérieur et Ministère de la Santé dont relève, jusqu’à preuve du contraire, la psychiatrie française« . 

Rédaction ActuSoins

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11 réactions

Béatrice Tardy
4 janvier 2018

En droit français un patient écroué mais hospitalisé est très bien traité ce qui est normal avant un transfert en hôpital carcéral qui peut être long. Pourquoi devrions appliquer des règles totalement injustes aux patients réfugiés ? C’est choquant et contraire à l’éthique des soignants.

Ingrid PB
4 janvier 2018

Et puis quoi encore?????

Ingrid PB
4 janvier 2018

Pincez moi je rêve!!!…

ActuSoins
4 janvier 2018

[ACTUALISATION DE L’ARTICLE ] : La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vient de désavouer l’Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte-d’Azur en lui demandant de retirer sur le champ la lettre directive qu’elle avait adressée aux directeurs d’hôpitaux psychiatriques de sa région.

Béatrice Tardy
4 janvier 2018

Quel bordel.

San Dra
4 janvier 2018

WTF ??????

Francis Tachot
4 janvier 2018

les établissements de santé connaissent les démarches à faire pour se faire régler les dépenses de santé engagées pour soigner les personnes en situation irrégulière

Francis Tachot
4 janvier 2018

les établissements de santé connaissent les démarches à faire pour se faire régler les dépenses de santé engagées pour soigner les personnes en situation irrégulière

Sandrine R-gslt
4 janvier 2018

Elo Die…

Sandrine R-gslt
4 janvier 2018

Elo Die…

Marie-odile Barthelemy
5 janvier 2018

Non, la délation c’est pire que tout, ce n’est pas compatible avec la fonction de soignant.

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