IADE : une décision d'équivalence qui passe mal

Rédaction ActuSoins
11 janvier 2018 @ 13 h 20 min

Accorder, sous condition de la validation d’un stage de trois semaines, une équivalence IADE à une infirmière ressortissante portugaise, ne possédant à priori pas les pré-requis et le niveau pour exercer la spécialisation ? Les syndicats SNIA et UFMICT-CGT s’indignent d’une telle décision, prise par la DRJSCS (Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports et de la Cohésion Sociale) de Nouvelle Aquitaine et soulèvent de nouveau la question de la procédure de reconnaissance des diplômes infirmiers spécialisés étrangers en France. 

La DRJSCS Nouvelle Aquitaine, à travers sa commission d’autorisation d’exercice, a donné suite à un dossier présenté par une titulaire du diplôme d’infirmière portugais souhaitant exercer la profession d’infirmier-anesthésiste sur le territoire français. La commission a statué dans le sens d’une reconnaissance des qualifications professionnelles sous couvert de la validation d’un stage de trois semaines. 

Le hic? Cette décision ne respecterait pas la réglementation en vigueur et poserait notamment « un problème au niveau de la sécurité des patients« , expliquent, dans une lettre adressée au directeur de la DRJSCS de Nouvelle Aquitaine  dont ActuSoins a eu copie, le SNIA et l’UFMICT-CGT. 

« Après vérification auprès des autorités de santé du gouvernement portugais et de l’Ordre National Infirmier portugais (Ordem dos Enfermeiros), il apparaît qu’il n’existe pas dans ce pays de spécialité d’infirmière-anesthésiste ou fonction d’infirmier-anesthésiste sous quelque forme que ce soit », ajoutent les syndicats, qui notent que par ailleurs, le Portugal n’est pas membre de l’IFNA (International  Federation of nurses anesthesists) regroupant les organisations d’infirmières-anesthésistes dans le monde. 

« Ce constat aurait dû mener les services de la DRJSCS à refuser le dossier présenté au titre de sa non-conformité« , remarquent les syndicats. En effet, il n’est pas possible de faire reconnaître des qualifications professionnelles acquises dans un pays où la profession et la fonction n’existent pas. 

« Cela contrevient au principe même de la directive européenne selon lequel le dispositif de reconnaissance des qualifications professionnelles concerne les personnes ayant acquis leurs qualifications professionnelles dans un Etat membre et souhaitant l’accès à la même profession et d’exercice de cette profession dans un autre Etat membre« , ajoutent-ils. 

Selon les syndicats, l’infirmière portugaise concernée aurait suivi, après l’obtention de son diplôme d’infirmière, une formation complémentaire pouvant s’apparenter aux diplômes universitaires français (DU) sur le thème de l’anesthésie réanimation. « Ce type de contenu suivi en formation à temps partiel est, dans le contexte local, délivré dans un objectif informatif et non formateur. Il ne saurait remplacer la formation de spécialité d’infirmière-anesthésiste graduée Master en vigueur en France pour accéder au titre d’infirmière-anesthésiste », expliquent le SNIA et l’UFMICT-CGT. 

Un dispositif d’équivalence qui pose question 

La profession d’infirmier anesthésiste (IADE) fait partie des professions réglementées. A ce titre, l’exercice de cette profession nécessite une autorisation préalable. Le droit français, en accord avec la réglementation européenne, permet l’exercice de la profession sur le territoire national à des professionnels ressortissants de l’Union Européenne ou de l’espace économique européen. Cet exercice est assujetti à une autorisation d’exercer délivrée par les DRJSCS. Pour les IADE, comme pour tous les infirmiers spécialisés, cette autorisation n’est pas automatique et nécessite une procédure de validation avec présentation devant une commission placée sous l’autorité d’une DRJSCS. 

« Cette procédure est loin d’apporter les garanties nécessaires au maintien de la sécurité des soins en anesthésie et nos organisations syndicales constatent et dénoncent depuis plusieurs mois de très graves lacunes« , expliquent les syndicats dans leur lettre. 

Et de demander au directeur de la DRJSCS d’étudier le dossier « dans de plus brefs délais » et de « prendre d’urgence toutes les mesures qui s’imposent afin de garantir le maintien de la sécurité en anesthésie sur le territoire national« .

 

M.S

 

Reconnaissance des diplômes infirmiers internationaux : lire aussi Formation initiale à l’étranger / Pourquoi? Pourquoi pas ?

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46 réactions

Sylvie Depoire
11 janvier 2018

ça promet ; du grand n’importe quoi ??? on manque donc tant que ça d’IADE ?? 2 années d’études contre une équivalence de 3 semaines ??? bonjour les accidents d’anesthésies

Nadia Caron
11 janvier 2018

Et dire qu’a yne epoque je voulais passer le diplome d’IADE en promotion professionel mais pas de financement par l employeur car trop cher. On tourne vraiment sur la tete di maintenant 3 semaines de stage sufgisent je vais me faire naturaliser portugaise

Sourire Entetté
11 janvier 2018

Et dire que quand tu fais une spé de 1 an type siamu et 1 an encore type en anzsthesiologie en Belgique
La drjscs demande généralement 6 mois de stage en service type réanimation pour envisager une équivalence d IADE en France … C’est du n’importe quoi
C’est un DU pas une formation complète … Allez demain je regarde il était une fois la vie sur France 4 et je vais devenir Dr dans ce cas

Georges Couturier
11 janvier 2018

Non non non. On ne peut accepter de transiger avec les formations et les diplômes. C est déplorable

Jluc Suteau
11 janvier 2018

J’ose espérer qu’il ne s’agit que d’une fausse nouvelle car dans le cas contraire il faut porter cette mesure devant les instances susceptibles d’annuler une telle absurdité

Isabelle Vivien
11 janvier 2018

De qui se moque t’on ?

Isabelle Vivien
11 janvier 2018

Allez ! Encore plus fort ! Cômme on est en train de supprimer les iade des samu !

Pascaline Ermann
11 janvier 2018

à part prendre le risque de mettre les patients en danger on va rien y gagner

Jean-Marc Sherpa
12 janvier 2018

C est grave.!!!!

Véronique Blino
12 janvier 2018

Tout cela n’est pas nouveau. En 2008 alors que j’étais à l’école d’Ibode, l’hôpital de Chateaudun avait 2 IDE Slovaques l’une avait fait un stage de 3 semaines pour avoir l’équivalence IBODE, l’autre avait choisi d’entrer à l’école d’IADE mais elle s’était rapidement retrouvée en difficultés

Tania Ferreira
12 janvier 2018

une harmonisation des pratiques/diplômes européennes, et cela metteras l’ensemble des infirmiers (spé ou pas) sur un pied d’égalité ! Il ne faut pas penser que ce n’est qu’en France que l’on forme de « bonnes » IDE,…

Miguel Roberto
12 janvier 2018

La formation initiale d’infirmière au Portugal est d’excellente qualité et ce n’est pas cela que les Iade de France remettent en cause. C’est que la Spécialité d’Iade n’existe pas au Portugal et que par conséquent, il ne peut y avoir d’équivalence accordée en France pour une infirmière portugaise. Or, une ARS a oublié ce « petit » détail en acceptant le dossier de cette infirmière portugaise. Voilà la raison de la colère…
Bom dia

Mohamed Jay
12 janvier 2018

Amandine t’es sérieuse?? T’as pas le niveau!

Viginti Centum
12 janvier 2018

Tant que nous y sommes , pourquoi pas un DE obtenu dans une pochette surprise Kinder ?

Gregory Dallain
12 janvier 2018

2 ans à en chier versus 3 semaines de stage ? On voit bien que ceux qui ont pris cette décision n’ont jamais mis les pieds dans un bloc et ne connaissent pas l’exigence de cette spécialité pour assurer une sécurité des soins… Il en est de même pour beaucoup de décisions… Le système de santé part en couille car les administratifs ont pris le pouvoir et n’ont pas conscience des besoins des soignants pour une prise en charge de qualité et sécurité… Seul l’argent compte… Nous pouvions être fiers autrefois d’avoir le meilleur système de santé au monde… Mais ça c’était avant…

Tania Ferreira
12 janvier 2018

C’est bien pour ces raisons là, que j’évoque une harmonisation des diplômes Européens ! …Le consensus ou le corporatisme des IADEs sont ils prêts pour cela !?

Miguel Roberto
12 janvier 2018

Nous n’avons pas le choix que de faire face à une harmonisation des diplômes européens et la venue d’infirmiers ou infirmières européens qui exerceront en France à l’image des « Plombiers polonais » que l’ont a connu il y a quelques années…. Maintenant, les pare-feux que les corporatistes Iades de France veulent maintenir, c’est pour toujours pouvoir répondre OUI à une question simple: « Est ce que je peux être anesthésié sans crainte par cette personne ? »… Nous souhaitons rester garants de cette formidable sécurité en anesthésie obtenue et nécessaire aujourd’hui en France.
Cordialement

Laure Castagné
12 janvier 2018

Scandaleux. On brade désormais la sécurité des patients. Une honte !!!!

Raphaël Carli
12 janvier 2018

Legorafi est de plus en plus désopilant .

Delphine Desvignes
12 janvier 2018

Oui OK mais 3 mois contre 2 ans d’études loin d’être faciles ???

Delphine Desvignes
12 janvier 2018

Pourquoi pas 6 mois de formation pour faite médecin généraliste, dentiste ou detmato…mais où ça le monde ?? On brade notre santé et sécurité .

Aleks Jakk
12 janvier 2018

Pas 3 mois, 3 semaines de stage….

Tania Ferreira
12 janvier 2018

J’ai l’utopie de croire que les infirmiers anesth souhaitent le meilleur pour l’ensemble des patients européens et non pas que les Français. Alors pourquoi garder une « expertise française », ne faut-il pas l’étendre aux pays !? Le savoir n’est bon que si l’on le partage. Un master infirmier en anesthésie, ne pourrait-il être travailler et mis en place par les IADES eux-mêmes. Je soumet juste une idée d’évolution…

Laurence Lolie Monteils
12 janvier 2018

je pense que je vais demander la nationalité portugaise…..

Miguel Roberto
12 janvier 2018

La réingenierie du diplôme d’état d’Iade a été menée à son terme par les Iades en 2011 et la formation est reconnue Master 2 depuis 2012…. On a donc évolué en ce sens depuis 6 ans maintenant…. Le seul problème que nous rencontrons au jour d’aujourd’hui c’est la rémunération qui n’a pas été portée à la hauteur du niveau bac+5…..

Carina Guerreiro
12 janvier 2018

Au Portugal existent plusieurs spécialités, pas que 4 comme en France! D’autant plus on forme des très bons professionnels et notre DE est de 4 ans, diplôme universitaire! Avant de jeter quoi que ce soit à la nationalité on s’assure de la véracité! Je ne pense pas que ce soit le cas là!

Jean-Marc Serrat
12 janvier 2018

Le DE d’infirmière est effectivement obtenu après une formation de 4 ans et cette formation est de très bonne qualité. Rassure toi les syndicats SNIA et UFMICT-CGT se sont correctement renseignés.
Mais là il est question de la profession et de la fonction d’IADE

Margot Sail Bourge
12 janvier 2018

C’est sympa mais ça fait grossir le Kinder ?

Peste Sournoise
12 janvier 2018

Tu réagis en tant qu’infirmière ou en tant que portugaise ? 😉

Viginti Centum
12 janvier 2018

M’en fiche … Je fais la chaise et du pilate en salle 😉

Bruno Philibien
12 janvier 2018

Les iades sont prêt a une harmonisation . D ailleurs la formation française est mise en avant . D ailleurs nous sommes adhérents à IFNA. Comme d autres collègues européens.
Nous sommes sur une convergence.
Hors dans le cas du Portugal.
La formation sanctionnee par un diplôme est inexistante. Le Portugal est absent de IFNA.
Il ne s’agit pas de corporatisme franchouillard.mais de défendre un niveau de compétences. Et de mettre tout le monde au plus haut niveau d excellence que l on peut espérer.dans le but de répondre à l exigence de soins et de préparer nos métiers aux demandes de démain.

Bruno Philibien
12 janvier 2018

Et dans le cadre de la maquette.LMD.

Vincent EH
12 janvier 2018

Il n’existe pas d’équivalence à la formation d’IADE au Portugal. Point.

Bruno Philibien
12 janvier 2018

Carina guerreiro.Le diplôme ide portugais est de très bonne qualité. Encore une fois cela n A Rien à voir. La pratique anesthésisque n est pas la même .
Question.une ide portugaise peut elle endormir seule mX pour une PTH dans la salle y….
La formation au Portugal n existe pas . Pour aboutir à ce modèle.

Bruno Philibien
12 janvier 2018

Exact?

Bruno Philibien
12 janvier 2018

« Seul « est le raccourci…..
BREF au Portugal une ide est elle habilite a endormir un patient?

Amandine Leite da Rocha
12 janvier 2018

Mdr finger in the nose moha ???

Caroline Fournier
12 janvier 2018

bien d’accord avec toi c’est scandaleux et incompréhensible.

Tania Ferreira
12 janvier 2018

Me voilà moins ignorante. Merci Bruno Philibien et Miguel Roberto ?

Solanjah Gonzales
13 janvier 2018

Donc en gros comme il n’existe pas de spécialité IADE au portugal, se sont les médecins qui réalisent les anesthésies ?

Jean-Marc Serrat
13 janvier 2018

Et la nationalité portugaise, Carina Guerreiro n’est pas la « cible » ni cette infirmière portugaise en tant qu’individu.

Maria Jitomirskaia
15 janvier 2018

Oui, comme dans de nombreux autres pays. La fonction d’infirmier(e) anesthésiste n’existe pas dans beaucoup de pays du monde, où ce sont des médecins ou d’autres auxiliaires médicaux qui réalisent des actes d’anesthésie. Par ailleurs, même dans les pays où le métier d’infirmier(e) anesthésiste existe, il y a une grande disparité dans les compétences et le niveau d’autonomie de ces professionnels. À titre d’exemple, aux États-Unis il y a des états où les CRNA (certified registered nurse anesthesist) peuvent exercer de manière totalement indépendante (en assurant leurs consultations d’anesthésie, le per-op et le post-opératoire, tous les actes s’y rapportant (voies centrales, ALR etc); il y a la Russie où les infirmier(e)s anesthésistes ont essentiellement une fonction logistique de gestion de matériel et pharmacie pour le domaine d’anesthésie et n’ont aucune compétence technique supplémentaire.

Francine Maresch
15 janvier 2018

C’est ça l’avenir : déclasser, fragiliser toutes les professions : c’est l’ubérisation le grand projet à Macron !

Seb Gonzy
15 janvier 2018

Sylvain Garnier

Sylvain Garnier
15 janvier 2018

N importe quoi !

Seb Gonzy
15 janvier 2018

Sylvain Garnier mais où va t-on…!

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