Dans les Yvelines, un « bus PMI » va à la rencontre des ruraux

Emilie LAY
27 février 2018 @ 13 h 13 min

Depuis janvier 2017, un bus de protection maternelle et infantile sillonne les Yvelines rurales. Une consultation pédiatrique mobile, au plus près de la population.

Infirmière puéricultrice, Anne Blanchard accueille les patients dans ce bus de la PMI des Yvelines

Infirmière puéricultrice, Anne Blanchard accueille les patients dans ce bus de la PMI des Yvelines. © Emilie Lay.

Sur la route, des villages succèdent aux champs. Infirmière puéricultrice, Anne Blanchard prend ce matin la direction de Bonnières-sur-Seine. Un mardi sur deux, le bus de la protection maternelle et infantile (PMI) des Yvelines se gare dans cette ville de moins de 5 000 habitants. L’équipe du bus, qui compte également une pédiatre et un chauffeur, répète chaque jour le rituel : placer les cales, allumer le chauffage – ou la climatisation – déployer les marchepieds,… Les consultations n’ont pas encore commencé. Cependant une passante frappe déjà à la porte, en quête d’informations. Le véhicule rose « flashy » se voit de loin.

Depuis le début de l’année 2017, ce camping-car affrété par le conseil départemental circule dans neuf communes rurales des Yvelines : Bonnières-sur-Seine, Jouars-Pontchartrain, Beynes, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Septeuil, Maule, Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Bréval et Ablis. Il s’arrête à tour de rôle dans chacune d’elles, pour toute une journée de consultations à destination des enfants de zéro à six ans.

Le chauffeur accueille les familles et gère la salle d’attente, prêtée par la municipalité. A Bonnières-sur-Seine, c’est une pièce du centre culturel avec des bacs en tissu de couleurs vives remplis de jouets, des tapis de jeu et quelques magazines pour les parents.

Le chauffeur accompagne ce matin Ioana et son petit Cassian, venus pour le bilan des cinq mois. A l’intérieur, le véhicule est séparé en deux espaces : un pour la consultation infirmière, le second pour la consultation médicale. Sur la petite table de camping-car qui fait office de bureau médical, des tampons, le carnet de santé ouvert et une petite voiture.

Soins de proximité

Voilà trois fois que Ioana et Cassian consultent ici. La PMI de Mantes-la-Jolie, centre le plus proche, est distante de 15 km environ. « Je ne veux pas prendre le train avec le bébé. Il est encore trop petit », explique la jeune mère. Anne Blanchard abonde : « les parents apprécient de venir avec leur bébé en poussette. Et ils sont contents de retrouver toujours la même équipe. »

Redéployer une offre de proximité, c’est en effet ce qui a présidé à la création de cette PMI mobile. Un vœu largement exprimé lors des réunions publiques des Assises de la ruralité des Yvelines de 2015. « Le sud et le centre du département sont très étendus et beaucoup d’habitants ne sont pas véhiculés », rapporte aujourd’hui l’infirmière. Se rendre en centre de PMI a un « coût non négligeable » en temps et en argent, complète Christine Petit, la pédiatre. Il est par ailleurs difficile aux familles étrangères ne parlant pas bien le français de prendre les transports en commun. » Cette initiative intervient aussi dans un contexte de réorganisation de l’ensemble du service de PMI. Depuis 2015, près des deux tiers des 63 centres de PMI du département ont fermé.

Les lieux de passage ont été choisis « de sorte qu’aucun village des Yvelines ne se trouve à plus de vingt minutes en voiture d’un centre ou du bus PMI, indique la docteure Chantal Riols-Fonclare, directrice du Pôle santé pour le territoire d’action départementale Centre Yvelines. Nous avons aussi tenu compte de la densité médicale, de la desserte par les transports en commun et du nombre annuel de naissances. »

Raccourcir les délais

Pour le petit Cassian, cinq mois, c’est l’heure du vaccin méningococcique C. © Emilie Lay.

Dès novembre 2016, l’infirmière et le chauffeur se sont fait connaître auprès des mairies. En parallèle, le département et les municipalités ont signé des conventions pour le prêt de salles d’attente. « Il a d’abord fallu nous assurer que ces dernières étaient adaptées à l’accueil d’enfants, sans dangers pour eux », rappelle Chantal Riols-Fonclare.

En mai, la file active était de 236 enfants. « Nos consultations grossissent au fur et à mesure », se félicite Anne Blanchard. La patientèle reste tout de même plus modeste que dans les centres de PMI engorgés. « Nous donnons donc beaucoup de temps dans le bus : une demi-heure par patient », précise sa collègue pédiatre.

Cette consultation mobile permet en outre de raccourcir les délais de rendez-vous, avance Anne Blanchard : « à Mantes-la-Jolie, par exemple, il y a quatre mois d’attente. Nous pouvons mieux répondre aux petites urgences de PMI. Et décharger un peu les centres. »

C’est ainsi que le petit Sacha a rejoint la patientèle du bus. Face à ses pleurs nocturnes inexpliqués et ses fréquentes régurgitations, Mélissa, sa mère, a obtenu un premier rendez-vous en urgence. « C’est un bébé qui demande beaucoup d’attention et il n’y a pas beaucoup de temps pour maman », soupire-t-elle.

« Comprendre chaque culture »

Poids, taille, tour de tête, alimentation,… la consultation infirmière s’achève. Anne Blanchard à droite) passe le relais à la pédiatre. © Emilie Lay.

La pédiatre et l’infirmière la questionnent longuement sur le sommeil et l’alimentation du bébé. Ecoute, aide à la parentalité… La prise en charge est exactement la même qu’en centre de PMI.

La diversité en plus. « A Bonnières, il y a beaucoup de précarité, de personnes immigrées. Dans les autres villes, les populations sont encore différentes. Je peux maintenant prendre le temps de comprendre chaque culture parentale », apprécie Anne Blanchard, qui exerçait jusque-là dans un service d’Urgences pédiatriques.

Avec un écueil : les intervalles de quinze jours minimum entre chaque consultation. Mais lorsque cela s’avère nécessaire, l’équipe du bus peut faire appel aux puéricultrices de secteur des centres de PMI. « Nous leur adressons les enfants en cas d’inquiétude sur une prise de poids par exemple ou de besoin de reparler de l’alimentation, indique Christine Petit. Elles font des visites à domicile. »

Reste à populariser ce service. Après la tournée des boulangeries et pharmacies de chaque ville d’étape, l’équipe du bus a rencontré en mai la cadre de santé de la maternité de Mantes-la-Jolie. Objectif, informer les accouchées de l’existence du bus. En bannissant l’idée reçue d’une PMI réservée aux seuls publics en difficulté.

Emilie Lay

Actusoins magazine pour infirmier infirmière hospitalière et libéraleCet article est initialement paru dans le n°25 (juin 2017) d’ ActuSoins Magazine.

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57 réactions

1 mars 2018

Lise Pauwels

1 mars 2018

Mélanie Pauline

1 mars 2018

Cin Dy Truj

1 mars 2018

Han carrément !!!!!!

1 mars 2018

Lucile Bourne

1 mars 2018

Aurore Faessel c’est pour toi ça

1 mars 2018

Manon Marie

1 mars 2018

Soso Macaron Delphine Bonnefond Ambre Mazeyrat Ame En Dix Noeuds

1 mars 2018

Anne-gaelle Stienne pour faire ton stage ^^

1 mars 2018

Waouh c super!

1 mars 2018

Cin Dy en même temps niveau rurale à saint etienne on repassera ?

1 mars 2018

Mais euhhhhhhhhh je ne perds pas espoir de trouver vers mon trou du cul du monde !!!!! Non mais !!! ??
Et puis si tu veux on fera un rural en st cyp et ste Agathe ??

1 mars 2018

Julie Pierson passe le permis bus et après tu feras ça près de chez toi

1 mars 2018

Oh trop bien

1 mars 2018

Miléna Gagnant

1 mars 2018

Projet avant d’avoir tes triplées ??

1 mars 2018

Marie Prt heuuuuuu ?

1 mars 2018

Du coup t’auras besoin du permis bus pour elles aussi ?

1 mars 2018

Marie Prt je vais convulser

1 mars 2018

Ça fait une de plus que les jumelles ??

1 mars 2018

Des triplées c’est bien ? et comme ça on sera tes nounous officielles : une à toi, une à Marie et une à moi ?!
(En mode je tape l’incruste)

1 mars 2018

Oui bonne idée Elise Etienne on sera des tatas au top pour tes triplées ?

1 mars 2018

Ouiiiiiiii ?

1 mars 2018

Non mais les filles ça va aller je pense ?

1 mars 2018

Oh alleeee juliiiie on s’en occupera bien tkt ?

1 mars 2018

Et pourquoi moi et pas vous ??? ?

1 mars 2018

Euh moi j’ai déjà donné ?

1 mars 2018

Parce que c’est ton tour, mariage, maison … et triplées mdrrr

1 mars 2018

Pas pour les triplés Élise ?

1 mars 2018

Y’aura assez de chambres pour qu’on dorme sur place Marie Prt

1 mars 2018

Ouiiii parfait nounou à domicile ! ??

1 mars 2018

Heuuuuu je suis pas sur que Dimitri Letondor soit pour les triplés ?

1 mars 2018

Ah oui non les triplés je passe mon tour ?

1 mars 2018

On lui a pas demandé son avis d’abord ?

1 mars 2018

Heu non pas d’accord du tout

1 mars 2018

Même si vous en avez qu’un on s’installe quand même chez vous et on alterne la garde 1 jour sur 2 avec Elise Etienne ?

1 mars 2018

On a pas assez de chambre : 1 pour Marie et Flo, 1 pour come , 1 pour Élise et Baptiste …. et une pour nous donc pas de triplés ?

1 mars 2018

Ouais ? mais on vous laisse les nuits hein ?

1 mars 2018

Elise Etienne ça m’allait pour les nuits ?? tu sais comment faire toi en plus ?

1 mars 2018

Moi juste le jour ça me va bien ?

1 mars 2018

On se ré-habitue très bien à redormir des nuits complètes ?

1 mars 2018

Ou tu envoies Dimitri la nuit ?

1 mars 2018

J’aime l’idée ?

1 mars 2018

Caroline Ogl Lol

1 mars 2018

On se calme s’il vous plaît

1 mars 2018

Bon effectivement il a pas l’air trop d’accord… c’est la faille dans notre plan Marie Prt

1 mars 2018

Bonne idée ??

1 mars 2018

Estelle Billard

2 mars 2018

oh puree Delphine mais oyiiii! cest ca qu’il nous faut!

2 mars 2018

???je nous vois bien dans la pampa en bus

2 mars 2018

Alexia Ortolani Or Nella c’est ça que je veux faire !!!

2 mars 2018

Le top !!!

3 mars 2018

Eh ben allez Flavie JoDe , lance toi !

3 mars 2018

Ouais c’est super comme truc !

4 mars 2018

Justine Hammouni pas mal l’idee

4 mars 2018

Juliette Nv Viens on fait ça

4 mars 2018

Dès qu’on a notre diplôme ?

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