Réforme des retraites : prise en compte de la pénibilité et fin de carrière aménagée pour certains soignants

Rédaction ActuSoins
12 décembre 2019 @ 9 h 48 min

Une prise en compte de la pénibilité et une mise en place d’une fin de carrière aménagée pour des infirmiers et des aides-soignants du public ont été annoncées hier par le premier ministre, Edouard Philippe, lors de sa présentation des grandes lignes du projet de réforme des retraites. 

© M.S / ActuSoins

« Nous allons étendre et améliorer la pénibilité selon des critères qui seront les mêmes pour tous« , a annoncé Edouard Philippe, lors de sa troisième grande intervention sur cette réforme. En donnant l’exemple des infirmiers en catégorie A qui travaillent la nuit, il a assuré que 25% des professionnels AS et IDE pourront partir jusqu’à 2 ans plus tôt, comme le reste des des Français ayant « un métier usant« . 

Le hic? Aujourd’hui, les aides-soignants dans le public peuvent partir en retraite à 57 ans, sous conditions. Or, les deux années de remise se calculeraient à partir de l’âge légal universel de départ à la retraite, c’est-à-dire, 62 ans. Les soignants concernés devraient donc poursuivre jusqu’à 60 ans minimum. Soit trois années de plus qu’à présent.

« C’est totalement inacceptable. On ne peut pas être d’accord avec ça« , a réagi Patrick Bourdillon, secrétaire général de CGT Santé, dans un entretien accordé au site du quotidien Le Parisien.  

« Le départ anticipé ne se calcule pas uniquement sur ces critères. Les aides-soignants ont des horaires instables et sont mobilisables 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le fait qu’ils soient confrontés à la maladie et à la mort doit aussi être pris en compte« , a-t-il ajouté. 

Patrick Bourdillon s’interroge aussi sur le dispositif de financement d’un temps partiel en fin de carrière pour ces personnels, sans perte de revenu. « C’est une bonne chose dans l’absolu, mais qui va être choisi? Et comment?« 

Les générations nées avant 1975 pas concernées

Pour l’ensemble de la réforme (voir encadré), le premier ministre a indiqué que les jeunes générations qui entrent sur le marché du travail à partir de 2022 « intégreront directement le système« . 

Pour les actifs, « rien ne sera changé pour ceux qui sont à moins de 17 ans de leur retraite, c’est-à-dire sont nés avant 1975 qui auront 50 ans en 2025« , a-t-il assuré. 

Pour les autres actifs, la transition « sera très progressive« . « Toute partie de carrière effectuée jusqu’à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les ancienne règles. Seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel« . La première génération concernée est celle de 1975 qui prendra sa retraite « vers 2037« . Elle aura « encore 70% de sa retraite calculée selon l’ancien système« . 

Rédaction ActuSoins (avec le Parisien et APM)

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Les grandes lignes du projet de réforme des retraites

Fin des régimes spéciaux : les régimes spéciaux seront supprimés. Le système sera donc universel, commun à tous. Le futur dispositif se fondera sur un système par « points » et non plus sur des trimestres « ce qui fera que le travail paye davantage puisque chaque heure travaillée ouvrira des droits », a estimé Edouard Philippe. Selon le premier ministre, « pour des millions de fonctionnaires la réforme sera une avancée majeure puisque leurs primes leur permettront d’acquérir des droits ». 

Pension minimale à 1000 euros : pour une carrière complète au SMIC. Le minimum de pension « sera garanti par la loi à 85% du Smic dans la durée et évoluera comme celui-ci ». Des dispositions seront également prises en faveur des « Français qui ont des carrières heurtées » avec des points alloués pour compenser les périodes de chômage et de maladie ainsi que pour « chaque heure travaillée ». Le gouvernement entend compenser la maternité à 100% et accorder à la mère 5% de points supplémentaires pour chaque enfant, ce, dès le premier enfant, ou encore « maintenir et améliorer le système de réversion pour celles qui ont perdu leur conjoint ». 

Départ anticipé : les professionnels qui ont commencé à travailler avant l’âge de 20 ans pourront continuer de partir deux ans avant les autres. Certaines professions « pénibles » sont aussi concernées. 

Âge « d’équilibre » de 64 ans : si l’âge légal de départ à la retraite est maintenu à 62 ans, le gouvernement compte instaurer un âge d’équilibre de 64 ans en 2027, avec un système de bonus-malus au-dessus de l’âge légal de 62 ans. 

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