Il manque 8% d'infirmiers dans les hôpitaux de l'AP-HP

Rédaction ActuSoins
28 avril 2022 @ 14 h 18 min

15% des lits des hôpitaux de l’AP-HP sont fermés par manque de personnel, a expliqué le directeur général de l’institution, Martin Hirsch, mercredi sur France Info. 

Martin Hirsch

Capture d’écran France Info

Interrogé sur la situation de l’AP-HP, Martin Hirsch a répondu que le manque de personnel créé de gros problèmes d’organisation : « On est perpétuellement sur la brèche. On ne tourne pas comme on devrait tourner« . 

« D’habitude, on a à peu près 4% ou 5% de nos lits qui ne sont pas ouverts, parce qu’il y a un problème ponctuel ou parce qu’on désinfecte. Depuis six mois, ça oscille entre 14% et 16%« , a-t-il ajouté. 

Il a expliqué que l’institution « essaye de ne pas fermer de services« , mais que « beaucoup de services ont la moitié, à peine deux tiers de leurs lits ouverts »

Lits d’hospitalisation

« Dans nos urgences, ça va à peu près, il se trouve que l’on a pris les mesures en 2019 pour augmenter les effectifs« , a-t-il souligné. En revanche, « ça frotte beaucoup » sur les lits d’aval, « même si on fait des efforts considérables d’adaptation ces derniers mois« , a-t-il considéré. 

Attractivité

Pour Martin Hirsch, « le modèle sur lequel on a construit l’hôpital, qui était bien adapté à la fin du XXe siècle, n’est plus adapté aujourd’hui ». Par exemple, « quand les infirmières sortant de l’école préfèrent l’intérim, en choisissant le jour où elles travaillent, plutôt que de prendre un emploi stable, c’est qu’il y a un problème« , a-t-il estimé. 

« J’étais dans un service d’urgence à Lariboisière hier, les médecins urgentistes peuvent, s’ils viennent comme intérimaires, gagner pendant le week-end 3.500 euros« , a-t-il aussi expliqué. Le système devient « complètement désorganisé, sauvage, c’est comme s’il y avait l’ubérisation au milieu du statut de la fonction publique du XXe siècle« .

Pour Martin Hirsch, le Ségur de la santé, sur le plan de la rémunération, et donc de l’attractivité, n’est « visiblement pas suffisant« .  « Il faut probablement repenser les statuts« . Peut-être que « le fonctionnement d’emploi à vie dans le service n’est plus adapté« , a-t-il remarqué. 

Donnant toujours l’exemple des médecins, il a estimé que « les jeunes médecins ne sont plus attirés par la carrière de leurs prédécesseurs, et on ne leur propose que cela, il faut  leur proposer autre chose, et l’hôpital redeviendra attractif« . 

Rédaction ActuSoins

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