Manon Morel : une nouvelle présidente pour les étudiants en sciences infirmières

La Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) a renouvelé son bureau le weekend dernier. La présidence est désormais assurée par la Stéphanoise Manon Morel. Rencontre avec celle qui sera, pour un an, la voix des futurs infirmiers.

Manon Morel, présidente de la FNESI

Manon Morel, présidente de la FNESI. © DR

Avant de parler de votre engagement au sein de la Fnesi, pouvez-vous nous dire comment vous avez choisi les études infirmières ?

J’ai toujours voulu m’investir dans la santé. J’ai commencé par travailler pendant quelques années avec mes parents, qui sont artisans, mais j’ai réalisé que la santé me manquait, et je me suis donc inscrite sur Parcoursup.

Aujourd'hui, j’ai 23 ans, et je suis en troisième année à l’Ifsi de la Croix-Rouge à Saint-Étienne.

Comment avez-vous commencé à vous engager auprès des étudiants infirmiers ?

En entrant à l’Ifsi, j’ai vu une publication à propos de la commission de défense des droits. Je me suis inscrite, et c’est comme ça que j’ai intégré la Fnesi : je faisais partie de cette commission, qui reçoit les problématiques soulevées par les étudiants, et qui tente de leur apporter une réponse.

Puis l’année dernière, Mathilde Padilla, la présidente, m’a proposé de faire partie du bureau national, et je suis devenue vice-présidente en charge des politiques de jeunesse. Et cette année, j’ai décidé de reprendre la présidence pour défendre les biens moraux et matériels des étudiants.

Quelles sont vos priorités pour cette année de mandat ?

Le projet que nous portons s’inscrit dans la continuité de ce qui a déjà été impulsé par la Fnesi : nous ne comptons pas réinventer l’association et les combats qu’elle porte depuis 22 ans ! Cette continuité passe par différents axes, et notamment par l’intégration universitaire. Nous voyons que celle-ci reste encore à construire : dès le début de cette année, nous avons par exemple constaté que dans beaucoup d’universités, les étudiants infirmiers n’ont ni le droit de voter, ni le droit de se présenter aux élections pour les diverses instances.

Autre exemple : nous constatons que la délivrance des diplômes continue à poser problème : nous avons un grade licence, et non un diplôme national de licence, ce qui fait que quand un étudiant infirmier veut s’inscrire en santé publique, par exemple, la plateforme lui répond qu’il n’a pas les connaissances académiques requises.

Quelles sont vos autres priorités ?

Il y a un volet qui perdure trop, c’est celui de la défense des droits. Nous constatons que les textes ne sont pas toujours appliqués. Beaucoup d’étudiants rencontrent des difficultés lors des stages, par exemple : l’encadrement laisse parfois à désirer. On ne peut pas accepter qu’un IDE se retrouve à encadrer six étudiants…

La Fnesi a aussi par le passé effectué un travail sur les problématiques de harcèlement. Celui-ci est-il toujours d’actualité ?

Oui, malheureusement. L’année dernière, nous avons réalisé une enquête bien-être, et des chiffres effarants en sont ressortis. Que ce soit sur la consommation d’anxiolytiques, les idées suicidaires, nous constatons que la situation est pire que celle qui avait été évaluée lors de la même enquête il y a cinq ans.

Ce ne sont pas des conditions décentes pour les étudiants, et nous allons continuer à agir à ce niveau. Nous comptons par exemple mettre en place une plateforme d’évaluation des stages. Nous avons pu en parler au ministre il y a quelques semaines, et il semblait enclin à travailler dans ce sens.

Un autre volet sur lequel la Fnesi s’est beaucoup engagée est la lutte contre les frais complémentaires demandés par les universités. Est-ce aussi l’une de vos priorités ?

Cela continue à être un combat. Certains Ifsi pratiquent encore ce genre de frais, et demandent, en plus des droits d’inscription universitaires, des frais pour les tenues, l’impression des documents… Ce sont des frais illégaux, et ils n’ont pas lieu d’être.

Comment comptez-vous mener votre action ? Serez-vous une présidente combative ou une présidente constructive ?

Notre but reste de poursuivre le dialogue. Nous allons donc continuer à échanger avec les institutionnels et les ministères de tutelle afin de trouver des consensus.

Quels critères vous permettraient, à la fin de votre mandat, d’estimer que vous avez accompli votre mission ?

J’estimerai que nous avons réussi si les étudiants se sont sentis représentés pendant un an. Tous les combats ne seront peut-être pas remportés, mais j’espère qu’ils auront senti que leur voix a été portée.

Propos recueillis par Adrien Renaud

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