Infirmiers en pratique avancée : une nouvelle présidente depuis décembre à la tête de l’Anfipa

Une nouvelle présidente a été élue à la tête de l’Association nationale française des infirmier.e.s en pratique avancée (Anfipa) début décembre. Perrine Boursin, IPA et coordinatrice du Centre de recherche et formation en pathologie neurovasculaire au sein de la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild succède à Ludivine Videloup, aujourd’hui vice-présidente et IPA en néphrologie, dialyse, transplantation au CHU de Caen Normandie. Ensemble, elles dressent le bilan de l’année écoulée et des projets à venir.

Quel bilan tirez-vous de cette année ?

Ludivine Videloup, présidente sortante  de l'ANFIPA

Ludivine Videloup, présidente sortante  de l'ANFIPA. © DR

Ludivine Videloup – L’Anfipa reçoit de plus en plus de demandes d’adhésion, ce qui démontre un intérêt croissant pour l’association. En 2023, nous avons continué à effectuer la promotion de la pratique avancée au sein de toutes les strates où nous avons été interpellés - universités, territoires, instances - afin de parler de l’actualité, des textes de loi, d’apporter nos réflexions et notre analyse des problématiques.

La pratique avancée est partout : dans les sociétés savantes, les Agences régionales de santé (ARS), les syndicats, au sein des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Nous devons nous assurer des messages diffusés, pointer du doigt les difficultés toujours présentes, et montrer les évolutions permises par les textes de loi, afin que tout le monde en soit informé. Nous sommes d’ailleurs très présents sur les réseaux sociaux dans ce même but.

En outre, les différents collèges de l’Anfipa ont mené de nombreux travaux cette année. À titre d’exemple, les IPA du collège de néphrologie ont publié un livre co-rédigé par 60 auteurs, avec la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT) et le Collège universitaire des enseignants en néphrologie (CUEN).

Les IPA du collège « urgences » travaillent quant à elles avec la Société française de médecine d’urgence et le Collège national des universitaires de médecine d’urgence (CNUMU) sur des dispositifs de formation pour les étudiants inter-universités afin de les réunir, harmoniser les enseignements, capitaliser sur les ressources par des réflexions communes et des groupes de travail.

La loi Rist a été adoptée en mai. Qu’en est-il de la mise en œuvre des mesures, notamment celles concernant l’accès direct aux IPA ?

Ludivine Videloup – La loi Rist déclenche des changements majeurs sur l’existant. Certes, l’accès direct est désormais permis cependant, l’Assurance maladie l’a rappelée : les textes permettant le remboursement des forfaits patients en accès direct ne sont pas encore publiés. De fait, en théorie, les IPA ne peuvent pas encore les recevoir dans ce cadre.

Perrine Boursin – Lors des journées de l’Anfipa début décembre, Agnès Firmin Le Bodo a annoncé que les échanges et discussions concernant les dispositions réglementaires allaient débuter. Le dossier a bien avancé, mais comme il s’agit de sujets sensibles, les négociations prennent du temps, notamment sur le contenu des décrets. Quant à la primo-prescription, c’est un sujet encore plus complexe. L’Anfipa a hâte que cela s’éclaircisse et que l’autonomie que l’on souhaite donner aux IPA devienne effective.

Quels sont vos axes de travail pour 2024 ?

Perrine Boursin, présidente de l'Anfipa

Perrine Boursin, présidente de l'Anfipa. © DR

Perrine Boursin – Nous entendons identifier et faire connaître davantage les pratiques terrains qui fonctionnent, afin de montrer la plus-value de la pratique avancée. Elle répond vraiment à des problématiques locales, et nous voulons la rendre visible.
Nous estimons également qu’il est important de continuer à communiquer au sein du système de santé. Nous avons demandé à la ministre, une campagne de communication à l’échelle de la population afin de faire connaître les IPA. Elle semble avoir entendu notre demande.

Ludivine Videloup – Le grand public doit désormais nous identifier comme des professionnels de santé présents. Nous aurons gagné lorsqu’ils demanderont à leur médecin de travailler avec nous. Nous aimerions aussi que les IPA obtiennent davantage de compétences pour faciliter l’existant par exemple, avoir la possibilité de prescrire des bons de transports. Aujourd’hui, les textes bougent les lignes, donc tout prend du temps et nous faisons face à des leviers de boucliers. A chaque décision, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) doit discuter avec toutes les parties prenantes. C’est aussi pour cette raison que nous voulons davantage mettre en lumière les réussites terrain des IPA, car nous constatons que les instances s’appuient sur des cas concrets.

Perrine Boursin - Nous voulons aussi promouvoir les travaux de recherche des IPA. Ces derniers doivent prendre de l’ampleur avec des démonstrations et publications encore plus soutenues. Nous portons ce travail dans trois domaines : la fin de vie, la question de l’accès aux soins et la place des IPA, et enfin, les contraintes du système de santé sur l’environnement.

Propos recueillis par Laure Martin

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