« Nous souhaitons créer du lien entre les infirmiers libéraux »

L’Association des infirmiers libéraux d’Aubagne (AILA), qui regroupe 75 adhérents, est née en novembre 2020, en pleine crise sanitaire. Une façon pour les soignants du territoire de se coordonner et de faire front commun.  La crise est à présent terminée mais l’action de l’association évolue et perdure. Le point avec Charlotte Vaugenstale, infirmière libérale à Aubagne, présidente de l'association.

Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière (voir encadré). 

Charlotte Vaugenstale, présidente de l'AILA. © DR

Pourquoi avoir créé l’association ?

Nous l’avons fondée pendant la crise sanitaire, afin de rassembler les infirmiers libéraux, de créer du lien, et de mettre en place une coordination. À l’époque, de nombreuses informations circulaient, nous nous sentions seuls, avec une pression psychologique, et les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) n’étaient pas particulièrement opérationnelles sur notre territoire. Nous devions agir pour nous entraider, partager nos expériences et connaissances en travaillant ensemble.

En parallèle, nous avions une autre action à mener : un centre de santé médical et paramédical associatif ouvrait ses portes à Aubagne et, dans un premier temps, il n’était pas soumis à un quota d’infirmiers libéraux. Le gérant pouvait donc employer autant d’infirmiers qu’il le souhaitait, pour recevoir des patients au sein du centre ou organiser des tournées à domicile.

Avec l’association, nous avons voulu agir contre ce que nous estimions relever de la concurrence déloyale, d’autant plus que certains médecins du centre orientaient nos patients venant en consultation, vers ces infirmiers. Depuis des mesures ont été prises, contraignant le gestionnaire à respecter des quotas. L’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a, par la suite, récupéré la gestion de ce centre. Désormais, nous entretenons de bonnes relations.

Depuis la fin de la crise sanitaire, sur quoi se concentrent vos actions ?

La cohésion que nous avons créée entre nous, nous a permis de mettre en place des actions visant à améliorer la coordination des soins de ville. Nous avons créé un numéro d’appel unique, avec un téléphone de garde, pour réceptionner les demandes de soins de patients sans infirmier ou avec des soins complexes.

Nous avons aussi élaboré un tableau de garde entre l’ensemble des adhérents de l’association et chaque semaine, l’un de nous prend le téléphone et répond aux appels. L’infirmier d’astreinte peut soit intégrer les demandes à sa tournée, soit laisser un message dans l’un de nos groupes Whatsapp pour demander aux adhérents si l’un de nous est disponible pour prendre le patient. Grâce à la diversité de nos expériences professionnelles, nous pouvons répondre à toutes demandes. Notre association permet ainsi de faciliter la coordination et la communication des soins de ville entre les professionnels de santé.

Nous participons et organisons également des actions sanitaires et de santé publique sur le territoire. Par exemple, depuis quatre ans, lors de la journée de l’hypertension artérielle, nous sommes présents sur le marché d’Aubagne pour proposer un questionnaire et prendre la tension des passants. Cette action est menée dans le cadre d’une convention que nous avons signée avec la CPTS de notre territoire.

Nous effectuons également, toujours via la CPTS, de la prévention au vieillissement des personnes âgées avec le programme ICOPE. En octobre, nous participons à Octobre Rose en organisant une tombola pour le compte de l’association T’Hâtez-vous, qui récolte des fonds pour la recherche. Chaque année, nous versons entre 6500 et 8500 euros.

Notre objectif est aussi de mener des actions pour améliorer la coordination ville-hôpital, en élaborant des protocoles de soins et en travaillant en bonne intelligence.

Votre leitmotiv reste l’entraide finalement… ?

Tout à fait car avant la création de l’association, nous ne nous connaissions pas entre infirmiers libéraux. On se regardait de travers.

Avec l’association, nous voulons montrer que nous pouvons nous entraider. Il y a un an, une consœur a perdu de nombreux patients au même moment. Je l’ai encouragée à écrire sur notre groupe whatsapp et rapidement, elle a pu compléter sa tournée. Nous devons nous unir.

Certains infirmiers restent très « perso », mais il est vrai que nous exerçons un métier avant tout individuel. D’autres cependant, adhèrent à l’association depuis sa création, ce qui démontre bien sa valeur-ajoutée. Aujourd’hui, nous travaillons sur un site Internet afin de retracer notre histoire et nous faire connaître pour que d’autres infirmiers libéraux nous rejoignent.

Propos recueillis par Laure Martin

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