Les infirmiers anesthésistes se radicalisent

Rédaction ActuSoins
23 septembre 2010 @ 20 h 14 min

Une centaine d’IADE a défilé à l’occasion de la journée interprofessionnelle contre la réforme des retraites. L’occasion de donner le nouveau ton du mouvement mais aussi d’annoncer leur prochaine journée d’action, le 1er octobre. Reportage dans le cortège.

Les infirmiers anesthésistes défilent le 23 septembre – SP

« Radicalisation ». C’est le nouveau mot d’ordre des IADE en lutte depuis 6 mois, pour l’abrogation de l’article 30 de la loi sur la rénovation du dialogue social, la reconnaissance de la pénibilité et le maintien de la retraite à 55 ans. Pour la journée de manifestation et de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, une bonne centaine d’anesthésistes a fait le déplacement de Paris, de région parisienne, mais aussi de Nîmes et de Corse.

Vêtus de leur tenue de bloc, banderoles et pancartes anti-Bachelot au poing, les IADE ont entonné « leur Marseillaise », l’hymne nationale revisitée, que tous les habitués des défilés connaissent maintenant par cœur. Et manifestation pour le maintien de retraite à 60 ans oblige, les IADE sont descendus dans la rue aujourd’hui, pour mettre en avant l’une des revendications phare du mouvement : « la reconnaissance de la pénibilité de leur profession». «Nous travaillons nuit et jour, le week-end et les jours fériés, nous ne sommes pas des aristocrates comme le prétend le gouvernement à l’Assemblée nationale », s’énerve un jeune IADE au mégaphone.

Les infirmiers anesthésistes ont aussi profité de ce grand rassemblement du mouvement social, pour annoncer et demander du soutien pour leur journée d’action prévue le 1er octobre. Ils ont d’ailleurs obtenu le soutien de la totalité des partis de gauche présent dans le cortège. Jean-Paul Huchon et Benoit Hamon pour le PS, Marie-Georges Buffet, pour le PCF, Jean-Luc Mélenchon pour le Parti de Gauche et Olivier Besancenot pour le NPA, ont tous réitéré leur soutien aux revendications des infirmiers anesthésistes. Certains à l’instar du porte-parole du NPA, ont même proposé d’être présent aux côtés des IADE pour l’action du 1er octobre.

Le 4 octobre : une action « jamais vue » en France

Mais difficile pour le moment d’en savoir plus sur les tenants de cette nouvelle démonstration de force… Dans le cortège, les militants du Collectif promettent déjà une action à la hauteur « de la gare Montparnasse, de la tour Eiffel, de l’Arc de triomphe ». Suspense… mais il reste une semaine à patienter, et nous serons fixés. Enfin, last but not least, cette journée interprofessionnelle a aussi été le moment pour le Collectif de rendre publique ce passage de cap, décidé à l’Assemblée générale nationale de Dijon, le 11 septembre dernier. Ce qu’ils appellent, « la radicalisation du mouvement ». « Les négociations sont nulles, nous n’avons plus aucun contact avec le ministère qui ne répond pas à nos courriers, s’indigne Bruno Franceschi, responsable du collectif IADE UFMICT-CGT . Bachelot laisse la profession exsangue, à la rue, nous n’avons plus le choix». Et Olivier Youinou, responsable IADE pour Sud, de justifier encore : «nous étions 3000 dans la rue, cela fait 6 mois que nous sommes en grève, tout cela ne suffit pas, c’est pour cela que nous devons augmenter le rapport de  force».

« Nous refuserons d’entrer dans les blocs opératoires, malgré les assignations »

Face à ce refus du gouvernement de prendre en compte les revendications des IADE mobilisés, le Collectif a donc décidé de hausser le ton.  Comme le prouve l’action du 1er octobre, le mouvement n’a pas l’intention d’arrêter ses « coups de poing médiatiques », mais s’ils ne sont pas « reçus et écoutés », rendez-vous est pris le 4 octobre. « Ce sera une première en France, du jamais vu, explique Bruno Franceschi. Nous refuserons d’entrer dans les blocs opératoires, malgré les assignations. Nous nous rendrons dès le matin devant les ARS et nous attendrons les assignations préfectorales».

Reste à savoir quelle sera la prochaine étape du mouvement IADE? « Je n’en sais rien, il n’y en n’aura pas si le gouvernement commence à négocier » espère Olivier Youinou.

Leila Minano

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