La France comptait au 1er janvier 2014 en activité, soit une croissance de 3,5% par rapport à 2013 (595 594), selon des documents publiés par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Des chiffres surévalués ? la Drees signale que “malgré les différentes opérations qualité mises en oeuvre au fil des années […] et l’obligation légale d’inscription, le répertoire Adeli présente des fragilités qui justifient que l’on considère avec précaution les statistiques présentées”.
Adeli sous-évaluerait le nombre de jeunes IDE en activité et sur-représenterait les plus âgées, malgré l’apurement annuel des doublons.
La Drees explique que “les professionnels ne sont pas réellement incités à se désinscrire du répertoire (l’inscription étant gratuite) lorsqu’ils cessent leur(s) activité(s) temporairement ou définitivement”, qu’ils “ne signalent pas systématiquement les changements de situations professionnelles (mode d’exercice, département d’exercice par exemple)” et que certains, dont les infirmiers, “semblent tarder à faire enregistrer leur diplôme au répertoire”.
Une lacune que veut exploiter l’Ordre national des infirmiers à un moment où le gouvernement envisage soit de supprimer l’ONI , soit de rendre l’inscription facultative.
L’Ordre rappelle, ainsi, dans un communiqué du 8 juillet, que ce constat de la Drees « plaide en faveur de l’inscription obligatoire à l’ordre national des infirmiers pour des statistiques fiables, à l’instar des autres grandes professions de santé disposant d’un ordre ».
« Une des principales priorités de la future loi de santé, poursuit l’ONI, est d’organiser sur chaque territoire une offre de santé accessible à tous. Comment peut-on viser un tel objectif à partir de statistiques que le ministère de la Santé reconnaît lui-même erronées et surévaluées ? »
En mai, l’ordre infirmier avait proposé à la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, de lui confier l’exclusivité de l’enregistrement des infirmiers pour faire des économies.
Le document de la Drees note que certaines professions comme les masseurs-kinésithérapeutes ou les pédicures-podologues sont amenées à basculer au RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé), à l’instar des médecins, pharmaciens, sages-femmes ou chirurgiens-dentistes, mais ne mentionne pas explicitement les infirmiers, dont l’intégration au dispositif était initialement prévue.
Une moyenne d’âge de 43 ans
Les chiffres de la Drees indiquent que 83 % de la profession est salariée (513 403 salariés), alors que 89 496 exercent en secteur libéral. La profession demeure largement féminine (87%). Plus de 50 % des infirmières (308 897) travaillent en établissement public de santé.
La moyenne d’âge de la profession est de 43,3 ans. Les plus jeunes travaillent en intérim (36,3 ans en moyenne) en établissement privé lucratif (41 ans) et en établissement public (42,7 ans) ; les plus âgées (51,7 ans) sont les infirmières du travail.
Du côté des spécialités, les puéricultrices sont les plus nombreuses avec près de 18 000 diplômées, les infirmières anesthésistes et de bloc opératoire affichant, respectivement, des effectifs de 6 380 et 6 058 professionnelles.
Paris affiche une densité d’infirmières en exercice de 1488 pour 100 000 habitants alors que la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis apparaissent comme des département sous-dotés avec des densités respectives de 590 et 595 infirmiers/100 000 habitants.. Concernant les autres régions, les disparités sont importantes : le Limousin, l’Auvergne, Midi-Pyrénées et Paca affichent une densité d’infirmières en exercice de 1 034 à 1 261 pour 100 000 habitants mais elle chute de 348 à 798 en Haute-Normandie et dans le Centre.
Rédaction ActuSoins