Egypte : des soignants au chevet de la révolution

Leila Minano
5 février 2011 @ 13 h 14 min

Depuis  le début des combats entre pro et anti-Moubarak, les soignants égyptiens se pressent au chevet des blessés. Jeudi, huit hôpitaux de campagne ont été montés sur la Place Tahrir, le quartier général des insurgés égyptiens. Rencontre avec ces soignants-révolutionnaires.

Egypte : des soignants au chevet de la révolution

« C’est très difficile de soigner dans ces conditions, mais c’est la guerre, on n’a pas le choix ». Le Docteur Azza Abdel Mohammed Saïd, une jeune femme entièrement voilée, essayent de mettre de l’ordre dans le tas de boites et de sacs plastiques qui se trouvent devant elle. Depuis jeudi, 8 hôpitaux de campagne ont été installés à même le sol poussiéreux de la Place Tahrir, le quartier général des insurgés égyptien. Autour des statues, des pylônes, contre le mur, sur le trottoir, dans ces centres de fortune, les malades sont allongés sur des tapis, des sièges de voiture pour les plus chanceux. La majorité d’entre-eux sont vides car ce matin, les affrontements n’ont pas commencé. Les médicaments et le matériel médical, rangés en tas dans des sacs plastiques, a été apporté par les révolutionnaires égyptiens pendant la nuit. «J’ai laissé un message sur le groupe facebook où nous inscrivons ce dont nous avons besoin et le soir même, on nous apporté tout ça ! », explique Fatima Hassan, une infirmière qui travaille dans l’hôpital de campagne le plus proche du théâtre des affrontements. «Je suis une femme mais je voulais me battre quand même d’une manière ou d’une autre contre Hosni Moubarak et comme je suis infirmière je soigne les combattants blessés ».

Les soignants trient les boîtes de médicaments et tentent de s’organiser – © L.Minano

Fatima fait référence aux insurgés égyptiens qui depuis mercredi affrontent à coup de pierres, les pro-Moubarak qui tentent d’envahir la Place Tahrir, devenue le symbole de la révolution. «La majorité sont des patients blessés à la tête ou aux yeux par les jets de pierres, hier nous en avons eu 100, poursuit Fatima. Mais, il y a des cas pou lesquels nous ne pouvons plus rien faire, cela a été le cas hier avec l’arrivée de 8 personnes blessés par balles et que nous n’avons pas eu le temps de transférer à l’hôpital». A chaque fois, qu’un homme est blessé, il est transporté à bras le corps par les autres,  car les ambulances ne peuvent pas passer. Depuis mercredi, le début des affrontements, 800 personnes auraient été blessées et au moins 13 personnes tuées dans les deux camps. Dans les huit hôpitaux de campagnes, les soignants très nombreux sont censés donner les soins de premiers secours, les « cas plus lourds sont transférés dans les hôpitaux qui disposent de bloc et d’une vrai stérilisation », explique Fatima. Avant de conclure : «Mais notre rôle, au pied des barricades est déterminant et peu importe si nous prenons des pierres. Il vaut mieux que notre corps meure mais que notre âme reste vivante ».

Leila Minano

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3 réactions

Scalpel
5 février 2011

 » Il vaut mieux que notre corps meure mais que notre âme reste vivante'(…)

Oui mais non, m’enfin, faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus…

PS: Actusoins envoie ses journalistes jusqu’en Egypte ?!

Actualité Infirmiére
5 février 2011

Les soignants sont toujours au service de la population jamais planqué toujours utile

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