Un chef de service de la Timone démissionne pour dénoncer un « manque de moyens »

| 5 167 vues | | mots clefs : 5 réactions

Le professeur François Nicoli, neurologue reconnu de l'hôpital de la Timone à Marseille, a décidé de démissionner, dénonçant un manque de moyens, a-t-on appris jeudi auprès de l'Assistance-publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) qui dément ces accusations.

Un chef de service de la Timone démissionne pour dénoncer un "manque de moyens"Le médecin, qui n'a pu être joint, quittera le 3 juillet le Secteur d'urgences neuro-vasculaires (SUNV), créé en 2004, a précisé l'AP-HM lors d'un point presse.

Devenu une référence dans le domaine, ce service, qui traite notamment les patients par thrombolyse , a accueilli 514 patients en 2010. "Nous sommes très tristes de ce qui se passe. Le directeur général a tout fait pour le convaincre de ne pas partir", a déclaré Christian Rossi, secrétaire général des hôpitaux de Marseille.

Motifs invoqués par le professeur Nicoli : une insuffisance de lits et de personnel. "L'insuffisance flagrante et persistante des moyens médicaux et humains alloués à mon service ne me permet plus de répondre aux exigences de la qualité des soins", a-t-il écrit dans une lettre adressée au ministre de la Santé, révélée jeudi par le quotidien La Provence.

"Ce n'est pas vrai. Il a les moyens, mais il veut les utiliser à sa façon", a rétorqué M. Rossi. "Il n'y a jamais eu quelqu'un de refusé dans son service par manque de lits", au nombre de 16 (huit en soins intensifs, huit en surveillance continue), a-t-il ajouté.

Quant au personnel, l'AP-HM reconnaît que le service ne tourne qu'avec M. Nicoli lui-même, son adjoint et deux internes. "Seize neurologues de la Timone voulaient participer à ses gardes et s'investir, personne n'a trouvé grâce à ses yeux ! Depuis plus d'un an, on essaie de le convaincre d'associer d'autres médecins à son activité. Il a toujours refusé", a assuré Christian Rossi.

Son départ aurait été précipité, selon l'AP-HM, par le lancement d'un audit, réalisé par la Société française neuro-vasculaire, qui s'oriente vers le regroupement des urgences spécialisées dans les AVC, aujourd'hui divisées en deux filières, dont celle du professeur Nicoli.

Guy Moulin, président de la Commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HM, s'est voulu rassurant sur la continuité de l'activité. "Il n'y aura pas de rupture de la prise en charge des patients, pas de catastrophe", comme le redoutent les urgentistes de la région, a-t-il affirmé.

AFP

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
326 rq / 5,943 sec