Unités kangourou : Créteil Unité Spéciale

L’unité kangourou du centre hospitalier intercommunal Créteil présente un fonctionnement atypique et novateur. Yvonne Deguen, cadre puéricultrice, nous fait partager cette expérience.

Dans l’unité Kangourou, le père peut rester 24 heures sur 24 – © CHIC DR

Depuis une quinzaine d’années, les unités kangourou se développent dans les hôpitaux français. Le concept : favoriser le lien mère-nouveau né dans un contexte de soins.

Au Centre hospitalier intercommunal Créteil (Chic, Val-de-Marne), l’unité kangourou a vu le jour en 1997. Mais il y a trois ans et demi, Yvonne Deguen, puéricultrice tout juste sortie de l’école des cadres, soutenue par la direction des soins, y a instauré un fonctionnement novateur.

Personnaliser la relation soignant-soigné

Alors que dans la plupart des autres unités kangourou, les mères sont prises en charge par des infirmières de maternité et les bébés par des puéricultrices, au Chic les soins sont assurés par un seul et même soignant. Une organisation originale à laquelle les sages femmes et la communauté médicale ont adhéré.

«L’objectif est de limiter le nombre d’intervenants, explique Yvonne Deguen. Une infirmière ou une puéricultrice, aidée d’une auxiliaire de puériculture, prend ainsi en charge la dyade mère-enfant durant tout leur séjour. Cela facilite la mise en place d’un projet de soins cohérent. Pour les parents, c’est très sécurisant. »

« Il n’y a pas une multiplication des discours, un seul interlocuteur répond à leurs questions. La relation soignant-soigné est vraiment personnalisée. Nous privilégions l’autonomisation des parents. La mère est intégrée dans la prise en charge des bébés. Nous favorisons tant que possible l’allaitement des prématurés et le contact peau à peau. Nous travaillons également sur la place du père qui peut rester 24 heures sur 24. Chaque soignant dispose d’une grande souplesse dans l’organisation des soins. Il est, par exemple, possible d’organiser le bain  à n’importe quel moment de la journée».

Elargir le champ des compétences

Un fonctionnement vraiment atypique auquel les professionnels ont dû s’adapter notamment en élargissant leurs champs d’action et de compétences. «Cela n’a pas été évident pour certaines qui avaient choisi de travailler uniquement auprès de bébés. De plus, dans notre unité, ce ne sont pas les soins techniques purs qui priment mais la relation avec le patient. Il faut une grande capacité d’écoute.»

Après ces quelques années de fonctionnement, Yvonne Deguen estime avoir le recul suffisant pour être sûre du bien-fondé de son organisation. Grâce à cette conférence, elle entend donc montrer à tous ceux qui s’intéressent au domaine de la petite enfance et aux étudiants qu’il est possible de «travailler autrement».

Judith Korber

Participer à cette conférence au Salon Infirmier 2011 :

PRISE EN CHARGE DE LA MERE ET DE L’ENFANT EN UNITE KANGOUROU : jeudi 13 octobre de 10h15 à 11h15, salle BERENICE

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