Primaires socialistes : Service minimum sur la santé

Judith Korber
3 octobre 2011 @ 4 h 04 min

La santé publique et l »hôpital ne semblent pas faire partie aujourd’hui des priorités des politiques en campagne pour 2012. Les primaires socialistes n’échappent pas à ce constat.

Primaires socialistes : Service minimum sur la santéCrise, emploi, sécurité s’annoncent d’ores et déjà comme le triplé gagnant des thèmes de la présidentielle 2012. Et la santé dans tout ça ?

La thématique ne semble pas faire recette, notamment chez les candidats à la primaire socialiste, dont le premier tour se tient le 9 octobre.

Lors du grand débat télévisé du 15 septembre ou lors de la seconde rencontre du 28 septembre, la santé est passée à la trappe.

Ce n’est qu’au détour de visites à l’hôpital que la thématique surgit. Comme si les questions de santé n’intéressaient que les soignants.

Haro sur la loi Bachelot

Pourtant, Martine Aubry, François Hollande, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet l’affirment : il y a urgence. Notre système de santé va mal.

Mi-septembre, après une visite à l’institut Gustave-Roussy de Villejuif, François Hollande déclare ainsi : «notre système n’a cessé depuis dix ans de se dégrader». Pour éviter «une crise sanitaire majeur», le député corrézien prescrit une rupture avec «la politique de maltraitance» initiée par Nicolas Sarkozy.

La loi dite « Bachelot » ou HPST (Hôpital, Patient, Santé, Territoire) de 2009 est dans le collimateur. Mi-août, Ségolène Royal se rend dans la maternité de la Seyne-Sur-Mer (Var) menacée de fermeture. La présidente du Conseil régional de Poitou-Charente se fait alors pasionaria : «Je n’accepte pas les déserts médicaux qui coûtent beaucoup plus cher. Je sauverai les hôpitaux publics de proximité menacés de fermeture».

Même son de cloche chez Martine Aubry, pour qui «il faut rompre avec la logique d’entreprise introduite par la loi Bachelot». Elle le clame : «Il faut remettre l’hôpital au centre du système de santé.» En attendant, elle occupe le terrain avec visite au CHU de Grenoble et tracts «pacte d’avenir avec les professionnels de la santé» distribués devant l’hôpital Trousseau, à Paris, par Jean-Paul Huchon et Anne Hidalgo.

La santé en marge du débat

La  maire de Lille peut même se targuer d’avoir l’appui de soignants. Un appel de soutien a, en effet, été lancé par plusieurs professionnels. Pierre Wolkenstein, professeur au CHU Henri-Mondor de Créteil, en est l’initiateur.

Même s’il a placé sa confiance dans la candidate, il n’en regrette pas moins la faiblesse du débat. «On ne parle pas assez de la santé qui est pourtant un enjeu de société. Les problèmes liés au vieillissement de la population ne sont pas pris en compte par les politiques. Aujourd’hui avec la politique libérale de privatisation, la santé publique fond comme neige au soleil. Les Français doivent se prononcer sur la part de l’impôt dirigé vers la santé. Il y a un choix de société à faire et je regrette que ce choix ne soit pas au cœur du débat», se désole  Pierre Wolkenstein.

Problématique déficit

Un choix et une politique qui impactent directement les conditions de travail des soignants. «Il faut lutter contre le malaise moral qui atteint l’ensemble des personnels des établissements de soins, de l’aide-soignante au chef de service», reconnaît Martine Aubry.

Mais, François Hollande ne se montre pas particulièrement optimiste. «La gauche doit montrer qu’elle est consciente des contraintes qui pèsent : problème de rémunération d’un certain nombre de professions de santé, permanence des soins… Si nous ne trouvons pas de nouvelles ressources pour la sécu, nous ne pourrons pas payer», lance-t-il, mardi dernier, lors d’un déplacement au CHU de Rennes.

D’ici à avril 2012, la question de la santé risque bien d’être cantonnée à celle des déficits publics.

Judith Korber

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34 réactions

Marie-Eve
3 octobre 2011

Comme d’hab ! Ils s’en foute tous !

Stephanie
3 octobre 2011

ehhhhhhh oui!! comme d habitude!

Alé
3 octobre 2011

ça n’a jamais été leur priorité pour aucun d’entre eux comme d’habitude , il n’y a que le pouvoir et le fric qui les intéressent d’un coté comme de l’autre !!!!!!!!!

Mireille
3 octobre 2011

Jusqu’au jour ou ils se retrouveront dans un lit d’hosto avec personne pour les soigner convenablement…mais il sera trop tard bien sûr….

Delphine
3 octobre 2011

Pourquoi ils s’en feraient plus maintenant et qu’ils auraient plus d’idée qu’il y a quelques années!!Ils sont restes 15 ans au pouvoir et a part nous foutres dans la merde, je vois pas ce qu’ils ont fait!!!!

Jeanine
3 octobre 2011

ils ne doivent pas savoir ce que c’est d’etre en position de malade!!!!!!!!!!!!

Virginie
3 octobre 2011

« trop bon, trop con ! ». On a trop de conscience professionnel, on sera toujours là pour nos malades, et même pour eux … alors pourquoi faire de nous une priorité ?

Elisabeth
3 octobre 2011

Ils connaissent l’hopital ,mais pas le même que tout à chacun , l’on dit santé à 2 vitesses mais l’on peut rajouter hôpital à plusieurs vitesses!

Delphine
3 octobre 2011

ouai!!mais le pire dans tout ca,en 2012 on va se payer un soc au pouvoir,et ils pourront dilapider tout le fric que l’on a mis de côté depuis des mois!!!!!

Valérie
3 octobre 2011

c’est désespérant et lassant cette politique…:-(

Catherine
3 octobre 2011

Comme d’hab ils s’en foutent qd ils devront être hospit. On leur debalera encore le tapis rouge et les grandes courbettes c’est désespérant

Mandragore
3 octobre 2011

Le fric que qui a mis de coté ? liliane B. ? Eric W ? Laurence P. ?

Tu crois qu’on a du fric à mettre de côté ?

AR
4 octobre 2011

Je ne savais pas qu’Actusoins était orienté politiquement et je trouve scandaleux le ton de cet article. Cette démagogie est indigne, c’est ni plus ni moins de la manipulation.

aLEX
4 octobre 2011

Bah, je ne crois pas qu’ActuSoins soit particulièrement à droite, si c’est ce que vous insinuez.
Moi je voterai aux primaires socialistes, ce n’est par pour ça que je trouve qu’on parle assez de l’hôpital !

Scalpel
4 octobre 2011

Hé bien AR, je ne vois pas en quoi cet article est tourné politiquement puisqu’il reprend les interviews des leaders socialistes.
Juste un constat: pas de débat sur la Santé.
Et merci car j’ai justement raté les débats télévisés, sans savoir que la santé n’avait même pas été abordée.

Donc pas de panique à bord, les chinois du FBI d’Actusoins ne sont pas des conspirateurs à la solde des aliens de l’UMP !

julien
4 octobre 2011

Non ça, ça ne leur arriver

julien
4 octobre 2011

Non, ça , ça ne leur arrivera jamais vu qu’ils se font tous soigner au Val de Grâce qui ne doit pas avoir beaucoup de pb pour obtenir les moyens et le matériel quand il en a besoin.

julien
4 octobre 2011

c’est une réalité malheureusement…

AR
4 octobre 2011

Je ne comprends pas la pertinence d’un tel article. Actusoins serait-il toujours au top des débats politiques, périodes électorales ou non ? Non, désolée je ne marche pas.
Je regrette, Scalpel, je ne suis pas convaincu par tes arguments, et encore moins tes sarcasmes.

herve65
4 octobre 2011

dette abyssale de la securite social, deserts medicaux, vieillissement des chirurgiens, penibilite du travail à l’hopital, penurie d’IDE, baisse de la qualite de la prise en charge (la vraie qualite, celle au lit du patient), baisse des enveloppes soins dans les EHPAD, si le sujet de la sante ineressait les politiques cela se saurait. Non le systeme de sante ne se resume pas au val de grace

mamygendarme
4 octobre 2011

Vous les trouvez où, ces 15 ans de pouvoir??????????

Mandragore
4 octobre 2011

C’est vrai qu’avec l’Ump/Rpr, on est dans monde riant et joyeux.

Tout va bien, il n’y plus de SDF comme nous l’avait promis Nicolas le petit, et l’on travaille plus pour qu’il gagne plus.

Ca va bientôt faire dix ans que le naboléon et ses acolytes sont aux affaires, et l’on peut qualifier ça de grande réussite. Autant sociale qu’économique. Et même politique. Grace à l’alternance Chirac/sarko, Jocquot l’énarque passe pour un sage et est devenu l’homme politique préféré des français.

Un succès ! Ensemble tout est possible, on ne nous a pas menti !

En dix ans ils ont réussi à démanteler l’hopital et la santé, à désindustrialiser complètement la France, à détruire sa politique étrangère, à finir de paupériser les classes moyenne, …

Quelle bilan, ça vends du rêve.

Scalpel
4 octobre 2011

Tu n’es pas convaincue par mes arguments…
Zut alors.

Sinon je te cite: « démagogie, manipulation, scandaleux ».
Puis ensuite « top des débats politiques, période électorale »…

Bon, on te voit arriver à 200km. Si tu nous disait quels comptes tu essayes de régler avec ce journal…

AR
5 octobre 2011

Et oui, avec notre gouvernement actuel tout va tellement mieux…
Je ne sais pas ce que tu pense de la dégradation systématique de nos conditions de travail lié à la très virulente pénurie de personnel infirmier qui selon les projections va continuer de progresser…Pénurie, entraînant quelques dérives systématiques et inacceptables telles que le travail en dehors des conditions de sécurité requises et des pressions.
Il n’y peut-être pas eu grand chose de fait sous l’ère socialiste, à part la création des CHSCT, le passage aux 39 heures puis 35 heures, l’augmentation des salaires des infirmières après les luttes de 88 et 91. C’est bien en dessous de ce qu’il aurait fallu, mais c’est déjà ça. Depuis, ça va de mal en pis et aujourd’hui on a rien à attendre du petit nicolas, ni de ses copains.

sansebastien13
5 octobre 2011

Actusoins ferait de la manipulation? Waaaouuuuu
En tout cas ils laissent s’exprimer toutes les tendances, qu’elles soient d’un bord ou de l’autre de la représentation nationale.
Quant à nos élus, ou ceux qui espèrent un jour devenir Calife à la place du Calife, ils ne manqueront pas bientôt de nous ressasser en parlant des fonctionnaires, « vous voulez moins d’infirmières dans les hopitaux? », il y a trente ans que j’entends ce refrain. Ils veulent faire croire que le manque d’infirmières dans les hôpitaux est simplement un refus de vouloir embaucher!!
C’est à mourir de rire, non?

sandrillon
7 octobre 2011

Dans le débat diffusé sur bfm tv mercredi, il a été question de santé non??Arnaud Montebourg a même osé dire de stopper la libre installation des medecins libéraux, comme c’est déjà le cas pour les IDE, afin de repeupler médicalement les zones rurales.Il a aussi été question de rétablir l’inégalité de salaire entre médecins de cliniques privées et hôpital public, chose sur laquelle la droite ferme les yeux…de même que l’augmentation des consult privées réalisées à l’hôpital public!!!Bref chacun ses idées, mais pour ma part , je sais quoi voter en 2012…

glougba
7 octobre 2011

la santé n’est pas leur priorité faisons en sorte qu’elle le devienne en 2012,mais ceci dit en passant claude evain ps est un des promoteurs de la t2a et du reste alors soit il y a une mega pression des soignants soit c’est mort et on devra ce la fermer et turbiner point!

sansebastien13
7 octobre 2011

Com’ d’hab!!!

calamity
8 octobre 2011

Cela fait des années que le PS se fiche de l hopital ..
Une fois de plus dans le cadre des primaires rien pas un mot , l(‘éducation a toujours été la priorité dans le discours ..
Les infirmières ont été en 1988 un faire valoir et depuis rien …
A ce demander si en 2012 la politique hospitralière menée aujourd hui ne sera pas poursuivie ….

IADE 78
8 octobre 2011

nous sommes en train de prendre conscience que la santé n’est plus une priorité pour les politiques, mais plutôt un poste budgétaire de charges.
cependant ils ne veulent pas l’avouer car ce sujet reste sensible pour les electeurs. en effet tous les maires de France se battent pour conserver l’hopital de la ville, meme si on sait que certaines petites structures a faibles activités sont plus dangereuses qu’autres choses. les politiiques font l’erreur de faire de la réaction sur l’émotionnel, au lieu de gerer la sociètè avec un objectif à 30 ans.

pour exemple, nous avons un des parc de scanners et d’irm les plus pauvres d’europe, et le gouvernement decide de rajouter 1200….radards automatiques…
actuellement les politiques ne voient qu’une solution pour economiser, c’estfermer des CH et supprimer des postes au lieu de restructurer intelligement. les énarques en postes dans les ministeres reflechissent uniquement en budget.
en plus ils ne craignent pas grand chose, car quand ils sont hospitalisés, en général ils sont voisin de chambres des ministres au val de grace…ou dans une clinique cotée de l’ouest parisien. ils se retrouvent rarement 5 heures sur un brancard aux urgences entre un papy AVC, et un SDF en déshérence

lh
9 octobre 2011

voter contre sarkozy bertrand et l’ump c’est voter contre l’ordreinfirmier

RUSTINE
9 octobre 2011

JE REGRETTE MAIS LE MILIEU SOIGNANT EST PROMPT AU PLEURNICHAGE ET AUX JEREMIADES DANS L ACTION QUELLE QUELLE SOIT IL N Y A PERSONNE ET LE SEMPITERNEL NOUS EN 1988 BLABLA BREF LE MILLION DE SALARIES DE LA SANT2 EST UN ENORME ECTOPLASME

Nelly
14 octobre 2011

c’est aussi ce que je me disais…on nous parle sans cesse du manque d’argent donc du manque de personnel, des arrets maladies non remplacés etc…mais rien au niveau gouvernemental…on s’apperçoit que ces gens là ne doivent pas se soigner à l’hopital public sinon les choses changeraient surement un peu !!

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