Hôpital : Les techniciens de l’ombre

Malika Surbled
10 novembre 2011 @ 12 h 01 min

Les ouvriers des services techniques assurent la maintenance et la réparation des dispositifs médicaux dont se servent les soignants au quotidien. Olivier Cauchi fait partie de l’équipe « thermique » de l’hôpital de la Timone à Marseille. Il est électricien thermicien. Voici son quotidien.

Hôpital : Les techniciens de l’ombre

Olivier Cauchi, électricien thermicien. – © M.S.

Lorsque son contremaître lui signale à 8 heures qu’un autoclave de la stérilisation centrale est en panne, Olivier, trentenaire au tempérament dynamique, ne s’affole pas.

Il vient de commencer sa journée et cherche à en savoir  davantage sur le problème à résoudre avant de se précipiter dans le service concerné. « L’urgence est relative car il y a 7 autres autoclaves en stérilisation.  Néanmoins, il faut avoir conscience des priorités. Par exemple, la réparation d’un autoclave primera toujours sur la maintenance ou la vérification d’un lave-bassins » explique-t-il.

Dans l’atelier qu’Olivier partage avec ses collègues chauffagistes et frigoristes, tout est informatisé. L’endroit se compose de 4 salles, exclusivement réservées à la réparation d’appareils thermiques. Non loin de là, dans le vaste sous-sol de la Timone, on peut aussi croiser des menuisiers, des plombiers, des peintres, des maçons ou des électriciens.

Olivier décide lui-même du programme de sa journée et s’organise en fonction des événements. Avant de travailler au sein de l’assistance publique, il a passé plusieurs années en qualité de technicien dans le privé.  Cela lui a permis d’acquérir une grande expérience dans son domaine mais aussi d’obtenir un BTS par le biais d’une VAE.

Un vaste parc de matériel à gérer

À présent, son métier consiste à respecter les délais de réparation et de maintenance des appareils dont il est responsable. En plus des 25 autoclaves de l’AP-HM, Olivier doit gérer les arrivées de gaz médicaux (air, vide et Oxygène) et les lave-bassins de la Timone. Il est aussi référent pour les autres hôpitaux de l’AP-HM.

« En général, les ouvriers des autres sites me contactent pour me signaler un problème sur un autoclave. Souvent, nous arrivons à résoudre celui-ci à distance.  Je les guide dans la marche à suivre et fais figure de support technique » .

Après avoir consulté son ordinateur pour prendre connaissance des problèmes du jour, Olivier se rend en stérilisation. Soumis aux mêmes règles d’hygiène que les employés du service, il s’habille en conséquence. Ici, ce n’est pas le bleu de travail de l’ouvrier qui est de rigueur, mais les sur-chaussures, la tenue de bloc, la charlotte et le lavage des mains.

L’autoclave 7 est en panne. « Nous effectuons une révision tous les 800 cycles. Une telle révision demande 2 jours de travail pour un appareil. Nous effectuons aussi des réhabilitations décennales, plus poussées, qui sont obligatoires. Il faut compter 4 à 5 jours pour celles-ci ».

Une collaboration public – privé

Sur place, un prestataire privé est déjà intervenu sur l’autoclave 7 et relate les faits à Olivier. En support de ses équipes techniques, l’hôpital fait appel aux sociétés privées pour son équipement. « Elles sont complémentaires.  En l’occurrence, cette personne est embauchée pour assurer une surveillance une demi-journée par semaine. Il s’avère que la panne est survenue pendant sa permanence, donc elle s’y est intéressée », poursuit-il.

Reste à Olivier de coordonner ces prestataires et d’assurer la traçabilité des gestes effectués sur les différentes machines. Il profite de sa présence pour jeter un œil sur l’ensemble des autoclaves. Derrière les appareils aseptisés, se cache un dispositif complexe. « Le plus compliqué lors d’une panne est d’identifier le problème. Cela peut prendre quelques heures. La réparation  peut ensuite s’avérer très simple et rapide » explique-t-il.

À midi, la journée d’Olivier est loin d’être terminée. Il s’apprête désormais à parcourir les 12 étages de l’hôpital adulte et les 16 étages de l’hôpital pédiatrique pour faire des contrôles préventifs sur les différentes installations. À 15h48, il finira son service. Si une astreinte était prévue, comme une dizaine de fois par mois, il devrait l’assurer jusqu’à 8 heures le lendemain matin.

Malika Surbled

Deux questions à Olivier Cauchi :

Au fait Olivier, c’est quoi un autoclave ?

C’est un appareil qui permet de stériliser du matériel chirurgical, mais aussi du linge ou d’autres produits. Il fabrique de la vapeur par l’intermédiaire d’un générateur puis la diffuse sur les éléments à stériliser. Pour fonctionner, l’autoclave a besoin d’eau, d’air et d’électricité.

Comment fonctionnent les prises de vide, d’air et d’oxygène ?

Les prises sont reliées à un réseau. Il s’agit d’une simple tuyauterie qui relie les réserves (cuves extérieures pour l’air et l’O2 ou pompe à vide pour le vide) aux chambres. (Voir la tuyauterie dans le diaporama ci-dessous).

Cliquez sur une des images pour débuter le diaporama : (crédit photos : © M. Surbled)

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3 réactions

claire.baudinet
10 novembre 2011

Excellent article….Ils sont bien trop souvent oublié…et sans leur fonction nous serions bien en peine lorsqu’une panne arrive…merci à vous.
A quand tout un reportage sur le blues de l’aide-soignant après le blues de l’infirmière??
Bien à vous

Jeanine
10 novembre 2011

a l’hopital tout le monde a sa place et on ne peu pas travailler si un maillon est défectueux

Juju
10 novembre 2011

de ma place de cadre de santé je peux dire toute l’importance de ces techniciens « sans blouse blanche » mais essentiels à la bonne marche d’un service
Que serait-on sans eux qui toujours répondent aux demandes avec compétence et bien souvent sourire et pédagogie
Merci Messieurs de la technique, vous êtes nos béquilles quand plus rien ne fonctionne

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